Rudy Gobert, quel impact en playoffs contre Houston ?

Joueur le plus important du Jazz, Rudy Gobert a pourtant été ciblé par l’attaque des Rockets lors des playoffs 2018. Il a une revanche à prendre.

Rudy Gobert, quel impact en playoffs contre Houston ?
Comme on se retrouve. Déjà opposés en demi-finales de Conférence il y a un an, Houston et Utah vont s’affronter dès le premier tour cette saison. Une série entre le quatrième et le cinquième à l’Ouest qui pourrait bien être disputée en six ou sept manches. Si le succès d’une équipe en playoffs dépend évidemment de plusieurs éléments, Rudy Gobert sera l’un des facteurs X pour le Jazz. Avec une question, paradoxale vu son importance au sein de la franchise de Salt Lake City : peut-il rester sur le terrain sans pénaliser les siens ? Si l’interrogation vous paraît insultante pour un pivot continuellement en double-double, sachez tout de même que ce n’était pas le cas l’an passé. Le Jazz a souffert contre les Rockets avec Gobert. Le Français excellait contre toutes les équipes sauf Golden State et Houston, les deux cadors de sa Conférence. Et en playoffs, il a été ciblé. Utah était dominé de 19 points sur 100 possessions par la franchise texane quand « Gobzilla » était sur le parquet. Alors qu’à l’inverse, les Mormons affichaient un différentiel de +9 sans lui sur cette demi-finale de Conférence. Vous nous direz que les statistiques masquent parfois les contextes. Parce qu’il n’y a pas qu’un joueur sur le terrain mais cinq. Si les titulaires du Jazz sont battus, alors forcément le Net Rating de Rudy Gobert sera mauvais. Mais non. Ça n’explique pas tout. Il avait le plus mauvais différentiel de toute l’équipe, et donc plus mauvais que ses camarades du cinq majeur. Il était pourtant le DPOY, et il le sera peut-être encore cette saison. Mais il était exposé, ciblé comme une lacune, écarté du cercle, là où il est le plus fort, par le cinq « small ball » des Rockets. Le Jazz s’était incliné en cinq manches (4-1 pour Houston).

La progression de Rudy Gobert, une clé pour le Jazz

La réalité sera peut-être différente cette saison. Prenons les mêmes chiffres, pendant la régulière. Utah affiche un différentiel de +0,5 avec Rudy Gobert et de +2 sans lui. Autant dire quasiment la même chose. L’ancien joueur de Cholet a progressé. Encore et toujours, comme il le fait depuis son arrivée en NBA. Déjà défensivement, il est plus en alerte sur les picks-and-roll. Le Jazz va sans doute essayer de le garder le plus près du cercle mais Gobert va avoir un énorme boulot à effectuer pour : à la fois contenir les pénétrations de James Harden, à la fois enrayer les menaces de alley-oop entre le barbu et Clint Capela. Tout en surveillant Chris Paul, celui qui avait sans doute fait le plus mal au Jazz en playoffs l’an dernier. Le pivot tricolore va avoir des kilomètres à parcourir en défense à chaque match. Monter, pas trop haut, recouvrir, pas trop bas, etc. Mais cette année, il est aussi mieux armé pour punir les Rockets en attaque. Ce qu’il ne faisait pas en mai dernier. Son arsenal n’est pas beaucoup plus fourni mais Donovan Mitchell est un meilleur passeur. Ce qui peut donner plus d’opportunité pour marquer des points faciles. Autre point, Gobert lit mieux le jeu. Notamment lorsqu’il s’agit de rouler vers le cercle sur pick-and-roll. Et c’est aussi pour ça qu’il marque plus de points cette saison (15,9 contre 13,5 l’an passé). Il peut compenser certains paniers laissés en défense en écrasant les pivots « small ball » des Rockets si Mike D’Antoni décide d’aligner P.J. Tucker en cinq – et ce sera sûrement le cas sur de nombreuses séquences. Il est l’un des hommes qui peut rendre cette série beaucoup plus compétitive que l’an dernier. Verdict : Houston en six ou sept manches.