"En NBA, les jeunots jouent aux dames, moi aux échecs", Kobe Bryant
Kobe Bryant était très conscient des atouts qu'il avait développés en termes physiques et techniques à force de travail. Mais il ne faut pas non plus occulter l'aspect mental et intellectuel du génie du Black Mamba. Quand il expliquait, dans la deuxième partie de sa carrière, qu'il jouait aux échecs pendant que les autres jouaient aux dames, c'était une manière d'expliquer que sa conception et sa connaissance du jeu étaient bien plus complexes et approfondies que celles de ses rivaux.
Michael Tillery, qui écrivait pour The Nation, expliquait la science tactique de Kobe de cette manière :
"Je regardais souvent Kobe quand il venait jouer à Philadelphie. Un journaliste nommé E. James Beale m'avait dit : 'Je me demande si Kobe se représente le terrain comme un échiquier". Effectivement, il y avait de ça. Son esprit envisage le terrain indépendamment du jeu.
Lorsque les autres joueurs ont le ballon, ils l'utilisent en fonction du terrain traditionnel. Ils regarde les lignes de délimitation et de sortie. Kobe regardait le terrain par cases, pour visualiser certains endroits précis où il pouvait marquer, comme avec son elbow jumper, puis bougeait de case en case, comme sur un échiquier".
Kobe Bryant avait fréquemment un coup d'avance, ce qui lui a permis d'être, on l'oublie parfois, un défenseur d'élite en plus d'être l'un des attaquants les plus meurtriers de l'histoire de la NBA.
La manière dont Kobe parvenait à anticiper les choses et à disséquer les actions - comme on a trop brièvement pu le voir dans l'émission "Details" qu'il présentait avant sa mort - à tel point que ses camarades en restaient parfois bouche bée. Julius Randle, qui a côtoyé l'icône aux Lakers dans des temps difficiles, le décrivait comme "un homme à la frontière du génie".
Phil Jackson avait expliqué un jour que Kobe Bryant avait appris et maîtrisé l'attaque en triangle en deux jours, là où certains pouvaient passer une carrière entière à tenter de la comprendre, en vain.