Gobert : « Je ne me suis jamais senti aussi fort »

Déterminé et impatient de pouvoir reprendre la saison pour de vrai, Rudy Gobert est revenu pour nous sur son été, sa saison et ses objectifs. Entretien.

Gobert : « Je ne me suis jamais senti aussi fort »
BasketSession : Donovan Mitchell avait pris tout le monde par surprise l'an dernier. A quel moment est-ce que tu as été convaincu qu'il avait ce potentiel ? Rudy Gobert : La première fois que je l'ai vu, c'était en summer league et il m'a impressionné. J'ai bien aimé sa mentalité. Je me rappelle d'un match où il jouait contre Boston et Jayson Tatum, qui avait été drafté dix positions avant lui, et tu sentais qu'il avait quelque chose à prouver. Ça m'a un peu rappelé moi à l'époque, quand j'étais en summer league et que je voulais défoncer tous les mecs qui avaient été pris avant moi... Bon, c'est toujours le cas (rires). J'ai bien aimé son état d'esprit. Pour moi, les grands joueurs pensent tous comme ça, ils ont tous cette compétitivité intérieure et quand j'ai vu ce qu'il pouvait faire sur le terrain, je me suis dit que ça allait donner quelque chose. BasketSession : Tout le monde va l'attendre au tournant cette année. Tu penses qu'il est prêt pour ce nouveau challenge ? Rudy Gobert : Oui, il est tellement déterminé et il a tellement de potentiel qu'il va y arriver. Mais ça ne sera pas tout rose, il va avoir des moments difficiles, il va se taper dans le mur de temps en temps, mais je pense qu'il va être capable de réagir, de s'ajuster et de continuer à apprendre.
"Je veux qu'on soit la meilleure défense de la ligue"
BasketSession : D'un point de vue individuel, si on excepte les blessures, tu as fait une très grosse saison enfin récompensée par le trophée de meilleur défenseur NBA. A quel moment est-ce que tu as senti que ça allait vraiment le faire et que, cette fois, tu n'allais pas te faire snober ? Rudy Gobert : Sans te mentir, au moment de la deuxième blessure, je me suis dit que c'était mort. Déjà, le All-Star Game c'était mort. Je me suis dit "Bon"... Après la première blessure, j'ai tout fait pour revenir vite et bien, mais après la deuxième je me suis dit que j'allais prendre mon temps, que j'allais continuer à bien travailler physiquement pour revenir et essayer d'aider l'équipe au mieux, mais qu'on verrait l'année prochaine pour le trophée. Et au fur et à mesure de la rééducation, quand je voyais l'équipe perdre, ça m'a frustré. C'est là que j'ai tweeté "We will be fine" (on va s'en sortir) parce que je sentais qu'on pouvait faire quelque chose de bien quand j'allais revenir et que c'était à moi de redonner un second souffle à l'équipe. Et c'est ce qui s'est passé. Je suis revenu, il y a eu le trade qui nous a ramené Jae Crowder qui nous a vraiment beaucoup aidés et c'était comme si c'était une équipe différente. Après, Derrick (Favors) et Ricky étaient mieux, on a commencé à mieux jouer ensemble et, forcément, on a gagné onze ou douze matches d'affilée avant le All-Star Break. Et là, je me suis dit qu'on allait faire les playoffs, alors qu'on était encore loin. Je n'avais pas envie d'être à la place de l'équipe qui allait tomber contre nous au premier tour. https://www.dailymotion.com/video/x6muog3 BasketSession : Tu penses que ça peut être encore plus difficile de réaliser le doublé, pour le DPOY, que de l'avoir gagné une première fois ? Rudy Gobert : Bien sûr, je veux le gagner le plus de fois possible, mais ce n'est pas vraiment mon objectif principal. Mon objectif principal, c'est vraiment que je veux qu'on soit la meilleure défense de la ligue et je veux qu'on joue à notre meilleur niveau possible. Le reste, ça viendra avec. J'ai appris que, quand tu penses trop à des récompenses individuelles, ça te met dans une zone qui n'est pas la bonne pour toi ou pour l'équipe et, au final, tu es toujours moins bon que ce que tu ne pourrais l'être. Quand tu joues pour gagner, le reste suit. C'est ma mentalité.