Le nom de Scoot Henderson est le troisième qu’Adam Silver a prononcé, ce jeudi, sur la scène du Barclays Center de Brooklyn. Une surprise, alors qu’il apparaissait comme l’inéluctable deuxième, mais le chiffre n’a pas grande importance. Lui n’a jamais cessé de se voir comme le numéro 1. La nouvelle recrue des Trail Blazers respire la confiance, et son jeu le lui permet largement.
Bien sûr, un insurmontable obstacle de 2,21 m lui barrait la route du premier choix de la draft NBA. « Si je n’étais pas né, je pense qu’il aurait mérité d’être le premier choix », a déclaré Victor Wembanyama, dès le début de la saison. C’est sans doute vrai, car sur le papier le natif de Géorgie a toutes les armes pour.
Supersonique, monté sur ressorts, fougueux, Henderson est l’un des prospects les plus électriques que nous ayons vus ces dernières années. Une caractéristique qui pourrait se marier avec le jeu spectaculaire de Damian Lillard… à condition qu’il reste. Car le meneur est soit un nouveau partenaire intrigant pour le franchise player de Portland, avec qui il serait déjà en contact régulier, soit son successeur.
Scoot Henderson, l’ambition née de la pression
Sixième enfant d’une fratrie de sept, le meneur américain a grandi à Marietta, en Géorgie, dans un univers tournant autour de la balle orange. Le basket participe à l’unité de cette grande famille. Ses trois grandes sœurs — Onyx, China et Diamond — ont toutes les trois joué en NCAA, tandis que la plus jeune, « Moochie », impressionne à l’échelon lycéen.
« Vous connaissez Joe Jackson, le père des Jackson Five ? Eh bien, je suis un peu le Joe Jackson du basket », s’amuse à comparer Chris Henderson, le père, mais aussi le coach de la famille, dans un entretien avec ESPN. « Moins sévère, mais voilà. »
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Aujourd’hui, tout ce petit monde s’organise autour de lui pour l’accompagner vers ses grands objectifs. Ses trois grandes sœurs, notamment, l’aident à gérer son image. Un cadre qui donne un aperçu de la pression à laquelle Sterling, que l’on préfère désigner par son surnom « Scoot », fait face.
Il est devenu, à 17 ans, le plus jeune professionnel de l’histoire du basket américain en rejoignant les rangs de la G League Ignite. Mais l’adversité ne semble pas l’effrayer le moins du monde, ce qui transparait déjà dans son éthique de travail et risque de se vérifier rapidement dans la grande ligue. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il ne peut revoir ses ambitions à la baisse, quel que soit le statut de Victor Wembanyama.
Un meneur qui transperce les défenses et crève l’écran
Malgré tout le poids qu’il portait sur ses épaules, Scoot Henderosn n’a pas le moindre mal à s’envoler dans l’antichambre de la NBA. Il n’a pas hésité à coller ses formidables qualités athlétiques sous le nez de ses défenseurs.
Le meneur fait l’effet d’une bombe, transperçant les lignes ennemies à la vitesse du son, propulsé par son premier pas éclair, avant d’exploser au cercle et de ravager l’arceau. Il va trop vite et trop haut pour la concurrence. En maîtrise, tant par rapport à son corps que dans sa finition, l’empêcher d’écraser le ballon dans le panier constitue un défi de taille.
Sa panoplie offensive ne s’arrête pas là. Le numéro 3 est aussi capable de créer, pour lui et pour les autres. Malgré un shoot sous-développé (27,5 % à trois points, 76,4 % aux lancers francs cette saison), les spécialistes le pensent capable de réajuster le tir. Il constitue, en tous points, une menace de premier plan pour les défenses des 29 autres franchises et une future machine à highlights.
Scoot Henderson, prochain leader des Blazers ?
Maintenant, des questions subsistent quant à la draft d’Henderson. Victor Wembanyama, pour étendre la comparaison, sera indubitablement le leader et le visage des Spurs. Il l’est même déjà, de fait. Pourra-t-il en être de même pour son « rival » à Portland, aux côtés de Damian Lillard ?
Il en a sans doute le potentiel, l’envie et la détermination pour y parvenir à terme, mais ce ne sera pas automatique. Le septuple All-Star qui se tient pour le moment devant lui est encore loin d’être à sa portée, naturellement.
Pour hériter clairement de ce statut, il devra faire ses preuves, régler son shoot et probablement monter d’un cran défensivement, ses errances pouvant parfois lui coûter cher de ce côté du terrain. Et puis il lui faudra attendre que la superstar de bientôt 33 ans qui occupe actuellement la place s’en aille ou prenne un coup de vieux.
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Le jeune homme de 19 ans semble être le genre de graine de star capable de pousser dans tous les environnements : dans l’ombre, la lumière, l’adversité, la victoire ou la défaite. Mais, quoiqu’il en soit, les Blazers ont tout intérêt à le mettre dans les meilleures dispositions pour qu’il puisse exprimer tout son immense talent.
Et bien qu’il restera gravé dans l’histoire comme le numéro 3, Scoot Henderson a bel et bien l’âme d’un premier. « Je veux aller au-delà de ce qu’il faut pour faire partie de la ligue », a-t-il assuré dans les colonnes de The Players’ Tribune. « Je ne cherche pas seulement une place dans le roster, je cherche la grandeur. »
La question la plus importante est maintenant collective. L’arrivée d’un nouveau talent qui s’annonce générationnel marque-t-elle le début d’une nouvelle ère dans l’Oregon ? Ce sera, à n’en pas douter, l’un des grands feuilletons de l’été.
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