Qui est Will Hardy, le nouveau coach du Utah Jazz ?

Prochain coach du Utah Jazz, qui est Will Hardy ? Retour sur son parcours aux San Antonio Spurs et aux Boston Celtics, jusqu'à Salt Lake City.

Qui est Will Hardy, le nouveau coach du Utah Jazz ?

À seulement 34 ans, Will Hardy s’apprête à devenir le plus jeune coach en activité en NBA. Le Utah Jazz lui fait pourtant confiance pour amener l’équipe loin, dans un contexte difficile. Qui est le nouvel entraîneur de Donovan Mitchell et Rudy Gobert à Salt Lake City ?

Le front office de Danny Ainge n’a pas fait les choses à moitié dans son processus de recrutement. Une quinzaine de candidats ont été envisagés pour remplacer Quin Snyder, qui a quitté le navire à la fin de la saison. Hardy a primé sur les autres finalistes, Joe Mazzulla (Celtics), Adrian Griffin (Raptors) et Alex Jensen (Jazz), qui ont également rencontré les propriétaires. Le Jazz lui a ainsi proposé un contrat de cinq ans à la tête de l’équipe, d’après ESPN.

On pourrait éventuellement croire que c’est son lien avec Boston qui a poussé Ainge à choisir un assistant des Celtics, mais Will Hardy n’est là que depuis une saison. Il a rejoint le coaching staff d’Ime Udoka l’été dernier et a contribué au run de son équipe jusqu’en Finales NBA. Il a très vite noué des liens avec ses joueurs, dont Jayson Tatum, apparemment heureux pour sa promotion.

De la troisième division à la NBA

L’entraîneur n’a jamais particulièrement brillé en tant que joueur. Il a joué en troisième division au niveau universitaire, une expérience plutôt anecdotique. Sa carrière a en réalité commencé aux Spurs, où il a débuté en tant que coordinateur vidéo. Il est entré dans la franchise par un stage, décroché grâce à une connaissance.

Rapidement, Hardy s’est fait une place sur le prestigieux banc de Gregg Popovich. Une opportunité inespérée pour lui, si bien qu’il a eu du mal à y croire.

"(Popovich) a dit : ‘tu es maintenant coach des San Antonio Spurs’. J’étais étonné, heureux et mort de peur. Je me souviens avoir appelé ma femme et lui avoir dit : ‘Je suis à peu près sûr que Pop m’a nommé assistant coach. Je ne sais pas, je dois clarifier cela, parce qu’il l’a dit très vite'", a-t-il raconté dans une interview pour le Boston Globe l’année dernière.

Il s’est alors imposé comme l’un des assistants de confiance de Pop pendant quatre saisons. Le coach légendaire lui a notamment confié les rênes de l’équipe de Summer League pendant plusieurs années. Une responsabilité qu’il n’aurait pas donnée à n’importe qui.

Fidèle au poste, le jeune entraîneur a même suivi Popovich avec Team USA. Entre cette expérience et celle qu’il l’a accumulée à San Antonio, il s’est imprégné des enseignements de son mentor. Il a fini par pleinement embrasser la culture Spurs.

"Ça a toujours été une question d’altruisme. Coach Pop dit tout le temps : ‘Remets-toi en question. Il ne s’agit pas de toi’", a expliqué Hardy.

C’est également avec la sélection nationale qu’il a créé un lien à Ime Udoka, un autre disciple. Tous les deux membres du coaching staff lors de la Coupe du Monde de 2019, il s’est rapproché de lui et des joueurs des Celtics présents. C’est ce qui lui a permis, par la suite, de rejoindre le coaching staff de Boston. Une apparition en Finales NBA plus tard, il est prêt à mettre toute cette expérience au service de sa propre équipe.

Un choix facile pour le Jazz

Malgré l’abondance de candidats, la décision était « facile » pour le front office, d’après The Salt Lake Tribune. En effet, Will Hardy a beaucoup impressionné les dirigeants de la franchise lors de ses entretiens. Assez pour les pousser à trancher en sa faveur, apparemment.

Ses anciens collègues, notamment aux Spurs et aux Celtics, ont tous été élogieux à son sujet. Utah était ainsi suffisamment confiant pour lui proposer un contrat de cinq ans, au terme d’un processus fastidieux.

Son profil a tant plu que Danny Ainge et son groupe l’ont préféré à Johnnie Bryant, le favori de Donovan Mitchell. Une nouvelle qui met les points sur les i dans l’organisation. Ils ont aussi privilégié un jeune plutôt qu’un entraîneur très expérimenté, comme Terry Stotts et Frank Vogel, également en lice pour le poste. Une tendance qui se dessine ces dernières années en NBA, avec les Steve Kerr, Nick Nurse et Ime Udoka.

Il ne faut cependant pas s’arrêter à l’âge du coach. Il est certes plus jeune que deux joueurs de l’équipe, Mike Conley et Rudy Gay, avec ses 34 ans. Mais il dit avoir une approche « old school », non loin de celle de Popovich, très portée sur l’éthique de travail. Un compromis intéressant entre les deux mondes.

Il sera particulièrement délicat de remplacer Quin Snyder, deuxième coach le plus victorieux de l’histoire du Jazz. Son départ a véritablement marqué la fin d’une ère. Leurs racines communes à San Antonio laissent néanmoins imaginer que Will Hardy pourrait être son digne successeur.

La franchise n’a connu que cinq entraîneurs depuis son arrivée à Utah en 1979. Dans un contexte moins stable que d’ordinaire, avec de nombreuses rumeurs de transfert, il sera difficile de reprendre le flambeau pour le sixième. Seul l’avenir nous dira si le Jazz a fait le bon choix ou si son audace était mal placée.

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