Ricky Rubio, un diamant à polir

Ricky Rubio est l'un des meneur de jeu les plus prometteurs mais, contrairement à d'autres point-guards, c'est dans le scoring qu'il doit progresser pour rendre ses coéquipiers meilleurs.

Ricky Rubio, un diamant à polir
John Stockton, Mark Jackson ou encore Bob Cousy sont de véritables dinosaures comparés aux meneurs de jeu actuels. Avec Steve Nash et Andre Miller à l’aube de la retraite, les purs point guards sont en voie d’extinction et laissent la place aux gros scoreurs : Kyrie Irving, Derrick Rose, Russel Westbrook, etc. Parmi la relève du poste, un jeune joueur prometteur résiste : Ricky Rubio. L’Espagnol a été comparé à Pete Maravich durant sa saison rookie, pour sa capacité à trouver des angles de passes totalement improbables. Dès ses premières semaines dans la ligue, Rubio a fait forte impression. Sens de la passe aiguisé, très bonne vision du jeu, joueur spectaculaire, le nouveau meneur des Wolves s’est vite invité parmi les meilleurs passeurs de la NBA. Caviar dans le dos, entre les jambes, tout y passe et on lui a donc prédit très vite un avenir brillant. Revenu d’une grave blessure au genou, Ricky Rubio doit pourtant franchir une nouvelle étape afin d’augmenter encore son influence sur le jeu des Wolves et sur le niveau de jeu de ses coéquipiers. L’ancien joueur pro Eddie Johnson (meilleur 6ème homme de la ligue en 1989), désormais consultant pour Hoopshype.com, liste les bénéfices potentiels pour le jeu de Minnesota, si le sophomore parvient à améliorer ses capacités aux shoots. En 85 matches NBA, Rubio affiche une moyenne de réussite aux tirs de 36% (et 29% à trois-points)… Clairement insuffisant pour devenir une menace constante pour ses adversaires. En effet, pas fous, les coaches préfèrent laisser un peu d’espace à l’ancien joueur de Barcelone, quitte à se qu’il prenne le shoot plutôt que de le trapper et lui laisser l’opportunité de transmettre la balle à un coéquipier démarqué. D’autant que, même en pénétration, Ricky Rubio n’est pas une foudre de guerre : seulement 46% de ses tirs près du cercle sont convertis en paniers. On assiste là à un paradoxe assez surprenant : Ricky Rubio doit s’améliorer au scoring afin de mieux faire jouer ses coéquipiers et d’être un meilleur playmaker. Expliquons-nous. Si le natif d’El Masnou commence à rentrer ses tirs à mi, ou longue distance, son adversaire direct se verra dans l’obligation de serrer l’Espagnol de plus près, sous peine de prendre une pluie de shoots dans la tronche, comme peut le faire Tony Parker par moment. Un Rubio sans gros défaut, avec donc un shoot en progression, rendrait le pick-and-roll nettement plus efficace à Minnesota. En effet, sur chaque pick, les défenseurs devraient alors sortir pour contrôler l'Espagnol (le big men viendrait éloigner Rubio du panier avec son envergure), et Ricky n’aurait plus qu’à transmettre à Kevin Love ou Nikola Pekovic, meurtriers dans la raquette. Si les défenseurs décident de switcher, l’intérieur des Wolves se retrouverait avec un avantage de taille et vu les capacités offensives des deux Big Men, ce serait quasiment deux points assurés… De même, si Ricky Rubio attirait la défense par ses qualités de pénétrations et de shoots, de nombreux joueurs de Minnesota se trouveraient démarqués, prêts à tirer. Chase Budinger, Luke Ridnour, Alexey Shved, Derrick Williams ou encore J.J. Barea auraient nettement plus de place pour shooter ou attaquer le cercle. Ricky Rubio a face à lui un enjeu de taille. Alors que la majorité des meneurs doivent devenir de meilleurs playmaker afin d’éviter les traitements très durs de la défense adverse, lui doit améliorer son apport au scoring afin de mettre Minnesota sur la voie royale.

Les statistiques de Ricky Rubio

SEASON AVERAGES
Season Team G GS MPG FG% 3p% FT% OFF DEF RPG APG SPG BPG TO PF PPG
12-13 MIN 44 34 29.4 0.370 0.224 0.774 0.8 3.1 4.0 7.3 2.3 0.1 3.0 2.4 10.0
Career 85 65 31.7 0.364 0.296 0.787 0.7 3.4 4.1 7.7 2.2 0.2 3.1 2.4 10.3