Russell Westbrook, la revanche du vilain petit canard

Si souvent critiqué, Russell Westbrook est en passe de faire taire ses détracteurs saison après saison, match après match, exploit après exploit.

Un cataclysme, soit un phénomène brutal, durable et intense. C'est ainsi que nous avions un jour défini Russell Westbrook. C'est l'effet qu'il procure lorsqu'il déboule à pleine vitesse sur les défenses adverses. Partout où il passe, il fait des dégâts. Le plus souvent auprès de ses adversaires mais aussi parfois, il est vrai, au sein de sa propre équipe. Et ça, pour une grande partie du public, ça ne passe pas. Ou alors ça ne passait pas. Car il va bientôt falloir revoir les jugements sur le meneur All-Star du Oklahoma City Thunder. En tout cas, chacun de ses passages dans la raquette des Golden State Warriors ressemble fort à un cataclysme pour les champions en titre qui ont subi les 36 points, 11 rebonds et 11 passes de la superstar hier soir. [superquote pos="d"]Russell Westbrook, son style, sa personnalité, sont les moteurs du Thunder[/superquote]Russ a fait du Russ, un régal pour certains (voire même une requête comme c'était le cas ici ou ici) et une insulte aux fondamentaux de la balle orange pour d'autres. Westbrook ne plait pas à tout le monde, loin de là. Il laisse rarement indifférent. Et, encore plus que d'autres stars NBA, il possède sa caravane de détracteurs dont certains doutent encore qu'il est l'un des cinq meilleurs joueurs du monde.

Russell Westbrook, l'éternel bouc-émissaire

Il y a ceux qui n'aiment pas sa personnalité. Il serait trop arrogant, pas assez lisse, voire parfois même stupide, ce qui semble tout de même étonnant pour ce génie des mathématiques qui aurait pu intégrer la prestigieuse université de Stanford et qui est un businessman avéré en dehors des parquets. Nous reviendrons plus tard sur son attitude hautaine. Après tout, personne n'est obligé d'apprécier son caractère. Les critiques sur son jeu nous paraissent déjà plus surprenantes. Pendant des années, à savoir depuis son arrivée en NBA, une large partie des observateurs ont voulu faire de Russell Westbrook un joueur plus gestionnaire, moins fou-fou. Certains ont même été à avancer qu'il n'était tout simplement pas un meneur sous prétexte qu'il ne se conformait pas au moule classique des joueurs sur le poste. Ils ont voulu qu'il respecte les codes, il les a envoyé balader. Même quand il s'est mis à craquer plus de dix passes par matches, ils ont trouvé une façon de mettre en avant ses décision parfois trop hâtives, ses mauvais choix sans comprendre pour autant que c'est justement ça, cette énergie, cette intensité imposée à l'adversaire qui fait la force du Thunder. Vous vous souvenez quand certains réclamaient que Reggie Jackson soit aligné à la mène à ses côtés ? OKC n'aurait jamais été plus fort avec un tel backcourt. Même pas une putain de minute. Et on parle pourtant d'un meneur qui est devenu presque All-Star depuis son transfert à Detroit. [superquote pos="d"]Il a refusé de céder aux codes et de rentrer dans un moule[/superquote]Westbrook est le moteur d'Oklahoma City et ce n'est pas un hasard si Billy Donovan lui a confié les clés pour l'attaque. Oui, c'est lui, le patron du jeu offensif au Thunder. Et ce n'est pas un hasard non plus si Kevin Durant, un MVP et l'un des attaquants les plus formidables de la planète, a accepté de laisser autant de responsabilités à son coéquipier. Ce qui est d'autant plus amusant quand on sait qu'une partie de la presse a sans cesse chercher à diviser les deux stars, avançant que chacune devait posséder sa propre franchise, qu'ils ne pourraient pas gagner ensemble et même, cerise sur le gâteau, que Westbrook était un frein dans la progression de Durant. On parle d'arrogance pour Russell mais vous imaginez seulement la force de caractère nécessaire pour garder le même cap et la même confiance en soi lorsque l'on met sans cesse en avant vos soit-disant défauts ? Lorsque l'on cherche en permanence à vous façonner de telle ou telle manière ? A vous faire rentrer dans tel ou tel moule, tel ou tel code défini ? Westbrook a refusé d'y céder et c'est peut-être pour ça que certains l'ont jugé hautain. Mais il n'a jamais été aussi proche de prouver, de nous prouver, à nous tous, qu'il avait raison.

La perf d'exception de Russell Westbrook lors du Game 4

http://www.dailymotion.com/video/x4cixah_russell-westbrook-domine-le-game-4-contre-les-warriors_sport

Exprimez-vous