Russell Westbrook-John Wall : les gagnants et les perdants du trade

Certains sont forcément plus heureux que d'autres après le trade entre Russell Westbrook et John Wall. Petit état des lieux.

Russell Westbrook-John Wall : les gagnants et les perdants du trade
Russell Westbrook et John Wall ont été échangés mercredi. Un move qui a évidemment des implications pour les deux franchises, les joueurs eux-mêmes, et même quelques autres personnes un peu moins évidentes.

Russell Westbrook : Gagnant

Le MVP 2017 voulait partir, il a été exaucé. Il se dit que Washington était sa destination (réaliste en tout cas) préférée en raison de la présence de Bradley Beal et de Scott Brooks, son ancien coach à Oklahoma City. Il peut de nouveau se sentir désiré et probablement utilisé dans un rôle plus proche de celui qu'il affectionnait à OKC. Si Beal a franchi un cap la saison dernière et a porté l'équipe sur ses épaules, il est nettement moins soliste dans l'âme que James Harden. Pour ne rien gâcher, Russell Westbrook a pu éviter la conférence de presse de rentrée avec les Rockets qui s'annonçait embarrassante et au cours de laquelle il aurait dû sortir sa plus belle langue de bois tout en tirant vraisemblablement la tronche.

Les Wizards : Perdants

Certes, Washington récupère un meneur opérationnel, ce que n'avait pas pu être Wall ces dernières années. Mais les Wizards se débarrassent d'un joueur au contrat faramineux, pour récupérer celui qui est pratiquement le seul autre joueur de la ligue avec un contrat aussi faramineux sur plusieurs années... Et le pire, c'est sans doute l'inclusion dans l'opération du futur 1er tour de Draft (possiblement transformé en deux 2e tours si les protections fonctionnent sur plusieurs années), qui aurait pu servir pour une meilleure transaction ou pour assurer un peu l'avenir.

John Wall : Gagnant

Wall sentait qu'on ne voulait plus de lui et de son contrat au sein du front office, malgré de belles déclarations de façade. Après plus de 2 ans sans jouer au basket, autant recommencer à faire ce qu'il aime au sein d'une équipe qui a vraiment envie de lui laisser une chance de redevenir en partie celui qu'il était.

Les Rockets : Perdants

C'est très bien joué d'avoir réussi à se débarrasser du contrat de Russell Westbrook. Par contre, le faire pour récupérer l'un des autres contrats "poison" de la ligue, ça ne semble pas être d'une pertinence fantastique, surtout si John Wall ne parvient pas à correctement rejouer au basket. Ce qui ne serait pas complètement invraisemblable après deux ans loin des terrains et une rupture du tendon d'Achille...

Bradley Beal : Perdant

Beal souhaitait évidemment du renfort après s'être décarcassé tout seul et pour rien la saison dernière. Mais souhaitait-il CE renfort ? On rappelle que Bradley Beal est en fin de contrat l'été prochain et même s'il clame son envie de rester à Washington, lui mettre un joueur comme Russell Westbrook, certes extraordinaire mais terriblement accaparant et gourmand, est franchement périlleux. Beal a rayonné dans ce rôle où il touchait énormément de ballons en attaque et était le visage identifié de la franchise. Westbrook n'est pas un sauvage et ne devrait pas arriver en réclamant les clés de la boutique, mais en pratique ce sera peut-être une autre histoire. Disons qu'on est assez... sceptiques.

Stephen Silas : Gagnant

Devoir gérer la situation contrariante de Russell Westbrook et James Harden aurait été un frein pour le début de carrière comme head coach de Stephen Silas. Le premier boulet est parti et le second devrait suivre. On ne dit pas que ce sera l'éclate totale pour Silas, mais au moins il aura au moins à sa disposition des joueurs qui ont à peu près envie de porter le maillot des Rockets sur la saison à venir.

DeMarcus Cousins : Gagnant

"Boogie" est arrivé à Houston avec la certitude de voir l'effectif complètement dévasté avant le début de la saison. Mike D'Antoni, Daryl Morey et Russell Westbrook sont partis. James Harden va bientôt s'en aller aussi. Il y aurait de quoi faire la gueule. Sauf que DeMarcus Cousins veut seulement rejouer au basket et qu'il va maintenant pouvoir le faire avec l'un de ses meilleurs amis : John Wall. Les deux compères de Kentucky rêvaient de jouer ensemble en NBA un jour et ce sera normalement bientôt chose faite. Cousins et Wall ont tous les deux connus de graves pépins physiques et un passage de l'adulation générale ou presque, à un statut de joueur indésirable. Ils pourront au moins compter l'un sur l'autre dans ce qui serait une galère pour beaucoup de joueurs à Houston. DeMarcus Cousins se relance à Houston avec un défi : montrer qu'il a encore sa place en NBA

La "communauté" de D.C. : Perdante

S'il y avait peu de chances de voir John Wall redevenir un joueur fantastique sous le maillot de Washington, les gens de Washington D.C. et des alentours semblaient prêts à s'en accommoder. Quitte à raquer pour un joueur inutile ou décevant, autant que ce soit pour un gars devenu une icône au sein de ce que les Américains aiment appeler la "communauté". Même si ce n'était pas ultra médiatisé, John Wall a énormément fait en termes d'actions caritatives et d'implication au quotidien dans la capitale fédérale. Wall a été extrêmement actif sur le plan social et est adoré par beaucoup à D.C. Même en tant que supporter, il a toujours répondu présent auprès des équipes locales, notamment l'équipe WNBA des Washington Mystics. Russell Westbrook a du boulot pour espérer entrer dans le coeur des gens sur place comme l'a fait John Wall.

Les New York Knicks : Gagnants

Lorsque Russell Westbrook a demandé son trade, on a tous pensé à la même chose. S'il y avait bien une équipe capable d'appuyer sur la détente tellement elle est en manque de stars et d'adrénaline depuis des années, c'était bien New York. Sauf que Leon Rose, le nouveau président, a réussi à éviter ce qui ressemblait quand même fort à un piège à cons. En termes de flexibilité financière et alors que la classe de Draft 2021 s'annonce sacrément talentueuse, s'embourber le contrat faramineux de Westbrook pendant des années, avec la quasi certitude qu'il n'aurait pas pu conduire l'équipe jusqu'au titre, aurait été une catastrophe. Fans des Knicks, remerciez Tonton Leon et les Rockets, vous avez évité cette balle perdue.

Les Bloods : Gagnants

John Wall va pouvoir porter du rouge quand il veut, même des foulards, sans qu'on vienne l'emmerder. Si c'est le cas, il pourra simplement dire qu'il arbore les couleurs des Houston Rockets.

Stephen Curry : Gagnant

Les joueurs en activité ayant passé plus de 10 ans dans la franchise qui les a draftés ne sont plus que deux après le départ de John Wall : Stephen Curry, avec Golden State, et ce bon vieux Udonis Haslem, pour lequel le terme "en activité" et franchement flatteur. Il y a un peu plus de place sur le canapé de ce club des fidèles et Curry devrait bientôt s'y retrouver seul, lorsque Udo aura raccroché d'ici 2047. John Wall s'est tiré une balle dans le pied avec son signe de gang