Preview – L’année ou jamais pour les Knicks?

En misère de titre depuis 40 ans, les Knicks jouent sûrement leur va-tout dans une Conférence Est un peu bouchée, question perspective.

Preview – L’année ou jamais pour les Knicks?

Une franchise remaniée

Forcément, avec l’hospice de vieux qu’était devenu une partie du roster des New York Knicks l’an dernier (Kidd, Camby, Sheed, Thomas), un rajeunissement de l’effectif s’imposait. Pour remplacer les papys new-yorkais, le GM, Glen Grunwald, est allé récuperer Bargnani à Toronto (lâchant surtout Steve Novak et, les Knicks restant les Knicks, des tours de draft dans l’affaire…) tout en récupérant les vétérans Beno Udrih et Metta World Peace (la caution tough des Knicks, vous disait-on la semaine dernière) et en faisant resigner Prigioni, l’une des belles satisfactions de l’an dernier. Les Knicks restant les Knicks (vous sentez la ritournelle qui s’installe, non ?), Grunwald s’est fait virer de son poste par James Dolan, le propriétaire, 5 jours avant le début du camp d’entrainement et s’y est fait remplacer par Steve Mills qui pensait être viré quelques jours auparavant lorsqu’il avait découvert que son bureau était occupé par quelqu’un d’autre et qu’il avait aussi perdu sa place de parking… Only in New York, dit-on… Manifestement, Dolan n’aurait pas apprécié la sortie de route face aux Pacers en playoffs et aurait décidé de changer les choses. On peut s’étonner de la date mais aussi du choix d’un homme comme Mills, l’une des têtes de proue de l’Administration Isiah Thomas, que l’on peut facilement qualifier de pire période des 40 dernières années pour la franchise.

Une superstar dans le doute

Carmelo jouait à Denver mais Carmelo voulait jouer à New York, Carmelo a boudé, Carmelo est parti à New York. Résultat des courses : une grosse extension de contrat bien P.H.A.T mais toujours 0 bague à son doigt alors que ses collègues de la draft 2003 commencent à accumuler un beau petit palmarès. Abordant sa dernière année de contrat (22,4 millions de dollars), le #7 possède une ETO (Early Termination Option=Clause de résiliation anticipée) qui lui permettra d’être free-agent en juillet prochain s’il le décide. On avait eu le droit au Dwightmare, on va sûrement avoir le droit au retour du fils du Melo-Drama (et il est vraiment pas content…). En attendant le dénouement de ce feuilleton qui s’annonce aussi passionnant que l’épisode 5 de la saion 21 de Derrick (celui où le vieux Mr Schreiber sort de l’hospice afin que ses enfants veillent desormais sur lui…), Melo disputera une saison de plus au Garden, sa 3e de suite puisqu’il avait commencé celle de 2010 sous les couleurs des Nuggets. Avec son repositionnement en 4, l’ailier des Knicks a effectué l’une de ses meilleures saisons statistiques l’an dernier avec 28,7 pts, 6,9 rbds et 2,6 passes de moyenne en 67 matches disputes. Ses pourcentages LF/tirs à 2 pts/tirs à 3 pts ont également été de très belle facture (22 millions de factures mais tout de même…) : 83/44/37, des chiffres de All-Star, ce qu’il est maintenant sans discontinuer depuis 2007 et qui lui ont même valu une place dans la NBA All-Second Team, ce qui ne lui était arrivé qu’en 2009-2010. Malgré tout, les Knicks n’ont pas su profiter d’une année où D-Rose n’a pas joué pour aller titiller le Heat, se prenant les pieds dans le tapis face aux Pacers. Carmelo aura bien tout tenté lors du Game 6 mais son quatrième quart-temps calamiteux (d’autres diront miteux, tout simplement) aura eu raison de la saison des Knickerbockers (4pts à 2/7, 1 passe, 2 fautes, 3 balles perdues). Surtout, ce match aura marqué les esprits par ce qui restera comme l’un des plus beaux contres de l’histoire des playoffs. Carmelo si proche du but mais, en même temps, si loin, son histoire d’amour avec les Knicks pourrait prendre fin en juin prochain.

