« Je ne suis pas un type comme ça », raconte-t-il au Chicago Tribune. « Je me concentre tout de suite sur l’action suivante. J’ai toujours été comme ça. Je fais mon job et je reviens sur le banc. »On pourrait lire des déclarations d’après match de Kawhi Leonard mais il s’agit bien de Tony Snell, 22 ans et rookie des Chicago Bulls. Sélectionné en vingtième position par la franchise de l’Illinois le soir de la draft, l’ancien scoreur de New Mexico était censé apprendre doucement les bases du système de Tom Thibodeau dans l’ombre de Derrick Rose, Luol Deng ou Jimmy Butler. Le sort en a décidé autrement. Les blessures à répétition et le changement d’horizon des dirigeants de la « Windy City » ont permis à Snell de gratter des minutes dans la rotation de Tom Thibodeau. En l’absence de Deng (désormais aux Cavaliers) et de Butler, il a même connu les joies du cinq majeur à dix reprises.
Tony Snell, un joueur taillé pour les Bulls
Si d’habitude le coach de Chicago n’est pas enclin à donner un rôle trop important à ses rookies – Cf. Les cas de Jimmy Butler ou Marquis Teague – il en fait autrement avec le natif de Riverside. Longiligne mais bon défenseur sur l’homme, capable de freiner les adversaires sur les postes 2 et 3, silencieux et appliqué, Tony Snell a le profil parfait pour s’intégrer au sein de la culture défensive et combative prônée par Thibs et ses hommes. Tony Snell est un soldat.[superquote pos="d"]"Il grandit chaque jour" Thibodeau[/superquote]« C’est un super gars. Il a la bonne approche. J’aime sa manière de travailler », assure le coach.Le garçon n’en fait jamais trop. Il connait ses points forts et ses points faibles et pour l’instant, il n’est pas question qu’il sorte de son rôle.
« Je fais tout ce que je peux pour aider l’équipe. »Avec une telle attitude, il est normal que le joueur ait été bien accueilli par ses nouveaux coéquipiers. Les Bulls sont réputés pour former un groupe très uni – ce qui n’est pas le cas de toutes les franchises NBA. Derrick Rose témoignait à ce sujet lors de son passage à Paris expliquant que les joueurs faisaient beaucoup de sorties en groupe et que l’ensemble de l’effectif – rookies et vieux briscards compris – était de la partie. Outre Kawhi Leonard, Tony Snell a déjà de nombreux supporteurs dans le microcosme NBA. Parmi eux, un certain Scottie Pippen. Rien que ça.
Une progression rapide
Comme le plus célèbre des lieutenants de Michael Jordan, le maigrichon se démène comme un chien en défense. Il a déjà eu l’honneur et la corvée de se coltiner LeBron James lors d’une rencontre face au Miami Heat remportée de vingt points par les Bulls. Snell fait partie de ses « 3 and D », comprenez ici ses ailiers capables de défendre sur plusieurs positions et d’apporter une menace à trois-points de l’autre côté du terrain. C’est un profil de plus en plus recherché en NBA, notamment dans les meilleures équipes.« Chaque jour, vous pouvez le voir grandir », s’enthousiasme Tom Thibodeau. « J’adore vraiment son attitude. Il va devenir meilleur. Il n’est pas égoïste, il joue pour l’équipe. S’il fait une erreur, il essaye de la corriger et il ne l’a fait pas une deuxième fois. Et c’est important pour lui de gagner. »
Sniper Snell
Mais Tony Snell n’est pas seulement un acharné de travail et un bon défenseur. Il apporte désormais sa touche en attaque. Encore trop souvent maladroit, il tend à progresser dans ce domaine (encore quelques trous comme ce 0/8 face à Dallas). L’absence d’un créateur comme Derrick Rose n’aidant pas, Tony Snell doit parfois prendre des shoots compliqués. Mais il vaut mieux ne pas le laisser ouvert trop souvent derrière l’arc. Il lui arrive désormais de franchir régulièrement la barre des 10 points. Ce fut encore le cas cette nuit face à Orlando. En 34 minutes, le rookie a cumulé 15 points (à 6/12 et 3/7 à trois-points), 7 rebonds et 2 interceptions. Surtout, il a été décisif dans le money time. A 48 secondes de la fin de la troisième prolongation, Tony Snell a inscrit un shoot à mi-distance plein de sang-froid. Même s’il lui arrive de rater des tirs, il ne doute jamais.« Le fait de beaucoup travailler me donne confiance. Je suis toujours prêt. Il n’y aucune raison d’être nerveux si vous travaillez beaucoup. »