Les Serbes ont encore craqué au pire moment ce weekend. Sans manquer de respect aux Italiens, flamboyants vainqueurs et futurs adversaires des Français en quarts de finales de l’Eurobasket, ce qu’ils ont réussi dimanche est un miracle à l’échelle du basketball. Ou, dans d’autres termes, leur victoire (94-86) en huitièmes représente le plus bel upset du tournoi jusqu’à présent.
Le résultat est très surprenant parce la Serbie faisait office de grande favorite de la compétition, au moins au même rang que la Slovénie, championne d’Europe en titre, et la Grèce. Voire même mieux encore. Parce qu’avec le MVP NBA, Nikola Jokic, dans ses rangs ainsi que celui de l’Euroleague, Vasilije Micic, elle se devait d’aller loin. Voire donc d’aller tout au bout. Et c’est raté. Encore raté même.
Parce que ça devient presque une marque de fabrique pour l’une des nations les plus puissantes de l’Histoire. Depuis quelques années, les Serbes ont multiplié les déceptions et les sorties de route prématurées. D’abord en 2015 quand, un an après leur médaille d’Argent récoltée à la Coupe du Monde, compétition qui les avaient ramené au premier plan sur la scène international, ils sont tombés face à la Lituanie en demi-finale de l’Euro à Lille avant de traverser comme une ombre le match pour le Bronze contre les Bleus.
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Puis en 2019, avec une élimination dès les quarts de finales contre l’Argentine à la Coupe du Monde. Mais le pire affront reste l’humiliation à domicile lors du tournoi de qualification pour les Jeux Olympiques 2020, avec une défaite à Belgrade contre… l’Italie. Des échecs terribles pour un pays de basket qui accumule les talents mais attend toujours un sacre majeur qui lui échappe depuis 2002.
Dimanche, la Serbie a gaspillé une avance de 14 points en cours de partie. Elle a même subi un 14-2 dès l’entame du quatrième quart-temps, laissant un adversaire plus faible sur le papier filer vers la qualification.
« Ils ont été plus physiques que nous. Alors, oui, on a raté des tirs ouverts mais on a surtout manqué de continuité en défense. On n’a jamais su faire trois bonnes séquences défensives de suite et ils ont fini par se mettre en confiance », confie le coach Svetislav Pesic.
Une sélection serbe qui manque de rigueur, de dureté et même de caractère ? Un sacré décalage avec la tradition du pays et de ses équipes de basket. Mais au-delà du cliché, c’est tout de même un problème qui revient dès que la Serbie est attendue sur un tournoi. Elle donne l’impression de souffrir de son statut de favorite alors, qu’à l’inverse, elle brille quand personne ne l’attend. Comme en 2017, où elle s’est hissée en finale de l’Eurobasket malgré une montagne de forfaits.
Il y avait justement pas mal d’absents là encore. Parce que si Jokic (32 points contre l’Italie) a tout tenté, il lui manquait à ses côtés Nikola Jovic, Bogdan Bogdanovic, Aleksej Pokusevski, Boban Marjanovic ou encore Milos Teodosic, non retenu par le coach. Mais ça ne peut pas juste être une excuse. Malgré tout ce vivier, les Serbes ont du boulot à accomplir pour se créer une nouvelle âme. Et là, ça risque de faire mal.