"Je vois un joueur qui est proche de ce que j'étais plus jeune", témoignait Dwyane Wade.Même son de cloche à l'Ouest du pays, à Los Angeles, où un futur Hall Of Famer nommé Kobe Bryant a lui aussi joué le jeu des comparaisons.
"La mentalité de Russell Westbrook est celle qui ressemble le plus à la mienne parmi les jeunes joueurs", remarquait le Black Mamba.Allen Iverson a déjà confessé son amour pour le meneur explosif du Thunder. Le plus drôle, c'est que Russell s'en fiche. Il ne regardait pas 'AI' jouer quand il était petit. Il n'était pas un inconditionnel de Kobe - alors qu'il a grandi à Los Angeles - ou Wade. Il regardait à peine le basket à la télévision. Magic Johnson était son joueur favori même s'il reconnaît qu'il a finalement peu vu jouer l'ancienne gloire des Angelenos. Russell Westbrook ne ressemble à personne mais il partage un point commun avec son idole : il est diablement complet. Il est un as du triple-double, performance qui consiste à atteindre ou franchir la barre des dix unités dans trois catégories statistiques. La star d'Oklahoma City vient d'en aligner trois de suite après sa nouvelle prestation haut de gamme contre le Magic d'Orlando : 24 points, 19 fuck*** rebonds et 14 passes décisives. Un truc de bonhommes. Il est devenu l'un des seuls joueurs de l'histoire - avec Oscar Robertson, Wilt Chamberlain, Michael Jordan et Magic - à avoir cumuler plusieurs séries de trois triple-doubles consécutifs. Il en compte déjà 8 cette saison. 19 en un an et demi. 27 en carrière. Une machine. A ce rythme, le natif de Long Beach est en course pour taper la barre des 60 triple-doubles avant d'avoir fêté ses 30 balais. A titre de comparaison, le maître incontesté en la matière en totalise quand même 189 (playoffs inclus), devant Magic Johnson (168) et Jason Kidd (118). Mais la cinquième place de Larry Bird (70) est clairement à la portée du magicien du Thunder..
Russell Westbrook, un joueur de plus en plus complet
Malgré la présence de l'un des meilleurs attaquants de l'histoire à ses côtés, Westbrook contribue chaque soir au scoring en postant 24 points par rencontre à 46% de réussite. Un pourcentage intéressant pour un meneur souvent accusé d'envoyer des briques par le passé. L'attaque du Thunder tourne autour de lui - il est plus utilisé que Kevin Durant - et c'est bénéfique pour la franchise coachée par Billy Donovan. Zach Lowe décrivait avec précision dans sa dernière colonne sur ESPN la façon dont Oklahoma City exploitait au mieux les pick&roll avec RW en porteur de balle et KD posté derrière l'arc. L'adresse extérieure du MVP 2014 force les défenses adverses à le serrer de près même lorsqu'il n'a pas le ballon, ce qui libère de l'espace pour Westbrook lorsqu'il attaque le cercle avec férocité. Ses qualités athlétiques supérieures à la norme - même à l'échelle NBA - et son énergie sont précieuses lorsque le joueur d'1,91 mètre se frotte aux intérieurs dans la lutte pour le rebond. Il en capte un peu plus de 7 par match, une référence parmi les joueurs à son poste."Je vais juste chercher la balle. Je n'ai pas de méthode", témoigne l'intéressé après avoir battu son record NBA avec 19 rebonds contre Orlando.Scoreur, rebondeur, il est aussi un playmaker de talent, une qualité qui a pourtant souvent été remise en cause. Il lui a été reproché de ne pas assez partager la gonfle. En constante progression dans la distribution, il dépasse cette saison les 10 caviars par rencontre. Pour l'anecdote, seuls trois joueurs ont déjà cumulé 24 pions et 10 passes sur une saison : Oscar Robertson (5 fois), Tiny Archibald et Michael Adams. Mais Russell Westbrook n'est pas un homme que l'on peut classer aussi facilement d'une liste ou d'une catégorie. Il est à part. Il sort du lot. Dans le fond, c'est nous, qui devrions tous essayer d'être comme lui.