Preview : San Antonio Spurs vs Miami Heat

La finale inédite, qui commence jeudi, va nous offrir une superbe opposition entre 2 des 3 meilleures équipes de la Ligue depuis 2 saisons.

Preview : San Antonio Spurs vs Miami Heat

Miami Heat (66-16) - Tête de Série # 1 - Playoffs 2013 12v-4d

Forces du Heat

LeBron James : Comment  énumérer les forces de cette équipe sans commencer par le quadruple MVP de la Ligue ? LeBron évolue à un niveau stratosphérique depuis deux ans (26,9pts à 55% (dont 39% à 3-pts), 8rbds, 6,8 assists, 1,8 interceptions, 0,8 contres en 38 mns, en moyenne sur les deux dernières saisons). Fini les mâchoires contractées, le visage grave et cette image de Bad Boy qui voulait démontrer au monde que son déménagement à South Beach était le meilleur choix pour lui ! Le #6 du Heat est devenu le mâle dominant de cette équipe du Heat (Wade ayant compris que les titres de champion n'arriverait qu'à ce prix...et que tant que LeBron et lui joueraient ensemble, il en aurait toujours un de plus...) et le chef d'orchestre d'une équipe revisitant le fast-break des Lakers des 80's, en y ajoutant la dimension physique du meilleur joueur du monde. Point de départ du mouvement incessant de la balle sur les extérieurs, il est aussi celui à qui l'on donne le ballon en fin de possession, capable de driver et d'aller chercher des "And 1" (7 lancers par match à 75% de réussite en saison régulière; 8,5 à 77% en playoffs) ou tout simplement de décocher un missile à 3-pts (3 par match à 40% en saison reguliere, 4 à 38% en playoffs), voire de driver pour ressortir pour un shooteur attendant bien tranquillement dans le corner (Allen ou Battier) ou même un Birdman ou un Haslem traînant ligne de fond. Bref, tout part de lui... Mais, avec l'amélioration notable de son jeu dos au panier, il peut maintenant aussi profiter de son avantage physique monstrueux sur (presque) tous ses adversaires directs. Trop puissant pour certains, trop rapide pour d'autres, le maestro du Heat a aussi compris avec le temps qu'il devait absolument impliquer ses partenaires du Big Three (comme il a pu le faire avec Wade lors du Game 7 contre Indiana) et ne pas retomber dans les travers de ses années passées sous le maillot des Cavs, où il avait tendance à trop vouloir endosser le costume de Superman, au détriment du collectif (quand l'un de vos meilleurs coéquipiers est Booby Gibson, vous me direz...). Une deuxième bague d'affilée le verrait définitivement entrer dans le Top-5 All-Time et lui donnerait une chance d'aller chercher l'année prochaine un "Three-Peat" que des joueurs comme Magic ou Bird n'ont jamais réalisé. Adresse à 3-pts : Oui, l'une des forces des Spurs est aussi l'une de celles du Heat. La série nous promet donc de se jouer, pour partie, sur l'adresse derrière la ligne primée. Avec Ray Allen, Miami possède tout simplement le meilleur shooteur à 3-pts de tous les temps, en tout cas pour ce qui est du nombre de paniers réussis (en carrière, 2857 en saison réguliere à 40% et 340 en playoffs à 39,9%). Sur les 16 matches de playoffs du Heat de cette saison, Jesus a shooté à 36% (avec, étonnament, un pourcentage de 32% à la maison contre 40% on the road). Comme ses 3 paniers lors du second QT du Game 7 contre Indiana l'ont demontré, Allen peut être l'étincelle enflammant le Heat. Lors des 12 victoires du Heat en playoffs, Allen a shooté à 40% à 3-pts alors qu'il a dû se contenter d'un maigre 23,5% lors de leurs 4 défaites. Le Heat, dans la même proportion que les Spurs (24,41%), a pris 26% de ses shoots derrière la ligne à 3-pts lors de ces playoffs, évitant (seulement 19% des shoots) la "malédiction" des "Long-Two" (shoots à deux points presque aussi difficiles à mettre qu'un 3-pt mais n'en rapportant que deux © Josh Smith). Avec Norris Cole et Mario Chalmers, le Heat compte deux autres artilleurs de compétition (35 et 40%, respectivement sur la saison). Il faudra attendre la décision de Spoelstra concernant le temps de jeu de Battier (43% à 3pts sur la saison mais seulement 21% en playoffs), l'ex-Dukie ayant eu droit à la niche lors des trois derniers matches du Heat  contre les Pacers (12 minutes de jeu, au total). Mais il pourrait bien profiter du matchup contre Tony Parker pour faire sa réapparition, au moins pour sa qualité défensive. [superquote pos="d"]Avec des chiens de garde tels que LeBron James ou Shane Battier, le Heat propose l'une des défenses les plus exigeantes de la Ligue.[/superquote]Attaque de transition : Avec des chiens de garde tels que LeBron James ou Shane Battier, le Heat propose l'une des défenses les plus exigeantes de la Ligue, avec une capacité physique hors du commun pour couper les lignes de passe et rattraper leur retard sur les rotations extérieures. Ensuite, cette équipe de Miami a une vraie capacité à dérouler en contre-attaque, avec ses monstres déboulant plein champ ou en trailer. La capacité de James ou Wade à envoyer des passes de l'autre bout du terrain est aussi un facteur à prendre en compte au niveau de la défense de transition que vont devoir aligner les Spurs. Mobilité de l'effectif : Evidemment, tout part de James mais la capacité de Chris Bosh à marquer ces tirs à 5-6m (comme il avait pu le faire lors de la victoire de mars dernier dans le Texas) étire au maximum les défenses adverses. Avec Chris Andersen, le Heat possède également un intérieur très mobile et adroit sur la ligne de fond (82% de réussite en playoffs). Le 5 le plus utilisé (15mns par match) par Spoelstra, et le plus efficace, est composé des Tres Amigos, accompagnés de Chalmers et Haslem. Avec Bosh jouant ce rôle de pivot fuyant, cette version "small-ball" peut vite donner le tournis à n'importe quel adversaire.

