Le combat de trois stars NBA pour sortir un prisonnier du couloir de la mort

Russell Westbrook, Blake Griffin et Trae Young se battent pour faire sortir Julius Jones, incarcéré selon eux à tort, du couloir de la mort en Oklahoma.

Le combat de trois stars NBA pour sortir un prisonnier du couloir de la mort
Le combat de la star WNBA Maya Moore, qui a stoppé sa carrière pendant 2 ans pour sortir un homme, accusé selon elle à tort, de prison, a inspiré des joueurs en NBA. Russell Westbrook, Blake Griffin et Trae Young, qui ont tous les trois des liens forts avec l'Oklahoma, se sont lancés dans une démarche similaire cette année. L'histoire de Julius Jones, dans le couloir de la mort depuis 1999, a ému les trois stars. Jones, 39 ans, a passé les 20 dernières années de sa vie dans un pénitencier de l'Oklahoma, dans l'attente que sa sentence soit exécutée ou changée. Jeune étudiant modèle et promis à un bel avenir, la vie de Julius Jones a basculé en juillet 1999. L'homme d'affaire Paul Howell est alors retrouvé mort dans ce qui ressemble à un car-jacking qui a mal tourné. Sa soeur, seule témoin du crime, informe la police que le tireur était un Afro-Américain avec un bandana rouge et une casquette. L'homme auquel la voiture de Howell avait été revendue, un malfrat local, a alors désigné Julius Jones et son ami Chris Jordan comme ceux qui lui ont rapporté le véhicule, l'un d'entre eux lui ayant avoué qu'il avait pressé la détente lors du meurtre. Chris Jordan, interrogé par la police, s'est alors vu promettre d'échapper à la peine capitale et de purger moins de 30 ans de prison s'il coopérait et désignait Julius comme responsable principal du crime. Ce qu'il a évidemment fait, bien que rien ne permettait de localiser Jones sur les lieux du crime ce jour-là. Selon toute vraisemblance, Julius Jones a simplement commis le crime de fréquenter Jordan... Jordan est sorti de prison après 15 ans, alors que Jones, déclaré coupable de meurtre au premier degré au terme d'une procédure et d'un procès que ses défendeurs actuels désignent comme une parodie, y est toujours. Russell Westbrook, Blake Griffin et Trae Young ont tous les trois rédigé une lettre pour tenter de faire bouger les choses. On vous a traduit celle rédigée par Westbrook et ses représentants, car c'est sans doute la plus parlante.

"Je vous contacte aujourd'hui parce que je pense que le système judiciaire s'apprête à faire une grave erreur, loin des valeurs de l'Oklahoma que je connais et adore.

Depuis que je me suis intéressé au cas de Julius Jones, il m'apparaît évident que sa condamnation est entachée de graves erreurs de procédure. Alors que de plus en plus de détails sont mis en lulière aujourd'hui, je joins ma voix à celles de nombreux autres pour exprimer ma tristesse et mon inquiétude.

Les avocats de Julius Jones manquaient à l'époque de ressources, d'expertise et de motivation pour se battre pour la vie de leur client. Ni Julius, ni aucun membre de sa famille n'ont été appelés à la barre pour témoigner de l'alibi de l'accusé au moment du crime. Ses avocats ont omis de présenter une photo de Julius, complètement en contradiction avec le témoignage oculaire qui l'a incriminé. De plus, ils n'ont pas correctement interrogé l'autre prévenu, qui s'est pourtant vanté ensuite en prison d'avoir piégé Julius.

Je suis aussi préoccupé par le racisme qui s'est manifesté dans ce dossier. Un membre du jury aurait utilisé le mot 'nègre' au sujet de Julius pendant le procès, mais n'a pas été démis de ses fonctions. 

Durant mon enfance, j'ai eu de nombreuses occasions de prendre la mauvaise décision. Mais grâce à mes parents et à Dieu, je n'ai jamais suivi les mauvaises personnes. Comme d'autres jeunes personnes, Julius Jones n'a pas toujours fait les bons choix. Son erreur a été de devenir ami avec le co-prévenu. Sa vie en a été altérée à jamais. 

Je vous demande humblement de reconsidérer la peine de Julius Jones et de lui accorder la grâce".

On ne peut qu'espérer que cette implication va aider à faire pencher la balance dans le sens d'une annulation de la peine de mort. Il s'agit souvent de combats longs et âpres. Maya Moore a eu besoin de deux ans pour simplement pousser la commission à réexaminer le cas de Jonathan Irons.