Si un autre match ne les attendait pas dans moins de 24 heures, les Spurs auraient sans doute pris le temps de célébrer leur neuvième victoire de la saison, ce vendredi. Les Blazers, vaincus ce vendredi (116-100), savaient pourtant à quoi s’en tenir avec Victor Wembanyama.
« Tout le monde dans la ligue vous dira probablement qu’après l’avoir affronté une première fois, vous jouez un peu différemment la fois suivante », assurait Chauncey Billups, le coach de Portland, en conférence de presse d’avant-match. « Vous devez faire attention à lui comme vous ne le feriez avec aucun autre joueur. Il est tout simplement partout. »
Cette « première fois », le 28 décembre dans l’Oregon, aurait été difficilement oubliable. Wembanyama, avec ses 30 points en 24 minutes, avait infligé une claque mémorable aux Blazers, offrant à son équipe une rare victoire (118-105). Ses sept contres ce soir-là hantent encore l’esprit de Billups.
« La chose la plus importante que je dis à mes gars, c’est : “Si vous allez dans la raquette, ayez un plan. Parce qu’il sera là.” […] Si un coach me disait ça, je ferais probablement juste la passe », s’est-il amusé.
Chauncey Billups sur ses ajustements face à Victor Wembanyama :
« La chose la plus importante que je dis à mes gars, c’est : “Si vous allez dans la raquette, ayez un plan. Parce qu’il sera là.” »
Il ajoute : « Si un coach me disait ça, je ferais probablement juste la passe. » pic.twitter.com/DDp667fRBM
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Le message n’est visiblement jamais parvenu à ses destinataires. À peine trois minutes de jeu écoulées, Victor Wembanyama a signé son premier contre. Jerami Grant se croyait en sécurité à mi-distance, mais il restait à portée des bras tentaculaires du Français. Les tirs ne sont presque jamais contrés à cette distance. Son erreur est humaine, c’est le défenseur qui ne l’est pas.
Vingt secondes plus tard, Anfernee Simons, lui, avait complètement oublié la consigne. Suivi par le joueur des Spurs, il s’est précipité vers le panier pour tenter un layup, comme un insecte fuyant la plus grande tapette à mouches de l’univers. Wembanyama l’a rattrapé, sautant et enroulant la main autour du ballon pour renvoyer la balle vers ses coéquipiers. « Même s’il y a de l’instinct, c’est quand même quelque chose que je travaille », a-t-il précisé après la rencontre, à propos de ce geste maîtrisé qui a ouvert la voie à un trois points de Tre Jones.
THE BLOCK. THE THREE. 🔥 pic.twitter.com/QvkCgbknLY
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Il n’a finalement bloqué que ces deux tirs, par manque d’opportunité plus qu’autre chose : ces deux actions ont eu un effet dissuasif sur les Blazers, qui se sont éloignés du panier. Ces derniers n’ont tenté que 24 % de leurs tirs sous le cercle, contre une moyenne de 33,8 % depuis le début de la saison.
[ITW] Nicolas Batum livre ses impressions sur Victor Wembanyama
Victor Wembanyama laisse la place à Jeremy Sochan
De l’autre côté du terrain, la star de San Antonio n’a pas brillé avec la même intensité que lors du précédent affrontement. La défense des visiteurs lui a efficacement barré l’accès au cercle, où il n’a pu prendre que cinq tirs, dont deux réussis. Portland l’a limité à 7/18 aux tirs et 3/7 à l’extérieur, pour un total de 23 points, et l’a poussé à commettre sept pertes de balle.
Il a cette fois-ci laissé la lumière à Jeremy Sochan en attaque. Avec 31 points, l’ailier a flirté avec son record en carrière (33), établi face à Atlanta en novembre. Après un match terne contre le Thunder (2 points à 1/7 aux tirs), il a retrouvé de son éclat, son jeu semblant soudain bien plus juste. « Peut-être que c’est parce que j’ai eu une bonne nuit de sommeil et que j’ai bien mangé. Simplement, je me sentais bien », s’est-il amusé en conférence de presse, avec un sourire satisfait. Sur ses 20 tentatives, 12 ont trouvé leur cible, dont 4 sur 7 à trois points : « J’étais ouvert et je n’ai pas hésité. »
Jeremy Sochan, en détente, sur ce qui a motivé sa performance (31 points) :
« Je ne suis pas sûr. Peut-être que c’est parce que j’ai bien dormi ou parce que j’ai bien mangé. J’ai l’impression que, récemment, l’accent a été mis sur l’agressivité. Parfois, j’oublie à quel point je… pic.twitter.com/DUii1mK1dm
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« Quand il joue comme ça, il est juste excellent. C’est un superbe joueur dans tous les aspects du jeu », l’a complimenté Victor Wembanyama. Gregg Popovich avait une note tout aussi positive, mais plus spécifique : « [Jeremy Sochan et Keldon Johnson] ont cumulé 30 rebonds. Tre (Jones) et Blake (Wesley) ont distribué 15 passes décisives à eux deux. Ils ont vraiment fait un match très solide. »
Les Spurs dominent les Blazers à l’intérieur
Aidés par les 12 prises de Wembanyama, les ailiers ont écrasé les Blazers dans la lutte au rebond. Les Spurs en ont capté 64, contre 47 pour l’équipe adverse. Ils en ont pris 17 en attaque, récupérant près de 30 % de leurs tirs manqués. Une performance encourageante, malgré un manque d’efficacité sur les putbacks.
La bataille livrée dans la peinture a été l’une des clés de la rencontre. Mais les sorties précoces de Scoot Henderson (quadriceps gauche) et Jerami Grant (dos) ont également ouvert la voie aux Spurs. Les 40 points et 10 passes d'Anfernee Simons, esseulé, étaient un coup d’épée dans l’eau.
San Antonio enchaîne dès ce samedi face aux Timberwolves de Rudy Gobert, un défi d’une tout autre envergure. Alors Victor Wembanyama et ses coéquipiers profitent de ce court interlude : « Ça fait plaisir de voir le fruit de nos efforts, au moins sur une soirée. Il faut en profiter intensément. »