Scoot Henderson a représenté, malgré lui, un tournant dans la longue et belle aventure entre les Portland Trail Blazers et Damian Lillard. Avec ce #3 pick de la Draft NBA 2023, le meneur voulait un échange pour renforcer l’effectif et ainsi nourrir de réelles ambitions au sein de la Conférence Ouest.
Problème, le GM Joe Cronin avait un autre désir sur le long terme. Et il a donc choisi de sélectionner et conserver Henderson. Au fil des années, la relation avec Lillard s’est dégradée en raison d’envies différentes pour un triste dénouement : fin de la fidélité absolue. Au final, la superstar de 33 ans a donc choisi d’aller voir ailleurs. Son coup de cœur ? Le Miami Heat. Mais encore une fois, Cronin avait d’autres intérêts en tête : ceux des Blazers.
Finalement, il a envoyé l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de Portland aux Milwaukee Bucks. En récupérant un package XXL en deux temps : Deandre Ayton, Robert Williams, Malcolm Brogdon, Toumani Camara, 3 picks au premier tour de la Draft NBA et 2 swaps avec les Bucks. Et désormais, dans l’optique de se reconstruire et d’écrire une nouvelle page, les Blazers n’ont d’yeux que pour Henderson.
Un ex à faire oublier…
Longtemps pressenti comme un potentiel #1 pick avec une rivalité assumée avec Victor Wembanyama, l’ancien du G League Ignite a finalement perdu cette bataille. A la surprise générale, les Charlotte Hornets, au #2 pick, ont décidé de le snober pour s’acoquiner avec Brandon Miller. Pour le plus grand bonheur des Blazers.
Et désormais, Henderson va se retrouver au cœur du projet de la franchise de l’Oregon. Malgré le feuilleton Lillard, Portland a toujours eu un discours clair pour le séduire : il va récupérer les clés de cette équipe pour un mariage sur la durée. Un contexte loin d’être facile à appréhender pour un gamin 19 ans, qui va devoir gagner l’amour des fans après le départ d’une véritable légende.
Une pression supplémentaire sur les épaules du natif de Marietta ? Absolument pas. Sur la même longueur d’onde que ses patrons pour cette nouvelle idylle, Henderson veut écrire sa propre histoire. Sans vraiment se soucier de la trace laissée par Lillard.
"La seule pression que je ressens vient de moi-même. Je ne veux pas essayer d'être le nouveau Dame, il s'agit d'une nouvelle ère pour une raison. Je suis ici pour être moi-même, pour être Scoot Henderson", a ainsi prévenu Scoot Henderson pour l’Oregon Live.
Sur cette préparation, il fallait avoir le cœur bien accroché pour arriver à le suivre. Comme à son habitude, Henderson a joué sur ses qualités : un meneur captivant monté sur ressorts capable de briser les défenses adverses. Il a ainsi enchanté son monde, notamment les cadres des Phoenix Suns lors d’un petit show. Au total, il a compilé 13,5 points et 5,7 passes décisives de moyenne sur cette pré-saison.
Et malgré la lumière des projecteurs sur lui, il a affirmé sa personnalité en affichant des ambitions importantes. Peu importe la hype autour de Wembanyama aux San Antonio Spurs et le retour de Chet Holmgren avec l’Oklahoma City Thunder, l’élu des Blazers veut conquérir le trophée de Rookie de l’année. Et bien plus encore.
"C'est mon but : je veux être le meilleur meneur de l'histoire et l'un des meilleurs joueurs. Mon objectif est de gagner le titre de Rookie de l'année. Et je vais remporter le titre de Rookie de l'année.
Pour ça, je dois être la meilleure version de moi-même et je travaille dans ce sens", a-t-il assuré pour Playmaker.
Tout comme Wembanyama, Henderson va avoir un avantage important dans cette course : une équipe prête à jouer autour de lui. Sans aucune jalousie malsaine. Pour Holmgren, la donne s’annonce différente avec un Shai Gilgeous-Alexander prêt à faire chavirer les cœurs au plus haut niveau.
