Dans les années 80, avant leur avènement et en même temps qu'ils infligeaient des douleurs physiques et morales aux Chicago Bulls de Michael Jordan, les Detroit Pistons entretenaient une rivalité intense avec les Boston Celtics. Larry Bird, la superstar des C's, cristallisait la haine des fans de Motor City, mais aussi... des joueurs de Detroit.
Certains comme Bill Laimbeer, étaient fidèles à eux-mêmes et se comportaient en bouchers avec lui, simplement parce qu'il incarnait l'adversaire. Les mandales étaient monnaie courante entre "Larry Legend" et le pivot des Pistons. D'autres, comme Dennis Rodman ou Isiah Thomas, voyaient dans la popularité de Larry Bird une manifestation du suprémacisme blanc à l'oeuvre en NBA et aux Etats-Unis.
En 1987, après une série à nouveau houleuse remportée par Boston, Dennis Rodman a vrillé et dit tout haut ce qu'il pensait depuis visiblement longtemps tout bas.
"Larry Bird n'est pas Dieu. Il n'est pas le meilleur joueur de la NBA. Pas pour moi. Il est blanc. C'est la raison pour laquelle il a reçu le titre de MVP. Personne ne donne de crédit à Magic Johnson, qui méritait déjà le titre la saison dernière.
Je m'en moque, vous pouvez aller lui dire que j'ai dit ça. Je sais que vous le marquerez dans l'article dans tous les cas", avait lâché The Worm, qui était alors un rookie, dans le New York Times.
Plutôt que de calmer les ardeurs de son jeune camarade, Isiah Thomas a complètement abondé dans son sens.
"Je pense que Larry Bird est un très, très bon basketteur. Il a un talent exceptionnel. Mais je suis d'accord avec Rodman. S'il était noir, il serait juste un autre bon joueur".
Que Larry Bird ait pu être soutenu et encouragé - à son détriment d'ailleurs, puisqu'il n'a pas une once de racisme en lui - par des suprémaciste que son ascension et son talent arrangeaient bien, c'est indéniable. Qu'on le considère par contre comme un joueur banal qui n'aurait rien fait dans un autre contexte, c'est de l'ignorance et du mépris.
Les bastons entre Larry Bird et Bill Laimbeer
La magie de Larry Bird passait même à travers la radio