Stephen Jackson a toujours été un joueur et un personnage à part. Systématiquement pointé du doigt comme étant un basketteur à problème par les médias et une partie de l’establishment, il est également toujours cité par ses coéquipiers comme étant un partenaire modèle et un compétiteur féroce. Son parcours en lui-même suffit à le placer à part. Drafté au second tour, passé par les ligues mineurs et des championnats exotiques, il a réussi à faire une solide carrière en NBA, à gagner des millions de dollars et à devenir un joueur d’impact dans chacune des 7 franchises dont il a porté le maillot.
Pour nos confrères de SLAM, il vient de revenir en détail sur certains aspects de sa carrière ainsi que sur ses ambitions musicales. Morceaux choisis.
«J’ai toujours joué chaque match comme si ça devait être mon dernier.»
Sur ce qui le motive à continuer de jouer.
« Ce sont les jeunes joueurs qui me motivent. Il y a toujours de plus en plus de jeunes qui arrivent dans la ligue et il faut que je continue de bosser mon jeu parce qu’ils viennent pour prendre nos places. Je suis toujours le mec qui est connu pour remettre les jeunots à leur place (rires). Mais ces jeunes maintenant arrivent avec un talent incroyable. Il ne faut pas simplement que je sois prêt à me battre pour mon spot, mais aussi que je puisse être un mentor si j’ai des jeunes dans mon équipe, que je leur apprenne les ficelles comme ce qu’on fait des gars comme Steve Smith avec moi. C’est un cycle. Certains mecs m’ont élevé dans la ligue et aujoud’hui j’en suis à un point où certains gars m’appellent “Uncle Jack”. […]
Tu sais, jamais je n’aurais imaginé que je pourrais jouer plus d’une décennie. Je n’aurais même pas pu t’assurer que je m’imaginais vivre jusqu’à 25 ans. […]
Je pense que j’ai eu autant de chance parce que je suis toujours resté humble. Je suis comme j’ai l’air de l’être. Je n’essaie pas d’être quelqu’un d’autre et j’ai toujours rendu le respect qu’on m’accorde. Au niveau du basket, je pense que le jeu m’a beaucoup donné parce que j’ai toujours joué chaque match comme si ça devait être mon dernier. »
Sur le fait d’avoir pu se sortir de situations difficiles.
« Quand j’étais à Indiana et que des gars coursaient Jamal Tinsley à la sortie d’une boite, que j’ai dû l’aider à s’en sortir, que je me suis fait renverser par une voiture et que j’ai dû finir par tirer en l’air. Après avoir réussi à rebondir après ça… J’avais déjà foi en Dieu, mais d’arriver à me sortir de cette situation ou même d’avoir dû payer 3 millions de dollars d’amende après la baston à Detroit ou d’avoir dû passer 10 jours en prison, jamais je n’aurais cru pouvoir rebondir après tout ça vu la façon dont les gens me jugeaient. Mais on ne peut jamais sous-estimer Dieu. »
Sur le fait que ses fans sont peut-être encore plus loyaux que ceux de LeBron ou Kobe.
« Peu de gens en NBA le diront, mais des gars comme Zach Randolph, moi ou d’autres mecs qui ont mauvaise réputation, nous avons autant de fanss que LeBron James, Kobe Bryant ou Dwyane Wade. La seule différence, c’est que les notre n’ont pas assez d’argent pour pouvoir aller aux matches. […] Mais ça n’empêche pas qu’ils continuent de nous soutenir quoi qu’il arrive. »
Sur les raisons qui l’ont poussé à se mettre à la musique
« Avec le lockout, j’avais beaucoup de temps pour me réfléchir, écrire et aller au studio pour faire de la musique. C’est comme ça que j’ai pu sortir ma mixtape “Trill Mixes” pendant la saison, parce que j’avais déjà enregistré tellement de choses. J’ai toujours été passionné de musique, ça fait 13 ans maintenant que je rappe et que j’enregistre. »
Sur la compilation rappeurs/basketteurs à laquelle il doit participer avec LeBron James, Kevin Durant, Rick Ross, Snoop et d'autres.
« Je sais que les autres NBAers doivent être nerveux à l’idée de poser sur un album avec moi, pas l’inverse. Ils ne savent pas rapper. Pour moi, ils sont tous nuls. Je ne me considère pas comme un “athlète qui fait du rap”, mais comme un rappeur, point final. Tu peux me mettre devant n’importe quel rappeur et tu seras ébahi par certaines choses que je serai capable de lâcher, comme tu le serais avec n’importe quel rappeur. Et tu sais quelle est la différence ? Mon rap n’a rien de fabriqué. Tout ce dont je parle, je l’ai ou je l’ai fait. Je vis mes rimes. »
Sur la façon dont les Spurs pourraient réagir après la sortie de son album.
« Dès que mon album “Jack Of All Trades” sortira, je sais qu’il y aura pas mal de critiques. Je m’attends à ce qu’on m’allume pour ça, mais je suis prêt à répondre à tout ce qu’ils pourraient me demander parce que je sais pourquoi je fais ça. J’y ai mis l’argent que j’ai durement gagné, alors qu’est-ce qu’ils peuvent dire ? Au final, j’ai le sentiment qu’il y aura plus de gens pour aimer ce disque que pour le détester et ça me va. »