Russell Westbrook s'affirme de plus en plus comme le MVP

Soirée incroyable pour Russell Westbrook, auteur de 50 points, d'un tir pour la gagne hallucinant et nouveau détenteur d'un record NBA époustouflant.

Une action a priori anodine. Russell Westbrook un mètre derrière la ligne à trois-points. Dans l'axe. Un intérieur du Thunder, ici Domantas Sabonis, vient poser un écran. Russ drive vers le cercle, plein gaz. La défense lui bouche l'accès et il ressort la balle dans le corner. Seul, Semaj Christon fait mouche. Un système vu et revu des centaines et des centaines de fois à Oklahoma City cette saison. Des caviars comme celui-là, Westbrook en a distribué à la pelle. Mais celui-ci est différent. Il est unique. Et il restera à jamais dans l'histoire de la NBA. Avec cette passe décisive, la dixième de la soirée, la star du Thunder a bouclé son 42ème triple-double. Un nouveau record. http://www.dailymotion.com/video/x5hpkp8_russell-westbrook-assist-sets-nba-record-42nd-triple-double-in-a-single-season_sport Le triple-double de moyenne sur la saison était déjà validé. Oscar Robertson déjà rejoint avec 41 "triples" sur un exercice. Il ne restait plus qu'à le dépasser. Ce qu'il a fait hier soir. Et de quelle manière ! 50 pions et le tir assassin pour la gagne au buzzer. http://www.dailymotion.com/video/x5hpiiy_le-buzzer-beater-fou-de-russell-westbrook-pour-conclure-une-soiree-historique_sport Une nouvelle performance individuelle époustouflante parmi tant d'autres lors de cette année mémorable. Son troisième triple-double avec plus de 50 points inscrits (50-16-10). Comme le souligne justement Vincent Ricard, dans dix, vingt ou trente ans, ceux qui ont eu la chance de suivre cette saison se souviendront encore des prestations de Russell Westbrook. Les autres l'évoqueront comme une référence de la même façon que nous l'avons fait pour "Big O" sans pour autant avoir été témoins de ses exploits. Ce constat pourrait presque suffire à faire de Westbrook le MVP d'office. Kawhi Leonard est sans doute le candidat le plus complet. Dans le sens où il ratisse large au niveau des critères : son équipe a le deuxième bilan NBA et a atteint le plateau des 60 victoires, il claque plus de 25 points par match et il est l'un des meilleurs défenseurs de la ligue. Il a aussi dominé la plupart des autres prétendants au MVP lors de leurs confrontations directes. Isaiah Thomas a marqué les esprits en faisant revivre l'esprit d'Allen Iverson le temps d'une saison. LeBron James a fait du LeBron James. Plusieurs vraies superstars mais seuls deux favoris. RW et James Harden. Voire même un seul, Westbrook. Les coaches et les joueurs NBA se sont mis d'accord : le MVP, c'est Russ. C'est cruel pour Harden. Le barbu est encore une fois en passe de se faire souffler le trophée. Mais la nuit dernière est finalement à l'image de la saison. La superstar des Rockets a brillé. Harden a lui aussi terminé avec un triple-double (35-11-15) et son équipe s'est encore imposée. Mais pourtant, tout le monde parlait de Westbrook ce matin. Il a été éclipsé. Dans un élan de fierté, il a essayé de mettre en avant le bilan collectif de sa franchise pour séduire une nouvelle fois les électeurs.

"Je pense que gagner est le plus important. Je croyais que c'était ça le but, de gagner. Je ne vais pas me pencher en détail sur le sujet mais je pensais que gagner était le plus important [pour être élu MVP]."

Il sent le MVP qui lui file encore une fois entre les mains. Juste en lisant ses déclarations, sa frustration est palpable. L'emploi du passé - je croyais - ajoute un sentiment de colère. Cela ressemble fort à une tentative désespérée pour recentrer le débat sur le bilan comptable des deux équipes plutôt que celui des deux joueurs en course. C'est logique. Comme il le dit si bien, les mecs jouent pour gagner. Pas juste pour aligner des chiffres. Et à ce petit jeu, les Rockets sont la troisième meilleure franchise NBA en termes de victoires. Le Thunder pointe à la sixième place de la Conférence Ouest. D'ailleurs leur duel en playoffs s'annonce explosif, surtout que le MVP ne sera annoncé que fin juin. En attendant, si les victoires comptent, ce sont bien les perfs individuelles qui nous maintiennent en haleine tout au long d'une saison régulière parfois monotone. De plus, limiter Russell Westbrook aux triples-doubles serait tout aussi injuste. Il court peut-être après ses passes. Va savoir. Il est peut-être aidé par ses coéquipiers pour prendre des rebonds (et encore). Et alors ? Il y un chiffre qui ne ment pas : quand il cumule un triple-double, le Thunder est dans une bien meilleure position pour gagner. Il a encore démontré hier soir qu'il était d'abord un compétiteur unique. Car même après avoir posté son 42ème triple-double de la saison, il a continué à attaqué sans relâche. Westbrook a inscrit les 15 derniers points du Thunder après avoir délivré cette fameuse passe pour Christon. Son équipe était dos au mur. Il l'a fait gagner à lui tout seul. Ou presque. Il a fini par planter ce tir incroyable pour éliminer Denver de la course aux playoffs. Comme un vrai MVP.

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