Les prédictions de la saison dernière, ici !
Jayson Tatum sera élu MVP de la saison
C’est son année. Après avoir élu un joueur « étranger » (OK, Joel Embiid a été naturalisé) cinq années de suite, les Américains vont (vouloir) remettre la main sur le trophée individuel le plus prisé de la saison NBA. Nikola Jokic fera toujours ses statistiques et les Nuggets seront probablement très bien classés mais il ne serait pas surprenant que le Serbe, qui n’a jamais connu une saison aussi longue que celle de l’an passé, soit tenté de vraiment mettre les gaz à partir de février. C’est ce que font les champions.
Luka Doncic est un joueur merveilleux mais il faudrait de sacrées performances collectives des Mavericks pour qu’il rafe la récompense. Giannis Antetokounmpo et Devin Booker auront en leur faveur le côté « superstar qui aligne des chiffres massifs dans une équipe qui gagne » mais ils seront pénalisés par la présence de Damian Lillard et Kevin Durant à leurs côtés. Le même argument pourrait être retenu contre Jayson Tatum, qui va évoluer avec Kristaps Porzingis, Jaylen Brown et Jrue Holiday.
Mais ce n’est pas tout à fait pareil. Il est quand même un bon cran au-dessus de ses camarades dans la hiérarchie NBA. Il fait partie du top-10. Pas les autres. La star des Celtics, c’est lui, il n’y aucun doute là-dessus. Avoir de (très) bons coéquipiers n’empêchent pas d’être MVP. Bien au contraire. Boston va peut-être gagner plus de 60 matches ! Dans tous les cas, le fait de jouer avec Holiday et Porzingis, en plus de Brown, va permettre à Tatum de paraître encore plus fort que les saisons précédentes.
Parce que sa vie sera plus facile. Son jeu encore plus efficace. Il scorera peut-être un poil moins, et encore, mais en donnant l’impression d’être meilleur. Plus complet. Il est parti pour assumer davantage de responsabilités dans la création. Un Tatum scoreur-passeur-efficace avec des Celtics qui terminent avec le meilleur bilan NBA ? C’est le MVP assuré.
Austin Reaves finira dans le top-3 des votes pour les arrières à l’Ouest
Le public philippin, très, très, très, très grand amateur de basket, est tombé amoureux d’Austin Reaves. La logique du nombre a toujours avantagé les chouchous des fans venus d’Asie lors des votes pour le All-Star Game. En jouant en plus pour Los Angeles, un grand marché, Reaves devrait faire le PLEIN de voix.
Ça ne veut pas dire qu’il deviendra un All-Star. Le vote du public ne compte que pour 50% dans le processus de sélection des titulaires. Les coaches et ses pairs le mettront beaucoup plus loin. Mais aux votes, il finira uniquement derrière Stephen Curry et Luka Doncic. Et donc devant Devin Booker, Shai-Gilgeous Alexander et compagnie.
La saison de Reaves va être intéressante quoi qu’il en soit. Il a le potentiel pour devenir All-Star un jour. Peut-être pas cette année. Mais il devrait encore progresser, dans la lignée de ses prestations en playoffs. Le jeune arrière est l’un des meilleurs créateurs des Lakers et c’est leur attaquant le plus agressif balle en main. Il faudrait qu’il grille les étapes pour que Los Angeles soit un favori absolu pour le titre et ça semble trop tôt pour lui. Mais il va encore une fois prouvé qu’il n’est pas surcoté.
Une de ces deux équipes va tout casser en cours de saison : Chicago et/ou Toronto
Bon, ce n’est pas la prédiction du siècle. Les Bulls et les Raptors – deux équipes éliminées au play-in l’an passé alors qu’elles visaient les playoffs – sont englués dans le milieu du tableau. Avec un mix de jeunes prometteurs (enfin surtout pour Toronto) et de stars qui ne colleraient pas dans l’hypothèse d’une reconstruction (enfin surtout pour Chicago).
DeMar DeRozan arrive en fin de contrat. Pascal Siakam aussi. Ces deux joueurs sont susceptibles d’être transférés autour de la deadline de février. Même s’ils peuvent aussi évidemment être prolongés. Comme les Bulls l’ont fait pour Nikola Vucevic, à un prix abordable au cas où ils souhaiteraient changer de direction (mais ont-ils vraiment une direction ?)