Et même collectivement, OKC n’a absolument pas les mêmes objectifs que les Spurs et les Blazers. Le Thunder vise une place en Playoffs. San Antonio et Portland sont prêts à squatter le fond de la Conférence Ouest pour développer leurs jeunes. Peu importe ses difficultés, Henderson sera ainsi choyé et protégé.
"Il va être une star. Il joue des deux côtés du terrain avec férocité. Puis il est très, très motivé. C'est un meneur de jeu, un vrai meneur de jeu. Il a un certain leadership. Il a l'air d'être un titulaire des Denver Broncos (dans la confiance, ndlr).
Je crois qu'il sera un joueur passionnant à regarder pour le monde entier. Mais nos supporters peuvent être sûrs qu'ils seront divertis", s’est engagé le coach des Blazers Chauncey Billups pour NBA.com.
Une manière de placer le bien-aimé Scoot Henderson dans les meilleures conditions pour exprimer ses qualités. Et aussi pour avoir le droit à l’erreur sans avoir la crainte des conséquences. Un amour inconditionnel pour lui permettre de s’épanouir.
Scoot Henderson, l’âme d’un numéro 1 et le visage du futur des Blazers
Scoot Henderson, un amant protégé
Car dans cette nouvelle aventure, Henderson va avoir le droit à un ange gardien de choix : Billups. Jusqu’à maintenant, l’entraîneur a franchement du mal à susciter l’enthousiasme à Portland. Désormais à la tête d’une équipe en reconstruction, il va devoir montrer ses qualités pour s’installer sur le long terme.
Et très clairement, il risque de jouer sa place avec le développement de Scoot. Sans surprise, il semble parfaitement conscient de cette réalité. Pour éviter une séparation anticipée, Billups compte utiliser sa propre expérience pour participer au décollage de la fusée Henderson.
"L'une des principales choses que je lui ai dites : ‘je vais être là pour toi afin de te donner ce dont j'avais besoin à ton âge’. J'avais besoin de quelqu'un qui sache ce que je devais faire. J'avais besoin de quelqu'un qui puisse m'aider à apprendre le jeu.
Je n'avais pas cela. Quelqu'un qui allait être patient avec moi, en sachant qu'il y aurait des matches terribles et laids. Quelqu'un qui allait être patient, qui comprenait le jeu. Je n'ai pas eu cela. Je lui ai dit : ‘Je vais être ce dont j'avais besoin en tant que troisième choix de la draft à l'âge de 20 ans. Je vais être ce gars-là pour toi'.
Je le lui ai promis. Et c'est exactement ce que je vais faire tout au long. Je serai toujours cohérent", a promis Billups auprès du média Andscape.
Un engagement fort et total. Et probablement la seule chance pour Billups afin de garder la confiance de ses dirigeants. En tout cas, dans cette atmosphère, Henderson peut se sentir aimé. Il dispose d’un coach à ses petits soins, de bons partenaires comme Jerami Grant, Williams, Ayton ou encore Brogdon, mais aussi de jeunes talents, Anfernee Simons et Shaedon Sharpe, pour construire une relation sur la durée.
Comparé à un "Russell Westbrook 2.0" par Scott Brooks, Henderson, totalement libéré, va pouvoir lâcher les chevaux sur le plan sportif. Ses erreurs ? De l’apprentissage. Ses réussites ? Une grande allégresse. En misant sur lui, les Blazers sont prêts à vivre et à mourir avec son épanouissement.
"Le soutien est essentiel, surtout de la part du staff. C'est énorme de savoir qu'ils vous soutiennent. Tout le monde dans l'organisation de Portland, le staff, tout le monde dans les coulisses, s'investit énormément pour les joueurs.
Les médecins s'investissent d'une manière que l'on ne soupçonne pas. Mais je regarde, j'observe... Je vais prendre la pression sur moi", a assuré Henderson.
Athlétique, intelligent, compétitif et déterminé, Scoot Henderson a tout du jeune prodige qui peut charmer, très rapidement, l’intégralité de la Ligue. Les Blazers ont eu le coup de foudre et rêvent d’un nouveau conte de fées.