Hood-Hill, les ex-Cavs se rebiffent

Rodney Hood et George Hill ont été décisifs en playoffs cette nuit, un an après avoir été des role players décevants chez les Cavs de LeBron.

Hood-Hill, les ex-Cavs se rebiffent
De l'avis général, LeBron James n'était pas assez bien entouré la saison dernière pour espérer inquiéter ne serait-ce qu'un peu les Golden State Warriors en Finales NBA. Difficile de ne pas être d'accord vu la différence de talent entre les deux équipes. Certains estiment néanmoins que quelques joueurs de l'effectif coaché alors par Tyronn Lue n'ont pas été utilisés de manière optimale. Rodney Hood et George Hill font partie de ceux-là. Un an après la débâcle (4-0) contre les Dubs et le départ de LeBron pour Los Angeles, les deux hommes sont en train de revivre dans leurs équipes respectives, sans avoir pourtant fondamentalement changé de rôle ou d'approche. On se souvient que Rodney Hood avait été écarté de la rotation des Cavs après avoir boudé au moment d'entrer en tout de fin de match en début de campagne. L'ancien Dukie était réapparu en cours de route face aux Warriors, faisant regretter aux fans que Lue n'ait pas utilisé davantage son profil de 3 and D capable de scorer beaucoup en peu de temps. George Hill, lui, a échappé à la vindicte populaire grâce à JR Smith et son ahurissante gestion de la dernière possession du temps réglementaire dans le game 1 contre Golden State. C'est pourtant Hill qui avait manqué, juste avant le rebond de Smith, le lancer franc qui aurait donné un point d'avance aux Cavs avec 4 secondes à jouer derrière pour les Warriors. S'il n'avait pas cédé à la pression, lui qui tourne pourtant à 80% en carrière, Cleveland aurait peut-être remporté le game 1 et donné à ces Finales un visage un peu moins à sens unique. C'est le passé. Car depuis quelques jours, Hood et Hill ont rappelé qu'ils pouvaient être déterminants dans des équipes ambitieuses. Arrêtons-nous d'abord sur leur copie la plus récente, délivrée pour chacun la nuit dernière.

"Hot Rod" et "King George"

Avec Portland, Rodney Hood a rentré le shoot le plus important du game 3 légendaire achevé après quatre prolongations contre Denver. Sa feinte pour effacer Torrey Craig et son panier à 3 points soyeux dans la foulée à 18 secondes de la fin de la 4e OT ont finalement eu raison des Nuggets et d'un suspense qui semblait pouvoir durer encore quelques jours. Ses 19 points à 6/8 sont venus confirmer son apport intéressant depuis le début de la série : 17 points en 17 minutes dans le game 1 malgré la défaite, 15 points et 3 contres avec la victoire au bout dans le game 2, et cette action clutch, donc, pour ce game 3 dont on se souviendra longtemps. Terry Stotts lui, a complimenté Rodney Hood de façon amusante devant la presse après la rencontre. "Je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé en première mi-temps ou en deuxième. Ou dans la première, la seconde et la troisième prolongation. Je me souviens juste que Rodney est entré et a joué superbement bien". Avec Milwaukee, George Hill respire lui aussi un peu mieux. Doublure d'Eric Bledsoe, l'ancien back up de Tony Parker à San Antonio et starter à Indiana et Utah, Hill a été parfait dans le game 3 remporté par les Bucks au TD Garden de Boston. En plus de rendre la vie difficile à Kyrie Irving (29 points mais 8/22 pour "Uncle Drew") lorsqu'il a dû s'occuper de son cas, le meneur a fêté ses 33 ans avec un superbe apport offensif en sortie de banc : 21 points, 4 rebonds et 3 passes à 9/12 en 29 minutes. Sans faire d'étincelles sur le plan chiffré depuis son arrivée en provenance de l'Ohio début décembre 2018, Hill s'est bien intégré. Son adresse extérieure, qui faisait autrefois sa force, s'est un peu perdue, mais son expérience et sa défense ont toujours plu à Mike Budenholzer. "George Hill et Pat Connaughton ont été fabuleux ce soir en sortie de banc. Concernant George, plus il est agressif, meilleur il est. Et quand il joue comme ce soir, tous ses coéquipiers deviennent meilleurs. C'est un vétéran qui s'est déjà retrouvé dans ce contexte et qui le comprend. Ça se voit dans tout ce qu'il fait sur le terrain". Les deux anciens coéquipiers, qui s'étaient déjà fréquentés sous le maillot du Jazz, mènent 2-1 avec leurs équipes respectives. Les chances qu'ils se retrouvent en Finales NBA sont minces. Celles qu'ils aident encore leur franchise de manière très significative pour le reste des playoffs, nettement moins.