Comme souvent depuis quelques années, le load management créé de la frustration chez les fans, mais aussi chez les analystes. Richard Jefferson, l'ancien joueur des Nets et des Cavs notamment, en a assez de voir des matches où les franchises mettent leurs stars au repos au risque de décevoir des gens qui ont payé cher pour venir les voir jouer.
Voici ce qu'il a expliqué sur le plateau d'ESPN, lui qui a disputé 7 saisons à au moins 80 matches dont 4 à 82 matches.
"J'ai eu la chance de jouer dans les années 2000. Mais on avait un seul préparateur physique, pas de masseur qui nous suivait partout, pas de bain froid ou de jacuzzi. Les équipes payent des millions de dollars aujourd'hui pour proposer ça à leurs joueurs. Et malgré ça, on nous dit que le basket, c'est dur. Vous pouvez regarder combien de matches j'ai joué durant ma carrière. Je vais vous dire pourquoi c'était important pour moi d'être tout le temps présent.
Je ne viens pas d'un milieu très favorisé. Pour Noël, mes parents m'avaient offert une place pour aller voir jouer les Spurs parce que David Robinson était mon joueur préféré. Ils ne pouvaient prendre qu'une seule place. Mon père travaillait comme agent de sécurité et de ménage. Il m'a déposé au match et m'a donné 5 dollars. J'étais seul parce que ma famille ne pouvait pas se permettre financièrement de venir au match aussi. [...]
A partir du moment où j'ai joué en NBA, je me suis souvenu chaque jour de mon père et du ticket unique que ma famille m'avait pris, mais aussi de toutes les familles qui devaient être dans le même cas. Si David Robinson n'avait pas joué ce soir-là... Rien que d'y penser, ça m'émeut. En 2003 lors des Finales contre les Spurs, j'ai pu lui dire qu'il était mon joueur préféré justement pour ces choses-là.
En tant que joueur, j'avais cette responsabilité là aussi. J'en veux aux équipes et aux staffs. Les joueurs de cette génération font davantage ce qu'on leur dit plutôt que de donner tout ce qu'ils ont sur le terrain. En tant que fans, ce que l'on veut voir, ce sont des gens qui aspirent au MVP mais vont vraiment affronter les autres stars quand elles se présentent face à elles. La gestion de la fatigue, c'est avant ou après le match, mais il faut jouer contre les meilleurs joueurs et les meilleures équipes. C'est comme ça que l'on devrait regarder les choses".
Forcément, on a envie de voir les meilleurs joueurs constamment sur le terrain et pas de rencontres où les coaches alignent des équipes déplumées. Il ne semble pas pouvoir y avoir de retour en arrière au niveau du load management, tant les franchises veulent s'assurer que les sommes qu'ils investissent sur les joueurs ne sont pas en péril. Le changement peut passer par l'allègement du calendrier, avec un plus faible nombre de matches. Mais ça aussi, ce ne sera pas simple à obtenir tant les droits TV génèrent d'argent.
Kevin Garnett et le load management : Vous me payez pour jouer, alors fermez vos gueules