Nouvelle ville, nouveau départ
Et là, la métamorphose. Au sein d’une franchise en totale reconstruction, où les chefs de file sont DeMarcus Cousins et Isaiah Thomas – que l’on adore mais bon, quand même – une équipe sans vrai fond de jeu, avec une ribambelle de croqueurs de ballons, là, Rudy Gay est en passe de redevenir le joueur qu’il était quatre ans en arrière. Aux Grizzlies à l’époque, Gay était vu comme une future star de la ligue. Hier soir, il avait des allures de star. Ses shoots instinctifs, ses dunks de mammouth, sa réussite… Rudy égalait son record en carrière avec 41 points inscrits face aux Pelicans. Un record qui date justement de 2009 (41 points contre le Heat). [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=uR_VUyq3cHY[/youtube] Cette performance ne vient en fait que confirmer les bons débuts du joueur avec sa nouvelle franchise. Dès sa première rencontre avec les Kings, il avait donné le ton. 24 points en seulement 12 tirs tentés.12 tirs, il lui suffisait d’un QT pour atteindre un tel total avec les Raptors. On se souvient notamment de son affreux 11/37 en début de saison. Rudy Gay a continué sur sa lancée. Malgré quelques passages à vide – notamment face à Oklahoma City il y a trois jours – le jeune homme a évolué. Une petite comparaison de ses statistiques cette saison s’impose.- Avec Sacramento : 20 matches, 35,5 minutes, 21 points (15,2 tirs tentés, 52,5% de réussite, 37% derrière l’arc, 85,3% aux LF), 5,1 rebonds, 3,1 passes. 9 victoires, 11 défaites.
- Avec Toronto : 18 matches, 35,5 minutes, 19,4 points (18,6 tirs tentés, 38,8% de réussite, 37% derrière l’arc, 77,3% aux LF), 7,4 rebonds, 2,2 passes. 6 victoires, 12 défaites.
« J’ai le sourire à chaque fois qu’il est comme ça car il y a trop de soi-disant analystes qui faisaient de lui l’un des joueurs les moins efficaces de la NBA. Je suis heureux pour lui », expliquait au Sacramento Bee son coach, Mike Malone. « On le voit différemment des autres équipes », raconte Pete D'Alessandro, le GM des Kings. « Pour certains joueurs, tout dépend de là où ils reçoivent le ballon, là où ils sont efficaces. Nous avons une bonne idée de ce qui est bon pour Rudy en attaque. »Effectivement, Gay est désormais un modèle d’efficacité offensive. En janvier, son pourcentage de tirs réels atteint les 59%. Lui qui tournait à moins de 40% à deux-points est désormais un finisseur implacable à Sacramento. Il a revu sa sélection de tirs. Rudy attaque le cercle et sa taille et ses qualités athlétiques font le reste.
Pas un leader mais enfin un joueur influent
Tout n’est pas rose pour autant. Seuls 20 matches ont été disputés. Mais ses performances sur le parquet sont encourageantes. Même s'il n'est toujours pas le leader que certains attendaient - il ne le sera sans doute jamais mais après tout, doit-on lui reprocher ? Rudy Gay n'est peut-être pas fait pour ça. Mais il se met à être un exemple sur le terrain. Dans les situations difficiles, ses coéquipiers le cherchent.[superquote pos="d"]"On ne m'avait encore jamais dit de shooter plus" Rudy Gay[/superquote]« Lorsque vous doutez, passez la balle à Rudy et cela vous fera une passe décisive », raconte Isaiah Thomas Jr. « Il nous a vraiment porté ce soir. »Cela faisait bien longtemps que Rudy Gay n’avait pas vraiment « porté » une équipe sur son dos. Sans lui, les Memphis Grizzlies ont d’abord atteint les demi-finales de Conférence à la surprise générale (il était blessé) puis les finales de Conférence après l’avoir transféré. Sans lui, Toronto est en passe d’accrocher les playoffs. Sans lui, Sacramento a moins de saveur. Face à Portland, ses coéquipiers ont souffert lorsqu’il est allé se reposer sur le banc. Auteur de 32 points ce soir, Gay était le facteur majeur du succès de son équipe face à l’une des meilleures franchises de la Conférence Ouest. Son volume de tirs était pointé du doigt ? Aux Kings, on lui demande de shooter plus.
« On ne m’avait encore jamais dit d’être plus agressif. Ils m’ont dit de mettre des points. »