On dit parfois qu’avoir raison trop tôt, c’est avoir tort. Le Josh Smith période Atlanta Hawks, dans la conjoncture de la NBA en 2016, ça va largement chercher son contrat max avec un croissant et le journal sous le bras. Aujourd'hui, "J-Smoove"est pourtant assis au bord de la route sans équipe, alors que tout le monde ou presque a croqué dans tous les sens avec la hausse du salary cap après l'ouragan irrationnel de la dernière free agency… À 30 ans et à deux mois de la reprise, celui qui a passé la barre des 1000 contres en carrière à seulement 24 ans a l’air cramé. Mine de rien, il sévit sur les parquets depuis 12 ans, dont 9 sous le maillot des Hawks. Le voilà désormais à la poubelle ou presque. Mais que s’est-il passé ? Retour sur le déclin terrible d'un joueur dont on attendait des merveilles.
So fresh, not so clean
Chez les Hawks, où il a été drafté en 17e position en 2004, Josh Smith est un sacré phénomène. Une détente déroutante, de l’agressivité, des dunks, une main gauche de mammouth, des bras qui rattrapent n’importe quel alley-oop un peu hasardeux, Smith est un cyborg. On a presque peur qu’il se cogne contre un avion ou d'autres objets volants lorsqu’il déclenche son gauche-droite pour faire tomber la foudre. Il enchaîne aussi les contres, à la pelle, violents, en mode Haribo, pour les grands et les petits. La barre des 500 blocks tombe à la majorité - 21 ans -, avec 2.9 cakes en moyenne par match sur la saison 2006-2007.
[caption id="attachment_184709" align="alignright" width="318"] Atlanta, la belle époque.[/caption]Sur NBA Live, le joueur est complètement ahurissant, une machine à contrer et dunker. Une sorte d’Adriano dans PES 6 version basket. Côté résultats, Smith conduit la franchise de Géorgie en playoffs chaque saison à partir de 2008. Ni trop haut ni trop bas, les Hawks font chaque année leur bonhomme de chemin : premier tour, élimination, ah second tour ! Puis élimination. À chaque fois, c’est pas mal, mais on sent bien que ça n’ira jamais au bout, même à l’Est. En parallèle, Josh Smith est toujours zappé pour le All-Star Game. À la décharge des votants et des coaches, Smith est un joueur imparfait, maladroit sur la ligne des lancers et au QI basket limité. Ce qu’il paie finalement aujourd’hui.
Catapulte, contrat max et déclin
Juillet 2013. Josh Smith, free agent, quitte le royaume de la trap pour Motor City. Direction Detroit et ses Pistons. Quelques mois auparavant, il se targuait d’être un joueur méritant un contrat maximum. Sans atteindre cet objectif, il arrive tout de même dans le Michigan les poches bien remplies, avec un deal à 56 millions de dollars sur 4 ans. Dans l’effectif de l’époque, on retrouve Brandon Jennings, Greg Monroe ou Andre Drummond. La mayonnaise prend moyennement avec du big ball : les deux malabars dans la raquette, Smith en 3. Et ce bon Josh va produire un basket aussi affreux que contre-productif. S’il a toujours eu une propension à sur-shooter derrière l’arc pour une réussite tout juste acceptable, Smith passe en mode catapulte : 265 flèches décochées à 3 points pour 70 qui font mouche. Surtout, l’attitude est catastrophique. Le mal du « j’ai un physique de monstre mais je balance de loin », gangrène Josh Smith du bandeau jusqu’au bout des lacets.
[caption id="attachment_260523" align="alignleft" width="318"] Shooter de façon erratique est devenu maladif chez Josh Smith.[/caption]La lueur d'espoir est là lorsque qu’il rejoint le Texas, la barbe de James Harden et son pote d'enfance Dwight Howard aux Houston Rockets. Grand artisan du come-back face aux Clippers en 2015, Josh Smith joue un rôle appréciable jusqu’à la finale de conférence face aux Warriors, futurs champions. Il semble plutôt à l’aise, toujours agaçant dans ses choix, mais capable d’être un vrai facteur X un jour de réussite.
Il rejoint étonnamment les Clippers, dont il a été l’un des bourreaux, la saison suivante. Dans un roster plus structuré, Josh Smith ne totalise même pas 6 points par match, et, logiquement, ne passe pas l’hiver. Ni une, ni deux, retour à l’envoyeur chez les Rockets. Mais là encore, un piteux 6.6 points par match et une utilité inexistante le poussent à explorer la free agency par la toute petite porte. Aujourd'hui, son nom n'apparaît même pas dans la rubrique rumeurs et on se demande bien qui va tenter le pari de le relancer. Surtout s'il ne se résout pas à accepter un contrat court et peu rémunéré comme d'autres joueurs moins orgueilleux ont pu le faire lorsqu'ils étaient au creux de la vague...