Rendez-vous dans quatre ans

L'équipe de France n'a pas réussi l'exploit contre Team USA. Pas encore. Mais ça ne saurait tarder. Peut-être à Los Angeles.

Rendez-vous dans quatre ans

Si près. Et en même temps encore un peu trop loin. L’équipe de France s’est inclinée en finale des Jeux Olympiques contre Team USA (87-98). Comme il y a trois ans, à Tokyo. L’écart est un peu plus large qu’au Japon, où les Bleus s’étaient inclinés de cinq petits points, mais les joueurs de Vincent Collet ont donné l’impression qu’ils pouvaient le faire. Et même qu’ils allaient le faire.

Alors que peut-être qu’on s’est laissé emporter, un brin naïvement, dans un élan patriotique en voyant les tricolores revenir à trois petites longueurs de l’armada américaine dans les derniers instants de la partie. Peut-être que c’est la chaleur de ce public bouillant à l’Accor Arena de Bercy qui nous a amené à penser que la médaille d’Or olympique, la première de l’Histoire du basket français, nous tendait les bras. Ou peut-être encore que c’est l’engagement sans limite des Guerschon Yabusele, des Nando De Colo et de tous leurs coéquipiers qui nous ont fait rêver jusqu’au bout. Preuve que eux aussi y ont cru. Avant tout le monde.

Les Bleus tombent en finale contre Team USA et décrochent l’argent

Puis Stephen Curry nous a tous demandé gentiment de nous rassoir et d’apprécier le spectacle. Il n’a pas forcément sauvé les siens – après tout, ils ont été devant durant toute la deuxième mi-temps – mais il a brisé les derniers espoirs de l’équipe de France en plantant quatre paniers à trois-points dans les trois dernières minutes. Tous plus stratosphériques les uns que les autres.

Il y a eu quelques moments clés avant le récital du meilleur tireur d’élite de la planète. Des petits détails, des actions décisives, des petites imprécisions et des erreurs un peu vulgaires qui ont coûté aux Bleus le droit de rêver encore plus grand. Les deux pertes de balle consécutive alors qu’il n’y avait que six points d’écart par exemple. Ou encore les lancers gaspillés dans le « money time. »

Si près, si loin. Mais de moins en moins loin justement. Les émotions se mêlent et elles peuvent être contradictoires. D’un côté, la joie d’avoir tenu tête aux Américains tout en offrant un spectacle formidable pour finir avec une breloque en Argent un tournoi qui avait très mal débuté. De l’autre, la frustration de ne pas avoir su faire tomber un adversaire qui paraît donc de plus en plus prenable. Et certainement de moins en moins redouté.

Les Etats-Unis ont voulu effacer l’affront de la dernière Coupe du Monde, bouclée à la quatrième place aux Philippines l’an passé. LeBron James, Kevin Durant, Curry et une escouade de superstars se sont pointés dans l’hexagone en se baptisant « Les Avengers. » De quoi annoncer la couleur. Ils sont venus se venger mais, même s’ils ont réussi leur mission, la Serbie puis la France ont été proches d’infliger à trois des meilleurs basketteurs de tous les temps l’un des plus gros affronts de leur carrière.

Sans Curry et James, ce Team USA ne voyait même pas la finale. Sans Steph et Bron, ce sont les Evan Fournier et consorts qui terminaient sans doute sur la plus haute marche du podium. Mais ceux-là, ils ne seront plus là, justement, dans quatre ans. Le flambeau a été transmis aux Anthony Edwards, aux Jayson Tatum, aux Devin Booker. Des joueurs individuellement brillants mais qui n’ont pas la même aura et tout simplement pas le même talent.

Ils ont encore du temps pour progresser et grandir. Bien sûr. Mais la marge est de plus en plus fine, voir infime, pour les troupes US. Même quand ils envoient leur équipe A++. La différence athlétique avec les sélections européennes est de moins en moins marquée. Ces dernières ayant toujours pour elles l’avantage du vécu collectif, des principes de jeu, etc. Avec aussi de plus en plus de talents qui s’exportent en NBA. Comme Victor Wembanyama par exemple.

Meilleur marqueur de la finale (26 points), le pivot des San Antonio Spurs disputait seulement sa première compétition avec le maillot bleu. Lui aussi doit apprendre. Lui aussi va évoluer. Tout comme les autres pépites de sa génération. Les Bilal Coulibaly, Zaccharie Risacher, Alexandre Sarr, Tidjane Salaün, Nolan Traoré

Le timing jouait en faveur de Team USA. On l’oublierait presque avec cette médaille d’Argent mais l’équipe de France est en pleine transition. D’un groupe à un autre, avec sans doute encore plus de potentiel. La nouvelle Dream Team (autoproclamée) a gagné à Paris, chapeau. Maintenant, c’est aux Bleus de se venger en territoire américain, à Los Angeles. Rendez-vous dans quatre ans.

Crédit photo : FIBA

Cette équipe américaine était quand même vieillissante et le coaching de Kerr limité par la présence de ses megastars.
Les egos font qu'on a peut-être pas vu la meilleure team US possible sur le terrain.
LeBron avait l'air bien cramé sur le retour à -3 des français..Mais il ne serait jamais sorti dans le moneytime. Curry les a sorti d'un mauvais plan.
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