« Quand on l’a récupéré, je ne pensais pas qu’il pourrait devenir un bon passeur. C’était un scoreur. Dès le troisième jour, on lui a montré un papier avec un point à chaque extrémité de la feuille. Il y avait son nom à un bout et celui de John Stockton à l’autre. On lui a demandé de trouver un juste milieu. On n’allait pas faire de lui un John Stockton car c’est un trop bon scoreur mais il fallait qu’il soit en mesure de faire les deux – ce qui est très difficile », explique Gregg Popovich.Capable de prendre le dessus sur n’importe quelle défense grâce à sa vitesse et à son QI basket, Tony Parker a développé son jeu afin de devenir un meneur complet. Il est désormais le dixième meilleur passeur de l’histoire des playoffs NBA.
« Il a trouvé ce juste milieu. Je ne peux pas être plus fier de la manière dont il a ajusté son jeu au fil des années. Lors du dernier match, il n’a pas marqué beaucoup mais il a eu un gros impact avec ses passes. »
Un modèle pour Russell Westbrook ?
A première vue, Tony Parker et Russell Westbrook n’ont rien en commun. Et pourtant… Comme son homologue des San Antonio Spurs, Westbrook a été critiqué pour sa gestion du jeu –« TP » a été pressenti pour être échangé avec Jason Kidd il y a plusieurs années). Comme son adversaire du soir, la star du Thunder est avant tout un meneur scoreur. Mais il parvient à s’adapter d’année en année.« C’est une super comparaison (Parker et Westbrook) », poursuit Gregg Popovich. « Russell était un scoreur. C’est toujours un scoreur car c’est un joueur dynamique et talentueux. Mais c’est un bien meilleur playmaker que ce que les gens pensent. Il n’y a aucun doute. Les gens se focalisent seulement sur son dynamisme mais il trouve parfaitement ses coéquipiers démarqués. »Il faudra un grand Russell Westbrook pour que le Thunder vienne à bout des Spurs, encore plus sans Serge Ibaka. Le meneur d’Oklahoma City doit éteindre Tony Parker en défense – lorsque ce n’est pas Thabo Sefolosha qui s’y colle – et il doit créer du jeu pour lui et ses coéquipiers de l’autre côté du parquet. Alors Westbrook est-il vraiment prêt à prendre le dessus sur la star des Spurs, au sommet depuis dix ans ?
« C’est une question très difficile. Tony sera un Hall Of Famer et Russell est bien parti pour y être aussi », explique Greg Anthony. « Je pense que tu peux gagner un titre avec l’un comme l’autre. J’adore la passion et la détermination de Russell Westbrook et je pense qu’il faudra qu’il joue à un très haut niveau pour qu’OKC puisse compenser l’absence d’Ibaka. » « Mais Tony est un phénomène. Si vous vous rappelez, plus tôt dans sa carrière, il avait souvent été critiqué et beaucoup pensaient que San Antonio pourrait même le trader. Mais il a persévéré et il a développé ses qualités pour devenir l’un des meilleurs meneurs de la ligue. Ce sont vraiment deux joueurs uniques, mais ils ont tous les deux prouvé que tu n’avais pas forcément besoin de te fondre dans le moule du meneur classique pour gagner, il faut simplement que l’on te donne l’occasion de montrer ce que tu peux apporter. »Russell Westbrook et Tony Parker se ressemblent peut-être plus que ce que l'on ne croit. Mais seul l'un des deux portera son équipe en finale NBA...