"Je pense que Rudy donne de l'énergie à tout le monde, c'est grâce à son état d'esprit assez incroyable. Il rend notre équipe meilleure, tout simplement", a souligné Quin Snyder dans les colonnes du Salt Lake Tribune.Plus qu’un bel hommage de l’entraîneur de la franchise de Salt Lake City à l’occasion du retour à la compétition de Gobert il y a quelques jours, Snyder a tout simplement réalisé un constat juste et lucide. Et si les avis peuvent diverger concernant l’apport du pivot, les chiffres ne mentent pas...
Le Jazz n’est pas la même équipe avec Gobert
Tout d’abord, il faut évoquer le bilan du Jazz avec et sans Gobert. En la présence de l’intérieur, cette équipe tourne à 10 victoires pour 7 défaites. Et sans lui ? 7 succès pour 13 revers. La différence est plutôt importante et révélatrice de l’impact du pivot dans les résultats de son équipe. Défensivement, l’apport du #27 pick de la draft 2013 est inestimable pour Utah. Véritable patron de ce groupe dans ce secteur de jeu, le Français modifie clairement le visage des siens. Sur 100 possessions, les équipes adverses inscrivent 103 points en sa présence. Sans lui ? 106,8. Grâce à son envergure physique, il représente une véritable arme de dissuasion dans la peinture et ce n’est pas un hasard s’il est actuellement le 2ème meilleur contreur de la ligue (2,6 blocks par match) derrière le monstre Hassan Whiteside. Plus fort encore, Gobert maintient ses adversaires à 37% de réussite aux tirs dans la raquette, une performance admirable puisqu’il est très loin devant ses concurrents dans ce domaine : Andrew Bogut (41,6%), Anthony Davis (43,5%) et DeAndre Jordan (45,3%). De quoi lui permettre de gagner le titre de meilleur défenseur NBA de l’année ?"Bien sûr, ça serait génial de gagner le DPOY, mais mon objectif principal est vraiment de faire les Playoffs. Je pense qu'un bon défenseur est supposé rendre son équipe meilleure. Pour remporter une distinction comme le DPOY, vous devez rendre vos partenaires meilleurs défensivement, car le basket est un sport collectif. C'est ce que je vais tenter de faire cette année, m'assurer que nous avons l'une des meilleures défenses de la ligue tout en étant à la bataille pour les Playoffs", avait confié le joueur de 23 ans en début de saison.Et contrairement à la croyance populaire, il n’est pas un joueur unidimensionnel, son importance à Utah ne se limite pas à sa présence défensive. Encore une fois, les chiffres sont particulièrement éloquents concernant son apport en attaque. Sur 100 possessions, le Jazz marque quasiment 7 points de plus (109,9 avec lui, 103 sans) lorsque Gobert est sur le parquet ! Avec 9,1 points, 9,9 rebonds, 2,6 contres et 1,4 passe décisive de moyenne, il est clairement l’un des leaders du Jazz cette saison. Et ça tombe bien puisqu’il se comporte aussi comme un patron en dehors des parquets.
Gobert, l’âme d’un leader
Car depuis plusieurs mois, depuis qu’il a réussi à chiper la place de titulaire à Enes Kanter l’an dernier, Gobert ne fuit absolument pas ses responsabilités. Malgré son jeune âge, l’intérieur n’a jamais caché sa volonté de porter son équipe en Playoffs. Avec Derrick Favors et Gordon Hayward, il complète un véritable Big Three capable de classer cette formation dans les huit premiers de la Conférence Ouest au terme de la saison. Actuellement 8ème avec deux victoires d’avance sur les Sacramento Kings, le Jazz peut compter sur le retour de blessure de son Français pour accentuer cet écart."Tout le monde était excité et impatient de me voir revenir. Mon rôle sur le terrain c'est d'être un leader, de motiver les troupes. L’année dernière, on n’a pas pu faire les Playoffs malheureusement, mais on a beaucoup appris. Cette saison, c’est vraiment la mentalité que je voulais adopter : viser les Playoffs. C’est à nous de consolider ça et même de grimper un peu plus", a-t-il confié sur son blog avec Reverse et RTL.Grâce à un niveau « moyen » de la Conférence Ouest en baisse, le Jazz est parvenu à rester dans le Top 8 malgré l’absence du natif de Saint-Quentin, et son come-back devrait permettre à son équipe d’améliorer ses résultats (2 victoires sur les 3 derniers matches). Si le pivot parvient à rester en bonne santé jusqu’au terme de la saison, on est prêt à parier que le Jazz sera qualifié pour les Playoffs (et peut-être pas à la 8ème place). Dans le jeu et dans l’attitude, Rudy Gobert est devenu un élément indispensable pour le club dirigé par Snyder et il ne faut pas avoir peur de le dire : sa présence est la clé pour voir le Jazz batailler avec les meilleures équipes à partir du mois d’avril. C’est la marque des grands...