S’il fallait vraiment parier, Chicago pourrait finalement faire une bonne saison et Toronto serait l’équipe qui se crashe et reconstruit autour de Scottie Barnes et de différents assets. La franchise qui va récupérer Siakam sera très intéressante à suivre.
Franz Wagner sera élu MIP
Ce n’est pas simple parce que le trophée de MIP récompense malheureusement souvent les joueurs qui ont surtout effectué un bon statistique en profitant d’une opportunité accrue. L’Allemand, champion du monde, tournait déjà à plus de 18 points par match la saison dernière. S’il monte à 22-23-24, ça peut le faire. Surtout en étant à 49% aux tirs et genre 40% à trois-points, avec 5-6 rebonds et 3-4 passes. C’est dans ses cordes.
En fait, au-delà du MIP, c’est la saison où Franz Wagner peut atteindre le niveau proche de celui d’un All-Star et franchir ce premier cap. Tout comme son coéquipier Paolo Banchero. Leur duo est susceptible d’emmener le Magic au play-in, voire en playoffs.
Ja Morant va claquer 60 points dans un match
Pour l’instant, il n’a jamais fait « mieux » que 52 pions. Suspendu pour 25 matches, Ja Morant va d’abord ronger son frein. Il aborde déjà des t-shirts « redemption » pou montrer qu’il est un homme nouveau. A voir sur la durée. Mais il aura faim à son retour. Et vers février, mars, une fois bien dans le rythme, il va claquer une performance à 60 points. Ça fera toute une belle narration comme les médias américains adorent : des larmes, des coéquipiers unis autour de lui, des déclarations fortes à base de « j’ai toujours cru en moi », tout le tralala.
Les Brooklyn Nets vont figurer parmi les 5 meilleures défenses NBA
C’est la renaissance de Ben Simmons ! L’Australien va être bon cette saison et il va se rapprocher doucement de son niveau qui était le sien à Philadelphia, au moins en termes de défense et de playmaking. Une saison en 12-8-8 par exemple. Avec Nic Claxton, Mikal Bridges et Cam Johnson, les Nets ont des atouts à faire valoir en défense. Ils seront excitants justement parce qu’ils sont athlétiques et déterminés à éteindre leurs adversaires. Si les Bulls cassent tout, les Nets iront en playoffs.
Kawhi Leonard va jouer 65 matches !
Les Clippers ont l’intention de se concentrer un peu plus sur la saison régulière. En réduisant par exemple le load management. Un membre d’une franchise NBA a récemment avoué que les équipes avaient très peu de recul sur le vrai impact de la mise au repos des stars, une manière de dire que les spécialistes ne sont même pas sûrs que ça aide les meilleurs joueurs à éviter les blessures.
Kawhi Leonard va jouer, comme c’était le cas pendant la présaison. Bien sûr qu’il sera mis au repos certains soirs de back-to-back. Mais il va enfin tenir le choc. Et du coup, les Angelenos ont une vraie chance de finir dans le top-4 de la Conférence Ouest.
Victor Wembanyama sera dans le top-5 NBA aux blocks
Il a déjà fini premier en présaison avec 2,8 blocks sur un temps de jeu limité. Le Français sera probablement au-dessus des 2,5 blocks, même en défendant souvent sur des joueurs au large. L’ironie serait carrément qu’il soit perçu – peut-être à tort d’ailleurs – par les journalistes US comme un candidat au DPOY en raison de ses statistiques et de l’impression visuelle qu’il dégage. C’est déjà une force de dissuasion et un défenseur très intéressant. Mais il lui faut maîtriser encore de nombreuses subtilités avant de prétendre à ce trophée.
Le Miami Heat n’aura pas l’avantage du terrain en playoffs
Jimmy Butler, Bam Adebayo, Erik Spoelstra, Pat Riley… ils peuvent tous répéter autant qu’ils le souhaitent que le Heat est sous-estimé et qu’ils visent le titre cette saison encore. Sauf qu’à un moment, rien ne remplace vraiment durablement le talent. Et Miami n’a pas assez d’armes pour finir dans le top-4 de sa Conférence. Après, les Floridiens en ont-ils vraiment besoin pour faire peur ?
