Odom-Brand-Artest, la naissance du meilleur trio AAU de l’histoire

Associés en AAU, Ron Artest, Lamar Odom et Elton Brand formaient une équipe complètement dingue et quasiment invaincue à Riverside Church en 1996.

Odom-Brand-Artest, la naissance du meilleur trio AAU de l’histoire
Le sport amateur n’existe pas, ou peu, aux Etats-Unis. C’est la culture de l’élite qui l’emporte. Les jeunes joueurs n’évoluent pas dans des clubs où ils apprennent les fondamentaux du jeu mais plutôt dans l’équipe de leur lycée. Et comme le niveau peut varier sensiblement d’un établissement à un autre, les plus talentueux d’entre eux sont réunis l’été sur le circuit AAU. Une deuxième saison, estivale, qui pèse finalement beaucoup plus. Parce que les gamins les plus doués du pays peuvent s’associer et ensuite se mesurer à une concurrence beaucoup relevée. Ça donne quelques armadas impressionnantes. Comme les Riverside Church Hawks, peut-être la plus brillante de tous les temps à ce niveau de compétition. Avec dans ses rangs deux futurs All-Stars NBA, Elton Brand et Ron Artest, et un joueur qui aurait mérité de l'être, Lamar Odom. Chacun brillait au sein de la formation de son école. Odom et Brand étaient les plus cotés et les plus prometteurs. Deux prodiges très attendus. Leur duo pouvait déjà faire des ravages. Mais comme si ça ne suffisait pas, Artest s’est ajouté au tandem pour former un secteur intérieur surpuissant. Injouable pour des gamins de seize ou dix-sept ans. Bien qu’encore gringalets, les trois basketteurs étaient plus longs et plus forts que leurs adversaires. Elton Brand était l’intérieur puissant qui faisait des ravages dessus. Lamar Odom la star altruiste qui cavale dans tous les sens, fait un peu de tout et régale ses coéquipiers avec ses passes. Un meneur de jeu de 2,04 mètres à 17 balais. Puis Ron Artest. Ailier complet, à l’aise balle en main, gros défenseur, dur sur l’homme au point de lui casser la bouche… littéralement.
« On jouait un tournoi à Saint Louis et on affrontait l’équipe locale. Il y avait un gars qui marquait un peu trop au goût de Ron. Alors il lui a mis une droite à la sortie d’un écran. Il lui a déplace la mâchoire. Du Ron tout craché », raconte Brand dans le documentaire ‘Quiet Storm’ qui revient sur la vie d’Artest.
Ron Artest aurait pu être drafté par les Knicks... sans une méchante cuite Il valait mieux ne pas chercher Ron Artest à l’époque. Impulsif, en colère, l’adolescent n’hésitait jamais à se battre. Soit pour protéger un coéquipier après une vilaine faute d’un adversaire. Soit pour répondre à des provocations quelconques. Toujours bouillant. Au point de balancer un mec depuis les gradins après l’avoir soulevé par le col. Comme Odom, celui qui deviendra plus tard « Metta World Peace » a grandi dans le quartier sensible du Queens, à New York. Et il a vu la violence de très près. Notamment sur les playgrounds. Il était là à un tournoi local quand un gamin de 19 ans a été tué avec un pied de table. Rejoindre Riverside Church en AAU a été une bénédiction pour lui, mais aussi pour ses deux coéquipiers.
« C’est là où on a appris à jouer sans être égoïste », insiste Artest.
Forcément, ils étaient chacun la star de leur équipe au lycée. Mais aux Hawks, ils devaient apprendre à se partager le ballon. Même si pour03 Odom, c’était déjà dans son ADN en tant que joueur. Le trio, assisté par Erick Barkley notamment – un autre futur joueur NBA – a gagné 69 matches sur 70 joués lors de l’été 1996. Une domination totale. Trois ans plus tard, ils étaient tous les trois draftés dans la grande ligue. Elton Brand en première position après un passage à la prestigieuse université de Duke. Lamar Odom, l’ailier sensationnel de Rhode Island, choisi trois picks plus loin. Quant à Ron Artest, il a été sélectionné en seizième position par les Bulls. Une déception puisque les Knicks piochaient à la quinzième place mais ils ont préféré sur… Fred Weis. Dommage pour le pur produit de la grosse pomme qui sortait justement de la fac de St. John. Les anciens camarades se sont retrouvés à plusieurs reprises en NBA. Brand et Artest ont d'abord joué ensemble à Chicago à leurs débuts. Puis l'intérieur All-Star a été envoyé aux Clippers, où il a retrouvé Odom. Et c'est toujours à Los Angeles, mais sous les couleurs des Lakers, qu'Artest et Odom ont décroché le titre en 2010. Alors est-ce la meilleure équipe AAU de l’Histoire ? Elle est certainement dans la conversation. Parmi les autres prétendants, on notera notamment les New Jersey Patterson avec Vince Carter, Tim Thomas, Richard Hamilton et Kobe Bryant ! Mais Rip comme Kobe ont en fait très peu joué dans cette équipe. Les Atlanta Celtics de 2003 sont aussi assez costauds : Dwight Howard, Josh Smith ou encore Brandon Rush. Ou encore les Spiece Indy Heat de 2004 avec Greg Oden, Eric Gordon, Mike Conley et Josh McRoberts. Pourquoi Michael Jordan était plus fort que LeBron ou Kobe, d'après Ron Artest