Faiblesses du Heat

Longueur de banc : Avec 3 joueurs à 19 millions de dollars la saison, ça laisse peu de place pour attirer un solide casting de seconds rôles. Avec Chalmers et Cole, Pat Riley a bien utilisé la draft pour renforcer son équipe et assurer une mène correcte à l'équipe. Battier et Allen font partie de ces free-agents "discounts" devenus à la mode avec l'apparition des Big Three. Enfin Haslem et Andersen forment un duo plutôt efficace sur la ligne de fond (à gauche pour Haslem, à droite pour le Birdman). 10 joueurs doivent être généralement suffisants en playoffs pour un prétendant au titre et une rotation limitée est même souvent un signe de coaching malin (le coach n'essayant pas de trouver du temps de jeu à tous ses joueurs à n'importe quel prix). Néanmoins, avec une telle prégnance du Big Three sur le jeu du Heat, la moindre baisse de performance (ou un problème de fautes) d'un des trois se doit d'être compensée par l'un des seconds rôles. Un joueur comme Rashard Lewis, censé apporter un peu de profondeur à l'effectif, aura été une grossière erreur de casting, tandis que pour Joel Anthony et Mike Miller, c'est un peu la boîte de chocolats de Forrest Gump, on ne sait pas trop ce que l'on va trouver d'un match à l'autre... Rebonds : C'est pour cette raison spécifique qu'Erik Spoelstra a supplié ses dirigeants de signer Chris Andersen en février dernier. Le coach du Heat en avait un peu marre de voir son équipe se faire démonter dans la peinture et avait besoin d'un intérieur capable d'aller gober du rebond. Dennis Rodman étant en Corée du Nord, ils s'étaient donc rabattus sur le Birdman... Le Heat reste néanmoins la plus mauvaise équipe de la Ligue au rebond (38,6 / match en saison régulière) et cela s'est encore vu en playoffs (Antépénultième avec 37,4 prises par match). Quand votre "pivot" (Bosh) ne récolte que 6,6 rebonds par match pendant cette postseason et que votre meilleur rebondeur (James, avec 7,7 unités) est un ailier qui passe une bonne partie de son temps derrière la ligne à 3-pts, on peut dire que le rebond est une faiblesse... Le secteur intérieur : Haslem, Andersen, Anthony, Bosh, cela pourrait ne pas faire l'affaire face à un Tim Duncan révigoré et un Tiago Splitter en pleine progression. On a pu voir contre les Pacers que le duo Hibbert/West avait posé de serieux problèmes au Heat à l'intérieur, en attaque comme en défense. Si le matchup les avait favorisés l'an dernier en ne leur proposant qu'un Perkins très frustre en attaque, le jeu des Texans est autrement plus exigeant pour les intérieurs adverses. Il se pourrait néanmoins qu'ils souffrent légèrement moins que contre les Pacers dans le secteur. L'état physique des vétérans : Malgré son sursaut lors du Game 7 contre Indiana, on sent que Dwyane Wade n'est pas le vrai Dwyane Wade lors de cette postseason. Sans lui, LeBron se retrouve souvent trop seul et implique plus que de raison des joueurs qui ne devraient être là qu'en complément efficace des trois stars. Ray Allen, malgré la menace qu'il représente et l'expérience des Finales qu'il possède déjà, semble aussi un peu hors-sujet, tout au moins quelque peu diminué. Néanmoins, comme pour Flash, le Game 7 aura peut-être été le déclic attendu pour redevenir Jesus.

La question Heat

Quel Dwyane Wade va se présenter lors de cette série ? Celui, inconstant et décevant, des playoffs 2013 ou celui, performant, du Game 7 contre Indiana ?