Le Magic et le Thunder échoueront au play-in
Ce sont deux équipes jeunes et séduisantes que j’aimerai voir en playoffs cette saison… mais j’ai peur que ce soit encore un peu trop tôt. Même pour Oklahoma City, qui est attendu. Le Thunder a cinq majeur vraiment intéressant et cette équipe peut vraiment surprendre du monde. Mais pour sortir de l’Ouest, il faudrait des transferts de mi-saison pour renforcer le banc. ça tombe bien, Sam Presti a des tonnes de picks à refourguer, dont 4 en 2024. Mon avis est susceptible de changer fortement si le Thunder va chercher Pascal Siakam.
Les Phoenix Suns iront en finales de Conférence
Quitte à éliminer les Denver Nuggets en demie s’il le faut. L’équipe drivée par Frank Vogel n’a peut-être pas tout à fait ce qu’il faut pour être championne mais il y a tellement de talent et, ironiquement, pas mal de profondeur au sein de l’effectif. Jusuf Nurkic va être engagé. Plus que ce que ne l’aurait été Deandre Ayton. La défense risque d’être trop juste par moment et le jeu offensif reposera essentiellement sur des picks-and-roll et du 1-contre-1, sauf bonne surprise. L’équipe sera tout de même redoutablement forte. Suffisamment pour gagner deux séries, quels que soient les adversaires.
Les Golden State Warriors vont aller en finales NBA
Chris Paul va avoir 39 ans en mai prochain, Stephen Curry 36 en mars, Draymond Green commence la saison blessé, Klay Thompson n’est évidemment plus tout à fait le même depuis ses deux graves blessures… mais il y a tout de même une vibe un peu spéciale autour des Warriors. Le côté dernière chance peut-être.
L’équipe paraît plus forte que l’an passé. Peut-être pas non plus aussi forte qu’en 2022, d’où l’idée de fixer une limite dans cette prédiction en parlant de finales NBA et non de titre. N’oublions pas que le cinq majeur de Golden State – avec Green, Curry, Thompson, Andrew Wiggins et Kevon Looney – affichait le meilleur rating de la saison régulière parmi les titulaires. Ces gars-là fonctionnaient encore mieux que les Nuggets.
En revanche, les Californiens s’écroulaient dès que Curry se reposait sur le banc. Parce qu’aucun autre joueur n’était vraiment en mesure de créer du jeu, à l’exception du soliste Jordan Poole, parfois éblouissant en attaque mais désespérément mauvais en défense et à côté de ses pompes en playoffs. Il manquait à l’équipe une deuxième star capable d’apporter du danger balle en main. Peut-être même qu’il la manque toujours.
Mais Paul, une fois qu’il sera vraiment installé dans un rôle de remplaçant – il pourrait commencer dans le cinq en l’absence de Green, touché à la cheville – devrait changer ça. Il n’a pas été tout le temps à son avantage lors de sa dernière saison avec les Suns mais le futur Hall Of Famer a l’air d’en avoir encore sous la pédale. Dario Saric, Moses Moody et Jonathan Kuminga vont se régaler à ses côtés. Le dernier nommé est d’ailleurs amené à passer un cap et, s’il y parvient, les Warriors peuvent prendre une autre dimension.
Joel Embiid va demander son transfert à l’été 2024
Prédiction que j’avais déjà faite il y a deux ans, en ciblant l’année 2024. Je reste sur cette ligne de conduite. Ça semble inévitable. Quelle que soit l’issue du dossier James Harden, il paraît de plus en plus évident que les Sixers n’auront pas l’effectif taillé pour le titre cette saison. Sortir une nouvelle fois au second tour pourrait porter le coup de grâce auprès du pivot All-Star, parti pour jouer avec Team USA aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Tout a été changé autour de lui : dirigeants, coaches, joueurs, etc. La prochaine étape, c’est lui qui part.
L’aventure estivale avec d’autres stars pourraient lui donner des idées. Le Camerounais peut tester le marché en 2026. Faire sa requête deux ans avant l’expiration de son deal représente le timing idéal et ça peut permettre aux Sixers, une franchise qu’il aime, de récupérer de très nombreux assets. Après, rien ne dit que l’équipe va le trader dès le moment où il en fait la demande. Il est possible que le deal ait lieu en cours de saison 2024-2025 ou à l’été 2025, un an avant sa potentielle Free Agency.
Les équipes de playoffs à l’Ouest
Suns, Nuggets, Warriors, Clippers, Lakers, Mavericks, Kings, Timberwolves
Les équipes de playoffs à l’Est
Celtics, Bucks, Sixers, Cavaliers, Hawks, Heat, Knicks, Nets