Les Celtics doivent-ils se reconstruire autour de Rondo ?

Rajon Rondo doit vite s'imposer comme un leader des Celtics sous peine d'être expédié ailleurs. Et Boston doit vite l'entourer sous peine de le voir partir... Mais le meneur a t-il vraiment la carrure d'un franchise player ?

Les Celtics doivent-ils se reconstruire autour de Rondo ?
Rajon Rondo déambulait d’un bout à l’autre du banc des Boston Celtics. Costard-cravate, feuille de statistiques à la main, il analysait les chiffres de son équipe. Maître incontesté du puissance quatre (si, si vous savez le jeu avec des pions rouges et jaunes) en raison d’un QI très développé, le natif de Louisville a toujours été dans l’anticipation, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Sur le banc, Rondo donnait déjà l’impression d’être un assistant coach de Brad Stevens. Une carrière dans le coaching qui lui tend déjà les bras.
« Je ne veux pas seulement être un leader ici. Si je veux devenir coach après ça, je dois déjà être un leader sur le terrain et apprendre comment parler aux gars. Vous savez, on ne peut pas traiter tout le monde de la même manière. Les gars ne réagissent pas tous pareil aux critiques. J’apprends depuis que je suis arrivé dans cette ligue », explique le joueur de 28 ans au Boston Herald.
Avant de penser à devenir un jour tacticien, Rajon Rondo doit donc s’imposer comme le leader incontesté des Boston Celtics. A priori, il a tout pour occuper ce rôle au sein d’une formation en reconstruction composée essentiellement de jeunes joueurs.
« Je suis le plus vieux ici juste après le mec là-bas », dit-il en pointant Gerald Wallace du doigt. « C’est un super opportunité. »

Rajon Rondo, franchise player ?

Le meneur des Celtics a toujours été un général sur le parquet. En revanche, son rôle était avant tout d’alimenter Kevin Garnett, Paul Pierce et Ray Allen en bons ballons. Le numéro 9 de Boston est l’un des meilleurs meneurs passeurs de la ligue mais il a désormais peu d’options offensives crédibles à ses côtés. Jeff Green déçoit un peu mais reste capable de coup d’éclat, Avery Bradley a gagné en efficacité et Jared Sullinger prend son envol progressivement. Derrière, c’est le désert. Autrement dit, Rajon Rondo devra 1) retrouver son niveau de jeu après presque un an d’absence en raison de sa blessure au genou, 2) avoir plus d’impact au scoring. Le franchise player est souvent assimilé au meilleur marqueur – ce qui n’est bien sûr pas totalement exact – et le profil de Rondo contraste avec celui des meneurs scoreurs actuels. Pour autant, c’est un leader incontesté selon Danny Ainge, le président des Celtics :
« Je ne m’attends pas à ce que Rajon soit un leader idéal mais il a de l’expérience. Il a appris de KG, de Paul et de Doc. Il a sa propre expérience. Je pense qu’il va devenir un meilleur leader au fil des années. »

Les Celtics face à un dilemme

Rajon Rondo va vite devoir prouver à ses dirigeants qu’il est capable de porter l’équipe dans les années à venir. Les dirigeants des Celtics n’ont pas encore trouvé l’élément central autour duquel ils souhaitent se reconstruire. Rondo est le favori pour incarner ce rôle, pour l’instant, en raison de son vécu au sein de la franchise. Mais il ne serait pas absurde que les Celtics se décident à le transférer pour récupérer un jeune joueur prometteur ou/et des tours de draft. Dans le même temps, si Boston décide de conserver son meneur, les dirigeants devront le convaincre qu’ils sont capables de monter rapidement une formation compétitive. Rajon Rondo a été champion NBA dès sa saison sophomore. Il ne se contentera pas de jouer le premier tour des playoffs. Si jamais le meneur sentait que la franchise ne pouvait pas répondre à ses attentes, il a la possibilité de devenir free agent dès 2015…