"En tant qu'équipe, on est tellement soft en interne. Pas par rapport aux autres équipes, mais en interne, on est soft. On ne peut pas se parler. Juste une bande de petits gamins. Tout le monde, toute l'équipe."
Après la défaite contre les Sacramento Kings (104-115) le 28 novembre, Anthony Edwards a poussé un coup de gueule XXL. Face aux difficultés collectives des Minnesota Timberwolves, le leader des Wolves n'a pas mâché ses mots. Et son message a été parfaitement reçu.
Depuis cette sortie forte du patron de Minnesota, l'équipe a enchaîné trois victoires consécutives. Mais surtout dans l'état d'esprit, le visage collectif de cette formation a totalement changé. Ce groupe a notamment retrouvé les valeurs défensives déjà affichées l'an dernier. Avec un homme pour symboliser cette force : Rudy Gobert.
Rudy Gobert de retour dans le combat
Car dans le début de saison mitigé des Wolves, le Français avait clairement une part de responsabilité. Avec le trade de Karl-Anthony Towns, il était attendu au tournant pour prendre une nouvelle dimension. Après tout, le pivot s'impose désormais comme le premier lieutenant d'Edwards.
Mais dans les faits, le joueur de 32 ans a été plus discret. Ses statistiques offensives ont grandement baissé (de 14 à 10,6 points, de 8 à 6 tirs tentés par match). Et même défensivement, son impact a été plus réduit. Un apport individuel plus faible avec une conséquence directe sur le niveau défensif global de Minnesota.
Comme si Gobert avait, à nouveau, du mal à trouver ses repères aux Wolves, avec l'ajout notamment de Julius Randle. Mais il y a donc eu ce fameux déclic. Après le coup de gueule d'Edwards, le coach Chris Finch a aussi décidé de réduire sa rotation. Avec l'utilisation du Français sur quasiment 43 minutes lors du premier match contre les Clippers (93-92) le 30 novembre.
Avec l'accent mis sur l'aspect défensif, le Tricolore a retrouvé tout son impact.
"Nous avions besoin de nous concentrer sur notre base, c'est-à-dire notre défense. Et c'était génial de l'entendre de sa part (Edwards, ndlr). Car quand il est pleinement engagé, il force tous les autres autour de lui à faire la même chose", a salué Rudy Gobert pour le Star Tribune.
Si Gobert en est le symbole, les Wolves ont effectivement répondu collectivement. Sur une série de trois victoires, Minnesota a impressionné sur le plan défensif en dominant les Clippers (93-92, 108-90) et les Lakers (109-80).
Cette nuit, Gobert a tout de même signé, sans forcer, une performance complète : 8 points, 9 rebonds, 7 passes décisives, 5 interceptions et 1 contre en 29 minutes. Toujours dans le combat, il s'est senti transcendé par l'ambiance de l'Intuit Dome.
"J'avais l'impression d'être dans 'Gladiator'. Il s'agit de l'un de mes films préférés. Donc j'ai adoré. (...) J’essaie d’être plus actif, de faire cela plus régulièrement, de donner le ton pour l’équipe.
En défense il faut rester solide, je ne risque pas l’interception à chaque action, mais être perturbateur aide notre défense", a-t-il résumé.
Et les Wolves ont donc besoin de cette version de Rudy Gobert.
Rudy Gobert plutôt que Towns, Kevin Garnett voit une erreur des Wolves
Une identité de guerrier retrouvée
Car si Edwards reste le leader incontesté de cette équipe, Gobert incarne le patron défensif. Comme lors de ses plus belles années au Utah Jazz, le quadruple meilleur défenseur de l'année en NBA donne le ton pour l'intégralité du groupe.
Ce n'est pas un hasard si le renouveau de Minnesota se produit lors de ses meilleures performances individuelles. Il doit prendre ses responsabilités. Surtout que son travail défensif se répercute ensuite dans son apport offensif.
"Sur le plan défensif, il fait ce qu'il fait normalement. Et ensuite, son jeu offensif en bénéficie. Il court sur le terrain, prend des rebonds offensifs, domine dans la peinture. Toutes ces choses dont nous avons besoin qu'il fasse à un haut niveau pour cette équipe", a résumé Mike Conley.
"J’essaie de toujours garder l’esprit clair, de ne pas être submergé par l’émotion. C’est-à-dire d’être un peu comme un pilier qui est là pour un peu stabiliser tout. Quoi qu’il arrive, pour moi, ce sont vraiment les actions qui parlent plus que les mots.
Par rapport à mes actions, je mène l’équipe. Sur la mentalité, sur l’intensité, sur la consistance, sur le travail chaque jour. Parce qu’au final, c’est ça aussi le plus important", a commenté Gobert.
Surtout, on a le sentiment que les Wolves, avec un Gobert performant et cet état d'esprit, peuvent rivaliser dans toutes les circonstances. Par exemple, sur cette série positive, Edwards n'est pas forcément très efficace. Il vient de réaliser des matches assez moyens sur le plan offensif : 21 points (à 7/21), 8 points (à 3/13) et 16 points (à 5/14).
Mais le jeune talent de 23 ans a la bonne mentalité. Il montre l'exemple et suit le travail défensif des siens.
"C'est le second match consécutif où nous avons joué notre basket le plus complet des deux côtés du parquet", a souligné Finch.
Dans l'adversité, Minnesota a retrouvé son identité. Et si la meute s'est rassemblée sur l'initiative de l'alpha Anthony Edwards, c'est bien Rudy Gobert qui montre la voie.
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