Enfin installé dans le Minnesota mais surtout en paix intérieurement, Rudy Gobert est, à 31 ans, au sommet de son art. Il est le meilleur défenseur de la ligue, n’en déplaise à certains de ses pairs qui ne l’ont classé que sixième de la catégorie. Les journalistes, eux, n’ont pas hésité au moment de décerner le trophée de Defensive Player Of the Year. La palme revient encore une fois au Français, qui devance son compatriote Victor Wembanyama et Bam Adebayo.
C’est la quatrième fois que le natif de Saint-Quentin rafle la mise. Seuls deux joueurs ont été nommés DPOY à quatre reprises : les légendes Dikembe Mutombo et Ben Wallace. Gobert partage donc le record NBA, ce qui lui garanti presque de fait une place au Hall Of Fame.
La récompense est méritée. Il a fait des Timberwolves la meilleure défense de la ligue avec 108 points encaissés sur 100 possessions cette saison. L’effet dissuasif de Wembanyama est assez bien documenté en vidéos sur internet mais le constat est le même pour son futur coéquipier en équipe de France : les attaquants adverses n’osent pas attaquer la raquette quand « Gobzilla » patrouille près du cercle.
Rudy Gobert, le dernier rempart
Ce dernier a limité ses vis-à-vis à 45% de réussite effective, le plus petit pourcentage parmi les joueurs qui ont défendu au moins 1000 tirs. Les adversaires de Minnesota n’ont converti que 56% de leurs layups, le plus petit total en NBA là aussi. D’ailleurs, ils agressaient beaucoup plus le cercle quand le pivot All-Star prenait place sur le banc.
Au-delà de toutes les statistiques, Rudy Gobert comprend tellement bien le jeu et ses instincts défensifs sont si développés qu’il impacte le plus souvent les scoreurs d’en face sans même avoir besoin de mettre un contre ou de voler un ballon. Il a surtout été le moteur du changement d’attitude aux Timberwolves, un groupe pas franchement réputé pour la défense avant son arrivée.
« Il a été à l’origine de notre culture défensive », témoignait le coach Chris Finch après la victoire éclatante contre les Nuggets dans le Game 2 des demi-finales de Conférence (80-106). Les Wolves ont complètement éteint les champions en titre sans leur meilleur défenseur, qui fêtait la naissance de son premier fils, mais ils ont tout de même trouvé le moyen de rendre hommage à Gobert. Ce dernier est maintenant à la chasse d’un tout autre trophée, bien plus prestigieux : il court après sa première bague.