Difficile de comprendre le pourquoi du comment mais il a suffi d’un match de Stephen Curry avec moins de réussite pour qu’une partie du public se demande si Andrew Wiggins ne devait pas être élu MVP des finales en cas de sacre des Golden State Warriors. On sait que cette frange de la population basket reste minoritaire et on espère que la plupart d’entre eux jouent la carte de la provocation.
Parce que même le mot « hater » est faible pour définir un fan qui considérerait Curry indigne du trophée individuel – encore une fois en supposant que les Warriors aillent au bout, ce qui n’est pas fait.
Le meneur de Golden State est deux crans au-dessus de tout le monde depuis le début des finales NBA. Il est de loin le meilleur joueur sur le terrain. Ses 30 points de moyenne font de lui le joueur le plus prolifique, avec une vraie longueur d’avance sur Jayson Tatum (23), Jaylen Brown (21) puis Wiggins (18). Tout en sachant qu’il est aussi plus adroit : 46% de réussite aux tirs et 41% à trois-points malgré un 0 sur 9 au dernier match.
2022 : la meilleure version de Stephen Curry ?
Stephen Curry est sur une autre planète. Il n’a peut-être jamais été aussi fort, même si ça prête matière à débat. En revanche, ce qui semble sûr, c’est qu’il n’a jamais été autant en forme. Sa condition physique est exceptionnelle. Il est constamment ciblé par la défense adverse et ça ne l’empêche pas de briller comme personne d’autre.
Steve Kerr répète souvent que les Warriors n’en seraient pas là aujourd’hui sans Andrew Wiggins et il a raison. Mais c’est surtout pour mettre en avant l’impact de son ailier, dont les performances sont décisives dans la quête de trophée des Californiens. Sauf qu’il ne faut pas confondre facteur X et MVP. Sans Curry, Golden State ne serait même pas un candidat au titre.
Sans ses 43 points au Game 4, l’une des performances le plus dingues de sa carrière, les Boston Celtics auraient sans doute mené 3-1 et seraient proches du sacre. Le pire, c’est que même le match sans adresse de Steph n’était pas particulièrement un mauvais match. Il a tout de même fini avec 16 points, quelques paniers importants, 8 passes décisives et une seule balle perdue.
Qu’il marque ou non, il facilite toujours la vie de ses coéquipiers en créant du mouvement et en attirant l’attention de la défense sur lui. Andrew Wiggins a été excellent dans son rôle en exploitant ces espaces et agressant ses adversaires en dribbles. Il a été le héros du Game 5. Mais pas de la série. Il faut savoir relativiser et garder la tête froide. Le Canadien s’affirme comme le deuxième meilleur élément de Golden State sur ces finales et c’est déjà un très bel accomplissement.
Pour le MVP, on va rester sur Stephen Curry. Peut-être même en cas de défaite des Warriors tant il semble au-dessus du lot. D’ailleurs, justement, s’il continue d’évoluer à ce niveau, difficile d’imaginer son équipe ne pas aller au bout.