La première saison de Victor Wembanyama en NBA a surpassé les attentes sur le plan individuel, mais elle a laissé les fans des Spurs sur leur faim en termes de résultats collectifs. L’évolution du groupe et les recrutements de l’intersaison laissent désormais présager une nette amélioration par rapport à l’exercice 2023-24. Quel est le plafond de « Wemby » et de ses Spurs cette année ?
Victor Wembanyama, déjà parmi les meilleurs joueurs de la ligue
Victor Wembanyama a débuté sa carrière en NBA sur des bases historiques. Propulsé comme leader des Spurs avec des statistiques remarquables (21,4 points et 10,6 rebonds) et surtout un niveau de jeu phénoménal, il s’est immédiatement imposé dans l’élite de la ligue. Pour preuve, il est devenu le premier rookie sélectionné dans la All-Defensive First Team, terminant au passage deuxième au vote pour le titre de Défenseur de l’année.
À seulement 20 ans, le Français est maintenant considéré comme le favori pour le DPOY et peut viser d’autres récompenses individuelles de premier plan (All-NBA Team, All-Star). Il a montré qu’il était capable de jouer à ce niveau lors de la dernière partie de la saison, avec de nets progrès par rapport à ses premiers mois à San Antonio.
Victor Wembanyaman, en réponse à @MaximeAubin1 :
« Bien sûr, j'aimerais être All-Star, mais je suis convaincu que si j'aide mon équipe du mieux possible, je le serai. C'est la même chose pour les autres récompenses individuelles. Au final, si j’aide mon équipe dans tous les… pic.twitter.com/hfFEFQRu9l
— Benjamin Moubèche (@BenjaminMoubech) September 30, 2024
En reprenant là où il s’est arrêté, Wembanyama pourrait s’imposer comme l’un des 10 meilleurs joueurs de la ligue. En 2023-24, sa productivité était déjà impressionnante avec 25,9 points pour 75 possessions (dans le top 6 % de la ligue) et il était directement impliqué dans 46,7 % des actions de l’équipe (top 7 %). Pourtant, il peut viser encore plus haut cette saison. Grâce à sa progression constante et à un effectif plus solide, avec Chris Paul à la mène, il devrait gagner en efficacité et franchir un nouveau palier.
Après un été productif, qui lui a permis de se renforcer physiquement tout en gagnant en expérience, l’évolution de Victor Wembanyama sera sans doute l’élément le plus intrigant cette saison aux Spurs. Si tout se passe comme prévu, la question ne sera plus de savoir s’il fait partie des meilleurs joueurs de la NBA, mais plutôt de déterminer sa place dans le top 15.
Podcast : Victor Wembanyama est-il utilisé de la bonne manière aux Spurs ?
Aux Spurs, l’ambition de retrouver les playoffs
Lors du media day, l’ambition affichée par les Spurs était claire : les playoffs, ou au moins le play-in. C’est sans doute là que se situe le plafond pour cette équipe. Atteindre la postseason serait, pour l’une des franchises les moins bien classées de la saison dernière (22 victoires contre 60 défaites), un progrès conséquent.
San Antonio se démarquait déjà des autres équipes du bas de classement l’année dernière par la qualité de son jeu. Tous les coaches qui les affrontaient la saison passée les prenaient au sérieux, bien plus que les autres équipes hors du top 10. Sous la houlette de Gregg Popovich, l’équipe a développé un style équilibré, avec une circulation de balle fluide et des systèmes parfois redoutables autour de Victor Wembanyama et Devin Vassell. Leurs victoires en fin de saison contre les Nuggets, les Knicks et le Thunder en témoignent.
Chris Paul et Harrison Barnes, recrutés cet été, pourraient bien être les pièces manquantes pour se qualifier au play-in. Les deux vétérans apporteront une expérience qui manquait cruellement à l’effectif, ainsi que leurs propres qualités. Les talents de gestionnaire de Paul pourraient débloquer beaucoup de choses, et le tir de Barnes (39 % de moyenne en catch-and-shoot) sera un atout précieux.
Victor Wembanyama et Chris Paul 👀 pic.twitter.com/xWDjC9oIkj
— REVERSE (@REVERSEMAGAZINE) September 30, 2024
En plus de ces ajouts, les joueurs déjà présents l’année dernière ont progressé. Devin Vassell a franchi un cap en termes d’efficacité et d’agressivité grâce à ses progrès sur les drives. Il est prêt à devenir un lieutenant solide. Jeremy Sochan, replacé à son poste naturel, devrait être plus à l’aise. Tre Jones a nettement amélioré son tir, Keldon Johnson assume un rôle plus adapté en sortie de banc, Malaki Branham et Blake Wesley sont devenus des options intéressantes dans la rotation.
Les Spurs ne figurent pas parmi les favoris pour terminer dans le top 10 de la Conférence Ouest, mais ils en ont le potentiel. Leur réussite dépendra aussi de leur stratégie : privilégieront-ils le développement, comme l’année dernière, ou le succès immédiat ?
2024-25, une question de priorités
Il y a peut-être une nuance entre ce que les Spurs peuvent faire et ce qu’ils veulent faire en tant qu’organisation. La saison dernière, les résultats auraient probablement été plus convaincants si l’on avait attribué aux joueurs des rôles plus structurés et logiques — en évitant de placer Jeremy Sochan à la mène et en laissant moins de liberté aux jeunes. Cependant, la priorité n’était pas la victoire, mais plutôt les progrès du groupe.
Le projet de San Antonio reste avant tout un projet à long terme, avec une moyenne d’âge bien inférieure à celle de la ligue. La franchise pourrait ainsi poursuivre sur sa lancée et privilégier le développement des jeunes, quitte à sacrifier les résultats immédiats. En poussant cette logique à l’extrême, elle pourrait même se retrouver avec un nouveau choix élevé à la draft.
La draft 2025 s’annonce comme l’une des meilleures des deux dernières décennies. Avec Cooper Flagg en tête d’affiche et de nombreux talents prometteurs derrière lui, plusieurs franchises seront tentées de tanker. Les Spurs pourraient bien faire partie de celles-ci. Il convient donc de tempérer les attentes en attendant de voir la direction que prend la franchise. Rien ne garantit que Victor Wembanyama et ses coéquipiers amélioreront significativement leur bilan.
Même si accrocher les playins seraient déjà un sacré exploit!
Go Spurs Go