Fin de la récréation chez les Houston Rockets. Sur les dernières années, les Texans ont fait le choix de construire autour d’un groupe très jeune. Mais sans un véritable projet de jeu avec des gamins qui voulaient surtout briller individuellement.
Mais probablement lassés de figurer parmi les cancres, les dirigeants des Rockets ont décidé de remettre de l’ordre dans cet effectif. Avec la nomination de l’entraîneur Ime Udoka, la vision de Houston a évolué. Il n’est plus question de se contenter de faibles progrès individuels.
Les arrivées, avec de gros chèques déboursés, de Fred VanVleet, de Dillon Brooks, de Jock Landale et même de Jeff Green l’ont confirmé. Des éléments habitués à l’exigence de la NBA pour avoir un enseignement bien plus sain.
Un nouveau professeur pour une nouvelle mentalité
Car sans avoir le bonnet d’âne l’an dernier, les Rockets ont affiché un bilan épouvantable de 22 victoires pour 60 défaites. Classé à la 14ème place de la Conférence Ouest à égalité avec les San Antonio Spurs, Houston a squatté, tout au long de la saison, le fond de la classe. Sans vraiment avoir l’ambition de faire mieux.
Mais la mentalité a donc évolué. Ou va évoluer. Avec Udoka, la vision, sur le court terme, a changé. L’ancien entraîneur des Boston Celtics ne se fait probablement pas la moindre illusion concernant une qualification en Playoffs. Mais une amélioration, importante, des résultats paraît indispensable. Et même évidente en réalité.
Car le recrutement, malgré un contexte peu enthousiasmant, a été bon. VanVleet, malgré ses limites, reste un meneur de qualité. Un champion NBA qui peut apporter dans un jeune vestiaire. Brooks, malgré son image, est un bon joueur de basket. Sa Coupe du monde avec le Canada l’a rappelé. Après son sacre avec les Denver Nuggets, Green va être un vétéran précieux, alors que Landale a prouvé avec les Phoenix Suns qu’il pouvait rendre des services.
Avec tous les mouvements de l’intersaison, les Rockets ont un objectif clair : changer la culture et imposer des standards plus élevés. Une envie collective de bousculer une équipe à l’arrêt. Et sur cette préparation, cette méthode, avec un soin particulier apporté à la défense, a porté ses fruits : 4 victoires pour 1 défaite.
"Il nous fait seulement de la détermination et de la motivation. Il est évident que le coach et l'équipe ont mis en place de bons plans pour nous. Je pense que les gars ont fait un bon travail pour assimiler ces choses.
En tant que vétérans, il n'y a pas grand-chose que nous n'ayons pas vu auparavant. Pour les jeunes, je pense qu'il y a beaucoup de nouvelles couvertures, de nouveaux schémas et une identité que nous essayons de mettre en place. Mais c'est contagieux.
Tout le monde fait des efforts. Personne ne veut être le maillon faible. Si nous parvenons à maintenir cette cohésion, nous serons une bonne équipe défensive cette année", a analysé VanVleet pour le Houston Chronicle.
Dans le même temps, cet environnement plus compétitif doit aussi permettre aux meilleurs élèves de l’an dernier de s’instruire. Il y a de grands espoirs autour des développements de Jalen Green, Alperen Sengun et Jabari Smith. Désormais, ils ne pourront plus se contenter de simplement se projeter sur l’avenir.
Ils vont devoir s’imposer pour avoir du temps de jeu. Pour avoir une place dans un futur où les Rockets veulent rejouer les premiers rôles. Pour le moment, les leçons du professeur Udoka semblent être entendues par les jeunes.
"La défense est ce qu'il faut pour gagner des matches. Nous essayons de construire cette culture et cette identité : maintenant il sera difficile de jouer contre nous. Des gars comme Dillon (Brooks) et Fred qui arrivent, et Ime avec son état d'esprit défensif, tout se met en place", a notamment jugé Smith.
Des ingrédients intéressants pour connaître une véritable progression. Pour mettre en place un cursus plus sérieux et plus concret.
Les Houston Rockets ont recruté les deux plus « mauvais » shooteurs de la NBA
Une classe bien trop relevée…
Mais est-ce vraiment suffisant ? On peut en douter. Car oui, les Rockets ne seront pas aussi mauvais que l’an dernier. La foire aux individualités de 2022-2023 va certainement disparaître pour permettre à un collectif de se former. Les victoires seront bien plus nombreuses.
Cependant, l’Ouest est une conférence sans pitié. Ne pas être "si mauvais" n’est absolument pas un niveau suffisant. Rien que pour viser le Play-in, il faut déjà afficher d’énormes certitudes. Et Houston n’a pas le bagage suffisant pour nourrir des ambitions dans une telle classe.
Les progrès seront pourtant réels. On peut imaginer que les Rockets peuvent obtenir 10 victoires de plus par rapport à la saison dernière. Peut-être même approcher les 35 succès. Mais comment faire mieux quand la concurrence s’annonce incroyable ? Surtout que dans le même temps, le projet reste de développer des jeunes encore tendres.
Des rookies comme Amen Thompson (#4), particulièrement intéressant, et Cam Whitmore (#20), peut-être le steal de la Draft NBA 2023, doivent avoir un temps de jeu important. Même quand ils connaîtront des difficultés. Car pour les Rockets, il est essentiel de participer à l’apprentissage de tels talents.
"Je dirais que la culture a définitivement changé par rapport à ce que j'ai entendu dire par rapport à l’année dernière. Tout le monde est dans le même bateau", a précisé Whitmore.
Il s’agit d’un premier pas. Houston, malgré un tournant important cet été, va devoir progresser étape par étape. Dans l’immédiat, les limites seront encore trop importantes pour traîner avec les plus grands. Mais il y a une volonté de se reprendre en main. De repartir sur de bonnes bases.
L’un des cancres de la NBA veut changer son image et sa mentalité. Pour monter en grade, la mention "assez bien" avec les encouragements pour le futur semble le minimum. Avec l’ambition de passer au niveau supérieur afin de bâtir un avenir brillant.