Le retour en force de Serge Ibaka
On serait presque passé à côté de la résurrection de Serge Ibaka. Le Congolais est en état de grâce depuis quatre rencontres. Auteur du premier match à plus de 20 points et 20 rebonds de l’histoire du Thunder (21 pts, 22 rbds) lors d’une victoire éclatante contre Dallas, il a ensuite cumulé 16 pts et 12 rbds contre Charlotte, 20 pts/8rbds et 8 fucking blocks lors d’un carton contre Denver avant de planter 23 pts et 10 rbds à domicile contre Indiana.« Il est dans un bon rythme et il est lancé sur une belle série actuellement », reconnait Scott Brooks.Ibaka tourne donc à 20 points (63% aux tirs), 13 rebonds et 3,5 blocks sur les quatre derniers matches. Ces statistiques sont celles d'un vrai lieutenant capable d’épauler une superstar NBA – en l’occurrence Russell Westbrook. On l’attendait à ce niveau… en novembre dernier, lorsque le Thunder manquait cruellement de solutions en attaque. Le natif de Brazzaville – dont un film sur sa vie a été tourné par Grantland – s’était alors muté en shooteur extérieur. Il ne se bagarrait plus sous les arceaux mais passait une majeure partie du temps en attaque autour de la ligne à trois-points, arrosant en catch and shoot à la manière d’un Kyle Korver mais sans la réussite de Kyle Korver. Serge Ibaka tentait plus de trois fois sa chance derrière l’arc chaque soir (avec, il est vrai, un très correct 38% de réussite). Mais sa tendance nouvelle à dégainer de loin n’a pas pour autant étirer le jeu du Thunder et offert des espaces à Kevin Durant et Russell Westbrook. Les coaches adverses ne donnent pas comme consigne à leurs joueurs de surveiller l’intérieur du Thunder lorsqu’il est derrière la ligne à trois-points, à moins qu’il soit excentré dans un coin du parquet. Ibaka bénéficiait de tirs ouverts de temps à autre, ce qui explique aussi son pourcentage de réussite. Il ne créait pas de jeu ni d’opportunités pour ses coéquipiers et son intensité a été revue de deux ou trois crans à la baisse. Il tournait même à 42% de réussite lors des quatorze matches qui ont précédés le All-Star Game. La coupure lui a fait le plus grand bien. Serge Ibaka est revenu reposé et il est désormais à nouveau l’un des joueurs clés d’Oklahoma City. Il est revenu à ses premières valeurs : il défend dur, il se bat aux rebonds, cherche des bonnes positions de tirs dans la raquette et joue les gâchettes à mi-distance. Et c’est nettement mieux ainsi. OKC a un (des) nouveaux visages mais la franchise conserve la même ambition. Serge Ibaka n’est pas un homme métamorphosé, il est simplement redevenu le joueur que l’on a toujours connu.