Rajon Rondo fait déjà baver les Bulls

Arrivé à Chicago cet été, Rajon Rondo semble avoir déjà convaincu ses nouveaux coéquipiers aux Bulls. Il est déjà un patron dans l'Illinois.

Rajon Rondo fait déjà baver les Bulls
Les Chicago Bulls ont pris un chemin inattendu cet été. Alors que la franchise avait entamé un processus de reconstruction autour de Jimmy Butler et des autres jeunes joueurs de l'effectif, sacrifiant notamment l'enfant chéri Derrick Rose dans l'affaire, les dirigeants n'ont pas laissé les opportunités - sans doute imprévues - de signer Rajon Rondo puis Dwyane Wade. Les deux All-Stars sont désormais associés à un autre cadre, Butler, dans ce qui constitue un trio alléchant, intrigant mais aussi terriblement peu complèmentaire sur le papier. [superquote pos="d"]"Rondo, le meilleur meneur avec lequel j'ai joué." Dwyane Wade[/superquote]C'est la grande question à Chicago : comment Fred Hoiberg va-t-il pouvoir mettre en place un basket axé sur le "pace-and-space" avec si peu de shooteurs dans son cinq de départ. Comment les taureaux vont-ils cohabiter avec trois slasheurs mais un seul ballon sur le parquet ? En attendant des réponses, un homme a déjà conquis le coeur de ses coéquipiers. Rajon Rondo, revenu sur le devant de la scène grâce à une belle saison individuelle du côté des Sacramento Kings l'an passé, ne cesse de revenir dans les sujets de discussion depuis le début du camp d'entraînement.
"Il est super intelligent. Il voit des choses avant même que l'action se développe. Il rend le boulot des autres plus facile. Il n'est pas seulement un leader en attaque, il communique aussi beaucoup en défense", assure Jimmy Butler.
[caption id="attachment_310025" align="alignleft" width="318"] Rajon Rondo a retrouvé un niveau de jeu proche de celui d'un All-Star à Sacramento.[/caption] Il remplit le rôle d'un meneur, une notion peu connue de "Jimmy Buckets" qui a surtout côtoyé des gunners comme Rose, John Lucas III, Nate Robinson, C.J. Watson, D.J. Augustin, etc. Hormis Kirk Hinrich, aucun des récents point guards des Bulls répondaient au profil du gestionnaire capable de dicter le tempo d'une rencontre. Et encore, même Hinrich était plus reconnu pour ses coups de vice que ses caviars. Rondo, lui, est la Rolls Royce des meneurs à l'ancienne capable de servir ses coéquipiers dans les meilleures dispositions. Des joueurs comme Doug McDermott - promis à une très belle saison -, Nikola Mirotic, Robin Lopez et Butler vont briller à ses côtés. Pour rappel, il distribuait 11,7 passes par match avec les Kings lors de l'exercice précédent. Une référence dans cette ligue où les arrières scoreurs sont souverains. Mais si Butler est encore jeune sur le circuit, Dwyane Wade a déjà plus de bouteille. Il n'est pas impressionné par le premier venu. Et pourtant, lui aussi a cédé rapidement aux charmes de son nouveau coéquipier.
"C'est le meilleur meneur avec lequel j'ai joué", balance simplement le triple champion NBA.
Une déclaration simple mais tout de même forte de sens. Pour relativiser, notons que Wade a essentiellement connu un Gary Payton en fin de carrière (37 ans) lorsque ce dernier est venu chercher une bague au Miami Heat. S'en sont suivis Mario Chalmers et Goran Dragic. Le premier étant plutôt un shooteur capable de bien défendre et le second n'ayant jamais développé à Miami le basket flamboyant qui était le sien à Phoenix.

Des compliments forts pour faire oublier les vrais doutes ?

[caption id="attachment_333104" align="alignleft" width="318"] Mais comment les Bulls vont-ils faire jouer ces trois gars ensemble ?[/caption] Cet engouement populaire autour de Rajon Rondo est rassurant mais il laisse aussi songeur. Les Bulls se sont-ils fait passer le mot ? La franchise cherche-t-elle absolument à insuffler un élan de confiance à l'heure où les analystes décortiquent chaque équipe et s'interrogent sur la façon dont les Bulls vont faire cohabiter leurs trois têtes d'affiche ? Peut-être que toutes ses déclarations sont un leurre. Ou peut-être qu'elle reflète effectivement l'enthousiasme naissant dans la "Windy City". Les joueurs intelligents finissent toujours par trouver une solution et Rondo comme Wade sont certainement parmi les acteurs au QI basket les plus élevés du championnat. Ils ont les atouts pour faire de cette faiblesse - sur le papier - une force. Mais même sans vraiment se trouver, la Conférence Est est suffisamment ouverte, en progression certes mais toujours ouverte et pas spécialement brillante, pour que les Bulls se fraient un chemin sans encombres pendant la saison régulière où les talents suffisent parfois à prendre le dessus sur un vrai système de jeu. En revanche, pour réellement aller loin en playoffs et espérer rivaliser avec les redoutables Cleveland Cavaliers, il faudra effectivement un grand Rajon Rondo. Et une façon de le faire évoluer sur le terrain avec Wade et Butler sans déchirer les ego et sans handicaper les Bulls en attaque. Une toute autre paire de manches.