L’histoire folle de l’escroc qui s’est fait passer pour une star du basket lituanien

Il y a un an, un homme avait réussi à flouer une femme et à lui extorquer une fortune grâce à sa ressemblance avec le meneur du Zalgiris, Rokas Jokubaitis.

L’histoire folle de l’escroc qui s’est fait passer pour une star du basket lituanien
Le récit raconté par le journaliste Rob Karaznevic est assez fou pour être racontée. Il se déroule en Lituanie, où vous n'êtes pas sans savoir que le basket est un peu comme une religion. Les joueurs de l'équipe nationale et des clubs majeurs du pays sont reconnus par à peu près 90% de la population. Le récit démarre avec un simple "match". Pas sur le parquet, mais sur Tinder, où une jeune femme se retrouve à discuter avec un homme de son âge, un certain Rokas Jokubaitis, joueur de basketball de son état. La demoiselle n'est pas très versée dans le basket et ne sait pas que Jokubaitis, 20 ans, est l'un des joueurs les plus prometteurs de Lituanie et, déjà, un élément important du mythique club du Zalgiris Kaunas. Elle fait tout de même quelques recherches préventives sur Google et en vient à penser qu'il s'agit peut-être bien du meneur, deux fois champion de Lituanie et star du Big Baller Brand Game organisé à l'époque par LaVar Ball pour ses deux fistons. La jeune femme accepte donc de le rencontrer. L'homme qui se présente comme Jokubaitis débarque au rendez-vous au volant d'une Volkswagen Arteon, le véhicule officiel des joueurs du Zalgiris. Sur la voiture, se trouvent également tous les logos officiels de l'équipe. Le doute est définitivement dissipé pour elle lorsque son rencart du jour sort de sa voiture en tenue complète du Zalgiris, avec une tenue floquée au nom de Jokubaitis. Le "date" s'étant bien passé et la jeune femme étant sous le charme, les deux tourtereaux commencent à se fréquenter assidument pendant plusieurs semaines. Michael Jordan : la partie de golf qui a mené à l'une des performances les plus folles de l'histoire de la galaxie de l'univers Rien ne laisse alors penser à la victime que l'homme avec lequel elle passe ses nuits n'est pas Rokas Jokubaitis, mais Viktor Babajev, usurpateur d'identité. Tous les matins, Babajev quitte sa petite amie pour se rendre à l'entraînement du Zalgiris et revient toujours avec une impressionnante variété d'équipements (maillots, sacs, valises, etc...) à l'effigie du club. Babajev, dont la ressemblance avec Jokubaitis est suffisante pour piéger la demoiselle, visionne même la rediffusion de "ses" matches le soir, en lui demandant si elle est impressionnée par telle ou telle action dont il est à l'origine. En déplacement, il lui fait suivre des vidéos de l'hôtel des joueurs, mais aussi de ses rencontres avec des fans qui l'interpellent en lui demandant comment il va. Lorsque les amoureux sont ensemble, il leur arrive d'aller dans des magasins, où Jokubaitis effectue ses achats sous le nom du meneur lituanien. Après deux mois de relation, la dynamique change. "Jokubaitis" demande à sa petite amie un coup de main pour l'aider à réparer une erreur des impôts qui lui vaut d'avoir sa carte bleue bloquée jusqu'à nouvel ordre. Il la convainc assez rapidement de lui prêter de l'argent. Aucun problème, se dit-elle. Après tout, son chéri est une star du basket et ne va pas disparaître du jour au lendemain. Elle lui donne ainsi plus de 10 000 euros en espèces, sans trop s'inquiéter. Si tout ou presque avait été parfait jusqu'ici, Babajev relâche sa vigilance et laisse traîner son smartphone sans surveillance. Sa compagne décide d'y jeter un coup d'oeil et découvre la vérité, à l'aide de SMS, de photos et de fausses pièces d'identité scannées. Lorsqu'elle le confronte, "Jokubaitis" continue d'affirmer qu'il est bien celui qu'il prétend être et invite la jeune femme à consulter un psychologue avant de revenir le voir. La guêpe, pas folle, se rendra finalement à la police, qui vient d'arrêter Viktor Babajev samedi à Vilnius. Ce dernier, âgé de 23 ans, n'en serait pas à son coup d'essai. Il y a quelques années, il aurait également opéré de la sorte en Angleterre, en se faisant passer pour un joueur des London Lions, équipements et trophées à l'appui. Les highlights du vrai Rokas Jokubaitis