Le rendez-vous manqué de Royce White
En draftant White, les Rockets savent qu’ils prennent un risque énorme. Notamment par rapport aux déplacements. Plus lointains (dans tout le pays et même au Canada) et plus nombreux (41 matches de saisons régulières à l’extérieur). De prime abord, le staff essaie de mettre son rookie dans les meilleures dispositions et valide l’idée du bus dans la mesure du possible. Les dirigeants se rendent d’ailleurs compte que, par le passé, White n’a jamais loupé un match après un périple par la route, contrairement aux voyages en avion qui lui provoquent des crises l’empêchant parfois de jouer. Présent à Vegas pour la Summer League, puis lors du Rookie Transition Program, Royce joue le rookie exemplaire. Et pourtant, quelques semaines plus tard, rattrapé par ses vieux démons, il ne se présente pas au camp de reprise. Il s’explique alors sur Fox Sport.« C’est évidemment lié à mes problèmes, mais c’est quelque peu différent. Avec mon médecin, on travaille sur un plan me permettant de m’adapter à la vie professionnelle. Ce plan n’est pas uniquement centré sur ma santé. »
La vérité, c’est que l’hyper-anxieux a du mal à s’acclimater. Il ne se sent pas assez épaulé par le club pour installer cette fameuse « routine », cet accompagnement nécessaire à son apaisement et sa réussite sportive. En attendant, hors de forme, il s’entraîne à part avec le coach assistant J.B. Bickerstaff. Les Rockets s’impatientent, veulent l’envoyer en ligue de développement et lui infligent des amendes pour chaque entraînement, match et séance avec le psychologue manqués.« En tant que rookie, je veux faire partie d’une équipe et progresser », raconte-t-il.
« Mais depuis la présaison, les Rockets n’ont pas été constants dans leur volonté de créer un environnement sain et protecteur. Ils sont au courant des raisons de mon absence et toute autre déclaration est inexacte. C’est important pour moi car c’est un problème de santé. Je dois faire valoir mes droits. Ne pas satisfaire mes demandes me poserait des problèmes de santé et ce n’est pas une conséquence que je suis prêt à accepter pour faire du sport. »
« Le problème remonte avant l’épisode de la D-League », poursuit-il sur Twitter. « Je me bats pour être considéré et pour ma santé ! »
Le propriétaire des Rockets, Leslie Alexander, l’air résigné s’est d’ailleurs dit prêt à faire une croix sur le rookie si le bien de l’équipe en dépendait. Avec les Houston Rockets, Royce White n’a joué que 4 matches (en présaison), pour une « perf » à 7 points en 23 minutes contre Dallas le 15 octobre dernier. A l’heure de ces lignes, son avenir à court terme semble aussi flou que les contours hirsutes de sa barbe rousse, suspendu entre la perspective d’accrocher un strapontin en NBA ou d’aller se perdre dans le big nowhere de la D-League. Une insulte à son talent ou un argument prouvant que son état est bel et bien incompatible avec l’exigence et le business de la NBA ? Mais le pire dans cette histoire, c’est qu’on imagine mal son agent lui proposer un billet d’avion pour un essai en Europe… Cet article sur Royce White est issu du numéro 39 de REVERSE [product id="140597" sku=""]