À ce stade de la Draft, Rayan Rupert pourrait être une merveilleuse prise pour les Portland Trail Blazers. Car, bien qu’il n’avait aucune garantie de partir dans les 30 premiers choix selon les dernières rumeurs, le voir attendre la 43e place dans la Green Room — dont il est sorti en dernier — était tout de même une surprise. Une mauvaise, surprise, compte tenu de la différence de statut qui sépare les joueurs draftés au premier tour de ceux relégués au second.
Pourtant, l’ailier, qui a passé la saison en Nouvelle-Zélande, débarque dans la ligue avec de belles promesses. Malgré de nombreuses incertitudes, il dispose sur le papier d’un grand potentiel, notamment en défense.
Rayan Rupert, la silhouette d’un joueur NBA
Le ticket de Rupert pour les États-Unis était d’abord son corps. 2 m de haut et 2,19 m d’envergure : des mesures qui en font un prototype physique idéal pour la NBA moderne. Une sorte d’héritage familial transmis par son père, le regretté Thierry Rupert, ancien international français, partagé avec sa sœur Iliana (1,94 m), jouant pour les Bleues.
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Malgré une fracture du poignet au mois de novembre, ces qualités ont permis au Français de tout juste 19 ans de faire bonne impression dans le Championnat d’Australie qu’il a rejoint à l’été 2022 après sa formation au pôle France.
« Le projet m’intéressait, je m’identifiais à d’autres qui avaient fait ce choix avec succès, Ousmane Dieng, Hugo Besson, LaMelo Ball… C’est une année où j’ai appris en accéléré. Jouer la finale devant 18 000 personnes a été une expérience forte », a-t-il raconté à Yann Onhona de L’Équipe.
Sa silhouette longue et élancée, ses qualités athlétiques et sa superbe mobilité en font un défenseur naturel. Doté d’une bonne compréhension du jeu et d’un puissant moteur, il semble destiné à devenir un spécialiste du domaine. C’est sans doute cela qui a séduit Portland.
Ils tiennent là un joueur qui pourra cadenasser les attaquants adverses et couvrir plusieurs postes s’il parvient à réaliser son potentiel. Possiblement plus, s’il parvient aussi à se libérer en attaque.
Un jeu offensif à construire
Avec les New Zealand Breakers, Rayan Rupert a montré les limites de sa palette offensive. Au-delà de son jeu en transition et de son playmaking convaincant, son arsenal offensif est encore trop faible pour peser véritablement sur le jeu des Blazers.
Son tir est en chantier (23 % à trois points, 71 % aux lancers cette année). Un chantier à un stade encore précoce. Sa progression sur cet aspect du jeu, et sur le plan offensif de manière général, déterminera probablement son plafond.
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Il faudra de la patience à sa nouvelle franchise pour faire de lui un joueur de premier plan. Son joueur préféré est Mikal Bridges, comme il le répète depuis maintenant plusieurs mois, et c’est ce que Portland — ironiquement fan de l’ailier des Nets — peut espérer trouver en lui.
« Je veux prouver mes capacités défensives et montrer aux équipes que je suis un joueur sous-coté offensivement », a-t-il assuré à ESPN en avril. « Je peux attaquer le cercle, jouer balle en main, shooter à mi-distance. Je peux apporter beaucoup de choses à une équipe NBA. Je suis capable de changer un match avec ma défense. »
Un rôle à définir à Portland
Rayan Rupert a un long chemin à parcourir, mais ses qualités défensives lui permettent déjà d’y mettre un pied et celui-ci pourrait l’emmener loin. À court terme, son rôle reste encore à définir. Le projet des Blazers, lui-même, est encore trouble.
L’arrivée de Scoot Henderson et la menace omniprésente du départ de Damian Lillard épaississent le brouillard autour des objectifs de la franchise. Si l’objectif est de gagner, Rupert sera sans doute trop juste pour s’imposer dans la rotation simplement par sa défense. Si le champ libre est donné à la jeunesse, il aura certainement le loisir de se montrer dans l’Oregon.
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