Rising Stars Challenge : Embiid, Tatum, qui fera la plus grande carrière ?

4. Donovan Mitchell (Utah Jazz)

Paradoxalement, notre favori pour le ROY (actuellement en tête de notre Rookie Race) est exclu du podium de ce classement. Peut-être que nous faisons erreur sur ce point. Après tout, personne ne s’attendait à ce que Donovan Mitchell soit aussi performant, y compris lui-même. Mais les raisons qui nous poussent à le sortir du trio de tête – ce qui en dit en fait plus sur le potentiel effrayant des trois premiers – sont peut-être les mêmes que celles qui ont mené à sa sélection en dehors du top dix (treizième) de la dernière draft. Mitchell est un formidable attaquant. Taillé pour le basket moderne avec sa capacité à shooter de (très) loin, sa vitesse balle en main et son explosivité. Mais il reste assez unidimensionnel, comme la majorité des arrières à son âge. Il va devoir étoffer son jeu tout en restant efficace quand les équipes adverses commenceront à vraiment se préparer à défendre sur lui, une fois ses tendances bien connues, en mettant des schémas spécialement conçus pour le stopper. Construire une attaque autour d’un arrière qui monopolise beaucoup la balle est possible mais risqué. James Harden et LeBron James peuvent se le permettre parce qu’ils rendent les autres meilleurs avec leur vision du jeu, leur altruisme et leurs talents de passeurs. Donovan Mitchell parviendra-t-il à faire de même pour devenir le patron d’une grande équipe et pas seulement un All-Star très prolifique ? De la réponse à cette question dépend aussi l’avenir du Jazz.

3. Jayson Tatum (Boston Celtics)

L’ailier des Boston Celtics ne sera pas élu ROY mais il est peut-être le meilleur joueur de sa promotion. Ce que Jayson Tatum réalise pour son équipe, candidate au titre, aucun rookie ne serait en mesure de le faire. Il a moins de responsabilités que Mitchell ou Simmons au niveau de la création. Mais il a un rôle très important pour une franchise qui aspire donc à ne pas seulement aller en playoffs mais bien en finales. Peu de débutants ont autant de pression. Ses camarades de cuvée ont le droit de faire des erreurs. Les siennes seront moins pardonnées, du fait même des ambitions des Celtics. Mais Tatum assure. Il défend. Il est adroit de loin. Et il sait se métamorphoser en première option offensive quand la situation l’exige (une pointe à 27 points en l’absence de Kyrie Irving). Il a les capacités pour faire plus – avec donc plus de déchets. Mais ce n’est pas ce dont Boston a besoin pour l’instant. Il est déjà l’une des trois premières options offensives de l’une des cinq meilleures équipes NBA. Impressionnant. Jayson Tatum sera peut-être le premier All-Star de la classe 2017 – Simmons a été drafté en 2016. Imaginez donc, d’ici deux ans, un ailier à 19-20 points et 6-7 rebonds à 48% aux tirs et 40% à trois-points. Avec Boston dans le top trois NBA. Ça vaut bien une place parmi les étoiles ça, non ?

2. Ben Simmons (Philadelphia Sixers)

Le prodige australien pouvait vraiment être placé en tête de ce classement. Voilà que nous avons soulevé la question : Ben Simmons a le potentiel pour être une version moins talentueuse de LeBron James. Il ne faut pas faire une fixette sur le « moins ». Le King est l’un des meilleurs joueurs de tous les temps. Il est logique qu’il ne soit pas égalé. Mais Simmons peut s’en rapprochement. Physiquement, dans le jeu… il y a des similitudes. La marge de progression est donc gigantesque. Avec un tir, le premier choix de la draft 2016 serait injouable. Comme Giannis Antetokounmpo. Si tous ces gars-là progressent avec le temps, ils ne sont pas devenus des tireurs d’élite (PS : ils ont encore le temps). Mais il y a donc quand même des limites. Comme pour LeBron, Simmons devra être entouré de shooteurs pour que ses qualités soient vraiment mises en avant. A l’inverse, le premier de notre ranking spécial Rising Stars Challenge peut jouer avec n’importe qui pour dominer.

1. Joel Embiid (Philadelphia Sixers)

Si Ben Simmons est un LeBron James légèrement plus pauvre, Joel Embiid a le potentiel – on parle bien de potentiel – pour s’affirmer comme un Hakeem Olajuwon en légèrement plus évolué (pour ne pas dire plus fort). La marge avec le « Dream » est encore béante. L’ancien double-champion NBA est l’un des meilleurs joueurs de l’Histoire. Son successeur camerounais vient à peine d’être autorisé à enchaîner les backs-to-back. Embiid est un pivot technique à une époque où les intérieurs techniques ne sont plus recherchés. Mais il est tellement efficace que les défenses adverses sont obligées de faire prise-à-deux sur lui. Il est long. Il est puissant. Et surtout, il est adroit. C’est là la différence avec Olajuwon. La star des Sixers peut enchaîner les banderilles derrière l’arc. Question d’époque. Il a une arme en plus. Reste maintenant à rester en bonne santé. « The Process » s’affiche déjà à presque 24 points et 11 rebonds en 31 minutes. Des stats similaires à celles de son aîné au même âge. Il ne l’égalera peut-être jamais non plus, comme Simmons avec James. Mais le potentiel est là. Dans tous les cas, l’avenir s’annonce radieux à Philly.

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