Alors que toutes les équipes ne sont pas encore stabilisées, le contexte du début de saison se prête à la surprise. Certaines stats, vouées à changer ou non, sont en décalage total avec les attentes fixées pendant l’été. Après une quinzaine de matches pour chacun, voici cinq anomalies statistiques en NBA.
1. Sept joueurs à plus de 30 points de moyenne
Habituellement, les premiers matches de la saison s’accompagnent de fulgurances individuelles au scoring. Les équipes, qui n’ont pas encore pu développer de réelle alchimie collective à ce stade, se reposent davantage sur les qualités de leurs stars. Cette tendance se confirme une fois de plus en 2022-2023, dans de très larges proportions.
L’heure étant à l’attaque à outrance, les spécialistes offensifs se régalent. Depuis le début de l’exercice, sept joueurs affichent plus de 30 points de moyenne :
- Luka Doncic : 34,3 PTS
- Joel Embiid : 32,2 PTS
- Stephen Curry : 32,2 PTS
- Donovan Mitchell : 31,2 PTS
- Shai Gilgeous-Alexander : 31,1 PTS
- Kevin Durant : 30,6 PTS
- Jayson Tatum : 30,3 PTS
Giannis Antetokounmpo, à 29,5 points par match, n’est pas non plus très loin de cette catégorie. Des stats impressionnantes, tout sauf normales en comparaison des années précédentes.
Sur les 10 dernières saisons, il est arrivé 11 fois qu’un joueur termine avec au moins 30 points de moyenne. James Harden compte d’ailleurs, à lui seul, pour trois de ces occurrences. Sur la même année, le nombre de joueurs au-dessus de cette barre symbolique fluctue entre 0 et 2.
L’exercice 2022-23 ne s’achèvera probablement pas avec ces sept, presque huit, joueurs à plus de 30 unités par match. On peut toutefois s’attendre à ce que le total final excède le plafond des deux dernières décennies. Le record de ce millénaire, fixé à trois joueurs en 2005-2006 avec Kobe Bryant, Allen Iverson et LeBron James, pourrait tomber en fin d’année.
De plus, cette hausse observée en début de saison est généralement associée à une augmentation drastique du rythme de jeu. Cette saison, la pace n’est passée qu’à 99,4. Une très légère croissance (+1,2) par rapport à 2021-2022. Il y a donc de grandes chances que plusieurs de ces moyennes se maintiennent au fil des matches.
2. Russell Westbrook a un meilleur pourcentage à trois points que Trae Young
Russell Westbrook (32,7%) a un meilleur pourcentage à trois points que Trae Young (31,5%). Tout est dans le titre. Surprenant, non ?
Parmi les joueurs à plus de 4 tentatives par rencontre, la liste ne s’arrête pas là. Elle s’étend à une trentaine de noms, dont ceux de LeBron James (23,9%), Kyrie Irving (28%) et Luka Doncic (29,1%), par exemple. Mais dans le lot, aucun n’est un tireur plus réputé que le franchise player des Hawks.
La statistique est amusante et met en exergue les difficultés du meneur dégarni en ce début de saison. Il faut toutefois la prendre à la légère. Les shots que l’on donne au sixième homme des Lakers ne sont pas vraiment comparables à ceux que prennent les stars de chaque équipe. D’autant plus quand les défenses choisissent régulièrement de laisser Westbrook ouvert, ce qui — croyez-le ou non — arrive beaucoup moins souvent à Young ou Doncic.
La question de la qualité, mais aussi celle du volume justifie en partie cette anomalie. Ses 7,2 tentatives par rencontre derrière la ligne sont assez éloignées des 4,2 du Brodie. Cette stat anecdotique sera donc plus pertinente pour chambrer votre ami, fan d’Atlanta, que pour une analyse sérieuse.
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3. Le Jazz marche sur la NBA
Alors qu’il devait tanker et afficher un niveau médiocre, Utah est finalement sur le toit de la ligue. Le Jazz est sans conteste la plus grande surprise depuis le début de la saison. Sur le plan statistique, l’équipe est une véritable anomalie par rapport aux attentes.
Les stats :
- Meilleur bilan de la conférence ouest (12-6)
- 4e attaque de la NBA (offensive rating)
- 3e en points par match
- 7e net rating de la NBA
- Plus grand nombre de victoires face à des équipes au bilan positif (8)
Tout est plus simple lorsque l’on est porté par un Lauri Markkanen en mode Franchise Player. Il affiche jusqu’ici des moyennes de 22,3 points et 8,4 rebonds, à 54,4% au tir et 36,9% à trois points. Le Finlandais est bien au-delà de ses standards habituels.
Tous les joueurs semblent se plaire dans le système étonnamment bien rodé de Will Hardy. Le ballon circule bien, chacun peut s’exprimer. Comme quoi, le basket ne se joue définitivement pas sur le papier.
Ne parlez pas de tanking à Lauri Markkanen et au Jazz !
4. Les Lakers et les Clippers sont les pires attaques de la NBA
Non, les équipes qui ont décidé de tanker, comme les Pistons et les Rockets, ne sont pas les pires attaques de la ligue. Les Hornets, avec la blessure de LaMelo Ball et une intersaison chaotique non plus. Les deux équipes qui se trouvent tout en bas du classement en la matière font partie de celles qui visent le titre à court terme.
Avec 106,5 points de moyenne toutes les 100 possessions, les deux attaques les moins efficaces de la NBA sont celles des Lakers et des Clippers. Une anomalie compte tenu de leurs ambitions, mais compréhensible au vu du contexte.
Les Lakers réalisent un début de saison catastrophique. Leur bilan de 4-10 en dit long sur leur situation. Avec leur effectif incomplet et leur manque d’adresse extérieure (30,9% à trois points), ils ne peuvent guère espérer mieux.
Les problèmes des Clippers, de leur côté, sont d’abord physiques. Kawhi Leonard n’a joué que quatre rencontres depuis le début de la saison, avec des capacités et un impact limité. Au-delà de cela, la majorité de l’effectif peine à trouver le rythme et à assurer ses standards. Leur situation devrait progressivement s’arranger et n’a rien d’aussi dramatique que celle de leurs voisins d’Hollywood.
Il est toutefois assez amusant de constater que les deux pires équipes de la ligue sont aussi deux de ses plus grosses écuries. Comme quoi, accumuler les stars n’a rien d’une garantie.
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5. Bobby Portis mène la ligue en double-doubles
Le double-double est une statistique hautement symbolique pour les intérieurs en NBA. Le fait de dépasser la barre des 10 unités, aux points et aux rebonds, est généralement signe d’une bonne performance. Surtout, il s’agit d’un standard, presque attendu au poste cinq.
La saison dernière, Nikola Jokic avait écrasé la concurrence en la matière avec 66 double-doubles en 74 matches, devant Rudy Gobert (53) et Jonas Valanciunas (50). Une affaire de pivots dominants, donc.
Mais cette année, le premier du classement est une petite surprise : Bobby Portis. Il cumule ainsi 10 performances à au moins 10 points et 10 rebonds sur les 15 premiers matches de l’année.
Son statut n’est sans doute que temporaire. Giannis Antetokounmpo, son coéquipier, et Nikola Vucevic n’ont qu’une unité de retard sur lui. Tyrese Haliburton, avec les passes au lieu des rebonds, également. Plusieurs joueurs ont déjà dépassé la barre des huit.
Mais pour le moment, Bobby Portis est donc la machine à double-double la plus prolifique de la NBA cette saison. Une cinquième et dernière anomalie statistique que personne n’a vue venir.