"J'ai échoué encore et encore. C'est pour cette raison que j'ai réussi", Michael Jordan
On a parfois tendance à oublier à quel point Michael Jordan a attendu et galéré avant de vraiment atteindre les sommets. Pas les sommets individuels, mais collectifs. Il y a eu des années de disette. Des sorties au premier tour des playoffs. Puis il s’est cassé les dents - presque littéralement - contre les Pistons à la fin des 80’s. Des échecs répétés qui étaient nécessaires.
Il est vraiment important de le souligner. Surtout à notre époque où l’on demande à tout le monde de gagner, et tout de suite. Il n’y a plus ce recul. On demande à chaque superstar de faire comme Jordan et de décrocher des titres. Six sur six. Mais non. Justement. "MJ" a connu son lot de peines. Il souffrait des comparaisons avec Larry Bird et Magic Johnson, considérés comme de "vrais" champions. Puis il y a eu la libération après le premier titre en 1991.
5 fois où Michael Jordan l'a pris personnellement
L'échec, il l'a de nouveau vécu à son retour en NBA, après un an et demi de retraite et une expérience dans le baseball. Certes, il y a eu Three-Peat, mais il y a aussi eu une demi-saison compliquée et une élimination en playoffs contre Orlando en 1995.
Cet échec face au Magic a obsédé Jordan, comme l'a expliqué Penny Hardaway, l'un de ses bourreaux.
"Michael n'était pas à son meilleur niveau. Ce n'était pas le MJ que l'on connaissait. Quand il est revenu, il était rouillé et c'était normal. Même quand il a repris son numéro 23 pour le game 2, il a été un peu meilleur, mais on voyait quand même qu'il était toujours rouillé.
Le United Center (qui avait été inauguré l'année passée, NDLR) n'était pas trop son truc au début. Il avait du mal avec la planche, le cercle, le fait que la salle soit plus grande... Beaucoup de choses ont joué en notre faveur, il n'était pas lui-même, c'est clair. On les a donc battus et ça a vraiment fait mal à Michael.
Tout l'été qui a suivi, on était dans son esprit. Il s'est mis en tête que nous étions cette nouvelle équipe qui arrivait pour se mettre en travers son chemin et qu'il devrait battre comme il avait dû le faire avec les Pistons et d'autres. L'année suivante, donc, il est arrivé contre nous avec l'esprit de revanche. Même si on était blessés, c'était un Michael Jordan complètement différent.
Il était plus difficile à défendre, mais il était aussi beaucoup plus tenace en défense. C'était devenu personnel pour lui", raconte Hardaway dans son passage chez Colin Cowherd.
Après chaque défaite, "His Airness" a puisé une motivation nouvelle pour revenir plus fort et mettre tout le monde d'accord. C'est ce qu'il entendait par là en invoquant le besoin d'échouer pour conserver ou retrouver ce surplus de motivation et cette envie maladive de gagner.
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