Il n’y a pas que les joueurs du Utah Jazz qui n’ont pas reçu le mémo de leur direction. Candidats déclarés au tanking, favoris pour aller chercher le premier choix de draft, les San Antonio Spurs ont eux aussi gagné 3 de leurs 4 premiers matches après une semaine de compétition.
Bon, rassurez-vous, la franchise texane va sans doute rapidement rentrer dans le rang. Son différentiel est négatif et elle encaisse 113 points sur 100 possessions. Ce sont là des signes avant-coureurs d’une équipe qui devrait avoir du mal à gagner plus de 27 matches cette saison (ce qui serait déjà au moins 8 de plus que ce que j’avais anticipé).
Les éperons se sont fait gifler par des Charlotte Hornets privés de LaMelo Ball avant de finalement battre les Indiana Pacers – il fallait bien un vainqueur – les Philadelphia Sixers puis les Minnesota Timberwolves lundi soir.
Mais même s’ils finissent par perdre beaucoup plus souvent, ils devraient montrer un visage assez séduisant cette saison. On s’est donné trois raisons pour vous motiver à les suivre attentivement jusqu’en avril (parce qu’après ça, ils seront en vacances.)
1. Un jeune noyau dur plus sexy qu’il n’y paraît
Houston Rockets, Oklahoma City Thunder, Detroit Pistons, Golden State Warriors, Orlando Magic, etc. Plusieurs fans et journalistes ont débattu pendant l’été en essayant de classer les meilleurs jeunes noyaux durs de la ligue. Les Spurs ont rarement été cités. Pourtant, ils disposent eux aussi leur lot de talents intrigants.
Les quatre principaux joueurs en question sont tous titulaires. Avec donc un gros temps de jeu et des responsabilités pour apprendre et se développer tout en apprenant à jouer les uns avec les autres. Keldon Johnson est le plus expérimenté et le plus coté du lot. L’ailier de 23 ans, déjà champion Olympique, sort d’une saison à plus de 17 points par match. Il devrait continuer encore passer un cap. Pas forcément dans le scoring mais en essayant de s’affirmer petit à petit comme un basketteur plus complet, notamment à la création.
Johnson est le co-franchise player avec Devin Vassell, le onzième choix de la draft 2020. Ce dernier entre donc dans sa troisième saison, au cours de laquelle les prospects tendent à exploser. C’est plutôt bien parti. Après 4 matches, il compile presque 20 points, 5 rebonds et 5 passes. Vassell est long, athlétique, plutôt à l’aise balle en main et assez adroit. C’est un potentiel All-Star à l’avenir ou, dans le pire des scénarios, une quatrième option de qualité à la Tobias Harris dans une équipe qui gagne d’ici 4 ou 5 ans.
Tre Jones, frère de Tyus, est un meneur sous-estimé, comme Tyus, parce qu’il n’est pas aussi athlétique que d’autres scoring point guard. Sauf qu’il respire le basket. C’est une bonne pioche. Puis il y a Jeremy Sochan. Ah, Jeremy Sochan.
Numéro 10. Short court. Teinture. Des ressorts dans les jambes. Ailier-fort. Le rookie embrasse complètement l’héritage sulfureux de Dennis Rodman aux Spurs. En espérant qu’il ne fasse pas péter les mêmes durites à Gregg Popovich. Ces quatre là se complètent plutôt bien et forment une base intéressante. En fait, il manque juste un pivot… suivez notre regard… direction la banlieue ouest de Paris… (chuchote)… Victor Wembanyama.
2. Le retour du « porn basket » aux San Antonio Spurs ?
« Je leur ai dit après le match que j’aurais préféré qu’ils soient moins égoïstes parce que 37 passes ce n’est pas assez. Au début, ils m’ont regardé comme si j’étais sérieux. Puis ils ont compris que c’était une blague. Je dois faire gaffe, ils prennent tout au mot », raconte Gregg Popovich après la belle victoire contre les Minnesota Timberwolves.
Ces jeunes joueurs n’ont pas tout de suite compris que leur coach se moquait mais l’interaction est sympa. Surtout, ce qu’il faut retenir, c’est le fait que cette équipe fait tourner la balle. Il n’y a pas de vraies stars alors chacun compte les uns sur les autres et se reposent sur le collectif. San Antonio est l’équipe qui délivre le plus de passes décisives sur cette première semaine (30).
Pas mal pour une formation qui marque 43 paniers par rencontre. Ça s’explique aussi par le fait qu’il n’y a donc pas une individualité à même de faire la différence balle en main. Mais ça fait plaisir de voir des joueurs se partager la gonfle et ne pas hésiter à lâcher des extra-passes comme leurs glorieux aînés.
3. Le plus beau maillot de la NBA
OK, c’est une troisième raison très subjective mais bordel (bordel !!!!!) que ce maillot classic des Spurs est beau.