Il s'en moque et c'est aussi ça, la recette du succès
Les analystes qui s'adonnent au ranking All-Time - exemple Bill Simmons dans son "Book of Basketball" - aiment utiliser comme critère de départage le nombre de titres de MVP des Finales. Au moment de se pencher sur le cas de Curry dans quelques années, on se souviendra évidemment d'abord du fait que le garçon est le meilleur shooteur de son époque et sans doute le plus phénoménal de l'histoire tout court. Simplement, un ou deux titres de MVP des Finales, preuve formelle de l'impact d'un joueur sur la série la plus importante de l'année et parfois de l'histoire de sa franchise, ne feraient aucun mal à son CV. Cette absence d'obsession pour les récompenses individuelles est toutefois une caractéristique de la personnalité de Stephen Curry. Le double MVP est quand même l'une des rares superstars à avoir accepté - et même milité - pour qu'un basketteur de plus grande envergure (Kevin Durant) rejoigne son équipe, tout en lui laissant toute l'exposition dont il avait besoin."Ce n'est pas ça qui va faire ou défaire ma carrière quand on regardera ce que j'ai accompli dans quelques années. Si on gagne le titre cette année et que je ne suis pas MVP des Finales, vous me verrez afficher un sourire aussi large que si ça avait été le cas", expliquait-il récemment sur ESPN.
C'est cette approche de la chose qui contribue à la domination qu'établissent les Warriors sur la ligue. Si Stephen Curry pouvait juste s'en départir un petit peu l'espace de quelques matches, pour offrir le spectacle unique dont il est capable, le spectacle en sortira grandi. Et on n'aura sans doute pas besoin de se demander dans 30 ans pourquoi l'un des joueurs les plus divertissants et meurtriers de l'histoire du basket a moins de trophées de MVP des Finales qu'Andre Iguodala.