Un schéma de jeu incertain

Small-ball, Tall-ball, il ne manque plus que Sam Cassell vienne nous rejouer Big balls pour que le tour des balls soit fait. Mike Woodson semble encore quelque peu indécis quant à ce qu’il compte faire avec son effectif, bien qu’il ait déjà déclaré vouloir restreindre sa rotation à 9-10 joueurs. La grosse question de ce début de saison reste la composition de son effectif. Avec le départ de Jason Kidd, Raymond Felton semble être un élément indispensable au backcourt des Knicks, tant sur le plan du leadership que sur celui du jeu. Alors que les vétérans, désormais retraités, prenaient l’effectif sous leurs ailes, c’est au tour de Chandler, Anthony, Stoud’ et Felton d’assurer un présence plus importante et rassurante auprès des nouveaux de l’effectif. Dans la construction du jeu, Felton devra aussi jongler avec des partenaires différents. Alors que les Knicks avaient réussi une très belle fin de saison avec le duo Prigioni-Felton (15v-1d dans ces matches), le coach a décidé de commencer avec un seul meneur de jeu traditionnel afin d’aligner les plus imposants Shumpert ou Smith au poste 2. C’est ainsi que les Knicks ont d’ailleurs débuté leur match de pré-saison face aux Bobcats, perdu 85-83. [superquote pos="d"]Small-ball, Tall-ball, il ne manque plus que Sam Cassell vienne nous rejouer Big balls pour que le tour des balls soit fait. [/superquote] Sur les postes d’ailier, la rotation devrait s’imposer d’elle-même entre Melo, Stoud’ et Bargnani, dans ce qui pourrait devenir la pire ligne défensive de l’histoire de la Ligue… On devrait donc pouvoir compter avec l’apport de MWP, meme si son volume défensif n’est plus au niveau de ses années Pacers. L’un des problèmes de ces joueurs pourrait être leur faiblesse à trois-points. Si Melo peut prendre feu au cours d’un match et reste un joueur solide derrière l’arc (32% en carrière), Bargnani a vu sa réussite chuter de 40% en 2008 à 30% l’an dernier. Le duo Melo-Bargnani a ainsi shooté à 0/5 à 3-pts contre Charlotte et ce sont Shumpert et MWP qui ont plutôt assuré dans l’exercice (7/14 en combiné). Une incapacité à rentrer les shoots de loin pourrait inciter les adversaires des Knicks à délaisser la défense extérieure et à limiter l’impact dans la raquette, ainsi qu’à bloquer les lignes de drive de Felton. L’absence de Steve Novak pourrait donc être ressentie plus que de raison cette saison au Garden. Est-ce vraiment une phrase que l’on peut sérieusement accoler à un prétendant au titre ?

Une Conference Est plus forte que jamais

On vous en a parlé dans notre dossier Reverse (« the Beast from the East »), la conference Est paraît cette année plus forte que jamais. Derrick Rose a rechaussé les sneakers et semble ultra-motivé pour démontrer qu’il n’a rien perdu des qualités qui ont fait de lui le seul MVP autre que Lebron lors des 5 dernieres années. Les Nets ont assemblé une équipe de type All-Star Game, prenant le meilleur de ce qui se fait à chaque poste (ou presque...). Bon, si la saison s’était déroulée en 2006, on aurait été plus confiant sur leurs chances mais D-Will, Joe Johnson, The Truth, Garnett et Lopez sur un terrain, ça force le respect. Le Heat sort de deux titres consécutifs et, depuis la creation des Tres Amigos, a toujours été le représentant de l’Est lors des finales NBA. Les Pacers ont prouvé l’an dernier qu’ils pouvaient être de sérieux concurrents, poussant le Heat au 7e match. Le Magic d’Orlando devrait aussi faire partie des 4 meilleures équipes NBA cette saison (C’était juste pour savoir si vous suiviez encore…on déconne, bien sûr). Bref, même avec la meilleure volonté du monde, on voit mal les Knicks, qui ressemblent assez souvent à un « one-man-show », venir se mêler à la lute pour le titre. C’est pourtant certainement de l’issue de cette saison que découlera la décision ou non de Carmelo de rester jouer au Garden plutôt que d’aller faire bronzette du côté d’Hollywood. LeBron en 2010, Howard en 2013, lors des deux derniers imbroglios de free-agency, la star impliquée avait finalement décidé de quitter sa franchise. Jamais deux sans trois ?