Rudy Gobert, une saison qui sent bon

Rudy Gobert a passé son premier test face à un rival avec brio la nuit dernière. Face à Nikola Jokic, le Français a montré qu'il ne craignait personne à son poste.

Rudy Gobert, une saison qui sent bon
A la mi-temps du match entre les Nuggets et le Jazz, on aurait bien parié sur un triple-double pour Nikola Jokic. Le Serbe livrait alors un match sans génie à la finition (7 points), mais avec un relief all-around (7 rebonds et 5 passes) forcément déterminant dans l'avantage de Denver (+9) à la pause. Des passes, des shoots et du toucher, autant d'armes que n'a pas Rudy Gobert en magasin. Pourtant, c'est bien le Français qui a remporté ce duel de pivots à la cote ascendante. Avec 18 points et 10 rebonds, Gobert a signé son traditionnel double-double et étouffé son vis à vis, particulièrement après le repos. Battu dans l'intensité, comme la plupart de ses camarades, le Serbe a vu la "Stiffle Tower" régner sur les seconds ballons et faire parler sa puissance et son placement des deux côtés du terrain. Dans beaucoup de rankings poste par poste de début de saison, nos confrères américains ont classé Jokic et Gobert au coude à coude dans le haut du tableau, leur donnant même les meilleures chances de fêter leur première sélection au All-Star Game en 2018. Le profil du joueur des Nuggets est plus sexy car plus moderne et déroutant. Ce n'est pas pour autant que Jokic est le plus efficace des deux à l'heure actuelle malgré un potentiel effarant.

All-Star et DPoY, deux objectifs crédibles

Avec le départ de Gordon Hayward, Rudy Gobert a l'occasion de devenir un joueur plus complet et bien plus dominant qu'il ne l'était jusque-là. En attaque, Quin Snyder n'hésite pas à mettre en place des systèmes pour l'alimenter davantage. Et durant cette intersaison où il a regardé les Bleus échouer à l'Euro depuis son canapé, l'ancien Choletais semble avoir continué à développer son jeu offensif (l'usage du finger roll notamment), sans rien perdre de ses qualités pour protéger le cercle et gêner les intérieurs adverses. Avec 14 points de moyenne la saison passée, Gobert avait déjà montré des progrès très significatifs (9 et 8.5 sur les deux précédentes). Avec l'arrivée du passeur prolifique et intelligent qu'est Ricky Rubio, le #27 du Jazz a de quoi se régaler et, pourquoi pas, tourner entre 18 et 20 points par match. Des chiffres qui pourraient, en plus, être synonymes de bons résultats collectifs pour le Jazz. Si Utah reste dans le top 8 avec un Rudy Gobert dans des fourchettes hautes en termes de scoring, de rebonds et de contres, il sera difficile pour les coaches d'ignorer une deuxième fois sa candidature pour le gala de février. Pour l'heure, on a vu qu'un seul match du Jazz et affirmer que Rudy Gobert va faire sa meilleure saison en NBA peut paraître prématuré. Simplement, Utah est une franchise cohérente et au rendement assez prévisible depuis que Snyder est aux manettes. La relation entre Rubio et Gobert semble vouée à la réussite pour les deux hommes et la nouvelle configuration à Salt Lake City favorise une exposition encore plus grande pour le Français. On en reparlera dans quelques semaines et dans quelques mois, mais Rudy Gobert a de bonnes chances de devenir le poste 5 pur le plus fiable de la ligue à défaut d'être le plus talentueux. Un trophée de défenseur de l'année n'est pas à exclure non plus, tant il est de plus en plus respecté dans ce secteur. Au vu de la concurrence à l'Ouest, on peut supposer cela dit qu'il échangerait bien une ou deux distinctions individuelles contre une qualification pour les playoffs...
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