Gobert : « Je ne me suis jamais senti aussi fort »

Déterminé et impatient de pouvoir reprendre la saison pour de vrai, Rudy Gobert est revenu pour nous sur son été, sa saison et ses objectifs. Entretien.

Gobert : « Je ne me suis jamais senti aussi fort »
BasketSession : Comment tu te sens en ce début de saison ? Rudy Gobert : Je me sens très bien, je dirais que j'ai eu un très bon été, j'ai beaucoup progressé. Physiquement, je ne me suis jamais senti aussi fort ni aussi bien ! BasketSession : Sur quoi tu as bossé en particulier ? Rudy Gobert : J'ai beaucoup travaillé à Los Angeles avec Fabrice Gautier, l'ostéo de l'équipe de France. On a fait du travail de stabilité et, à côté, j'ai fait du travail physique et du travail basket. J'ai notamment beaucoup bossé sur mes finitions, que ça soit près du panier ou le shoot, pour que ça devienne vraiment automatique. Je continue d'essayer d'améliorer les armes que j'ai, mais le fait d'être plus fort sur mes jambes et d'avoir une meilleure base, ça m'aide aussi beaucoup sur les post-ups et ce genre de choses. Je vais pouvoir montrer ce que je sais faire, montrer mon toucher. BasketSession : Depuis qu'on te suit, tu n'as jamais cessé de progresser. On te sent toujours aussi déterminé dans cette quête de perfection... Rudy Gobert : Bien sûr. Je sens que, chaque année, je suis en-dessous de ce que je peux vraiment faire. C'est à moi de continuer à travailler et à continuer de maximiser mon potentiel et de repousser mes limites. Aucun grand joueur ne se repose sur ses acquis, en général, ceux qui font ça perdent vite leur place et moi j'ai envie de gagner. Quand tu es compétiteur, tu veux continuer à progresser pour aider ton équipe au mieux. BasketSession : Quand on a déjà autant progressé que toi, la suite c'est quoi ? Passer de grands caps ou chercher à maîtriser tous les petits détails qui, au final, font une grosse différence ? Rudy Gobert : Un peu les deux. Je ne vais pas me transformer en un autre joueur, je vais rester moi-même, mais je vais chercher à être une meilleure version de Rudy Gobert. C'est à dire chercher à faire encore mieux ce que je fais déjà très bien et ajouter d'autres choses pour rendre la vie toujours plus difficile aux adversaires, des deux côtés du terrain.
"Après le Game 6 contre OKC, personne n'était au lit avant quatre heures du mat'"
BasketSession : L'an dernier avec le Jazz, vous avez fait un très beau parcours au final (demi-finale de conférence). Avec le recul, comment est-ce que tu juges votre saison ? Rudy Gobert : Honnêtement, je suis fier de ce groupe et de ce qu'on a fait l'année dernière. On a eu un nouveau meneur qui est arrivé (Ricky Rubio – ndlr), on a eu Gordon Hayward qui est parti, il y a eu pas mal de changements durant l'été... Le début de saison, ce n'était pas si facile que ça. On a eu des moments difficiles, après ça, j'ai eu ma première blessure, je suis revenu pour quelques matches et boom, j'ai eu ma deuxième blessure... Personne ne nous voyait proches de faire les playoffs, mais quand je suis revenu la deuxième fois, ça a cliqué et on a commencé à jouer les uns pour les autres et à défendre comme je savais qu'on en était capable : c'est à dire en étant la meilleure défense de la ligue et de loin. Après, les victoires se sont enchaînées et on était l'une des deux meilleures équipes de la ligue en termes de victoires et de défaites sur cette période, avec Houston. Il n'y avait pas un match où je me disais qu'on allait pouvoir perdre. C'était vraiment très dur pour n'importe qui de nous battre. On a réussi à accrocher les playoffs et, une fois en playoffs, on a joué à notre niveau. BasketSession : A propos de Houston, tu penses que la blessure de Ricky Rubio a été la clef de cette série de playoffs ? Rudy Gobert : Je pense que ça aurait été une série différente avec Ricky, parce qu'il nous manquait un meneur. Il y a des matches où on a mis Donovan (Mitchell) en meneur, mais ce n'est pas son poste, donc forcément c'était dur. On a quand même gagné le match 2 après avoir perdu le match 1. Mais pour le premier match, même pas quarante heures avant on jouait un Game 6 contre OKC. Après ce match, personne n'était au lit avant quatre heures du mat' (rires). Donc forcément, quand le lendemain tu vas à Houston et que tu joues à 14h, sans avoir le temps de faire une sieste, c'est dur. Mais c'est les playoffs. Même si on a perdu 4-1 contre Houston, qui était pour moi l'une des deux meilleures équipes de la ligue l'année dernière, on n'était pas si loin. On sentait qu'il nous manquait un petit truc pour y arriver. Et puis, après, il y avait aussi le fait que, inconsciemment, c'était comme si on avait déjà dépassé nos attentes. Moi je ne pense pas comme ça, mais beaucoup de mes coéquipiers pensaient comme ça et c'est vrai au final. Tu as l'impression que, si tu perds, ce n'est pas grave, parce que tu as déjà dépassé tes attentes. Alors que eux, si ils perdent, c'est la honte parce qu'ils n'ont pas dépassé les leurs, au contraire. Donc forcément, c'est à nous de nous mettre dans la mentalité où on veut viser le plus haut possible.