Lorsqu’un joueur décide d’intégrer le Miami Heat, il doit bien avoir conscience qu’il n’arrive pas dans une franchise ordinaire. Il y a souvent eu beaucoup de rumeurs sur le fonctionnement imposé par Pat Riley. On apprend aujourd’hui qu’il a mis en place une organisation à la fois stricte et très exigeante.
A l’image de ces Lakers époque Showtime, Riley veut que ses équipes (en tant que coach ou GM) courent, ne laissent jamais retomber la pression. Pour cela, le Heat propose un travail physique qui commence vraiment en amont.
Un travail de fond
Le rendez-vous est fixé plusieurs jours avant le début du training camp. Afin de pouvoir y travailler de façon optimale, Miami pousse ses joueurs à se préparer pour le training camp. Une double dose de boulot où personne ne peut faire semblant. Les tricheurs n’y ont pas leur place.
Afin de s'assurer que le joueur reste sérieux, la franchise vérifie à travers l’indice de masse graisseuse. Il ne doit jamais excéder les 10%, un score vraiment haut pour un joueur NBA. James Johnson peut en témoigner. Comme toute personne ayant rejoint Miami, il a eu le droit au traditionnel passage devant l’objectif.
« Je n’avais jamais un avant-après (en photo) », confie-t-il. « Ils m’ont dit d’enlever mon t-shirt. Il fallait prendre une photo d’avant. C’était bizarre pour moi. Je pensais que j’allais être le seul car j’étais venu avec un surplus. »
Et pourtant, c’est un rituel pour tout le monde. Dion Waiters en a également fait l’expérience. Lorsqu’il signe à Miami, il tient son éternel petit bidon. Hors de question de laisser passer pour Riley qui le prévient immédiatement. Ils vont le transformer pour qu’il soit dans une forme « de classe mondiale ».
« Après une semaine, mon corps était mort. », confie l’arrière. « J’étais à deux doigts de me jeter dans les poubelles, comme ils font dans les films. »
Grâce au programme qu’il a suivi, il a perdu près de 5%. Une transformation qu’il peut désormais observer au quotidien. Il a d’ailleurs posté le cliché sur Snapchat. Saisissant.
Discipline, égalité et amendes
En réalité, c’est obligatoire au Miami Heat. Cela fait partie des nombreuses règles instaurées par le préparateur physique Bill Foran. Son fils Eric a d’ailleurs pris le relais en tant qu’assistant depuis deux ans.
L’un des fondements majeurs de cette philosophie, c’est de traiter tout le monde au même niveau. Que cela soit un jeune rookie de 20 ans ou un vétéran ayant la trentaine passée, cela ne change rien. L’exigence restera donc similaire.
« Dans les autres équipes, il y a des vétérans qui ne peuvent pas courir autant. Du coup, le training camp est en quelque sorte aménagé pour ces gars. A Miami, on essayait tous de se faire un nom donc c’était très compétitif. », raconte un joueur actuel de façon anonyme. « On entendait des slogans comme « pas de faux rats de gymnase », « pas d’excuses », « Toujours être encore 1% meilleur ». Si tu venais à la salle, ce n’était pas pour faire une apparition afin que les coaches te voient. Tu venais pour être meilleur. »
Le staff a mis en place tous les moyens possibles pour maintenir ce niveau d’exigence. Parmi les décisions les plus fortes, un système d’amende s’est installé. Par exemple, dès qu’un joueur mettait les mains sur ses genoux en signe de fatigue, il devait payer une amende de 100 dollars.
Personne n’est ménagé, pas même Wade
Pour réussir à se faire une place au Heat, il faut donc une force de caractère assez exceptionnelle. Les joueurs en ressortent totalement métamorphosés, à l’image de Dion Waiters ou James Johnson cette saison. Pourtant, ce n’est pas donné à n’importe qui.
« Miami n’est pas une organisation pour tout le monde. », confesse un agent de joueur. « Physiquement, les gars sont plus gros, plus rapides, plus forts. Mais mentalement ? Beaucoup ne peuvent pas supporter cela. Pour les jeunes joueurs, c’est très bien. Mais quand tu es un vétéran et que tu as pas mal d’années derrière toi.. »
Car il est vrai que le traitement de faveur est une expression bannie du langage de Pat Riley. Pour lui, à partir du moment où tu intègres sa franchise, tu dois te plier aux mêmes règles que les autres. Peu importe ton statut.
Dwyane Wade a déjà subi les foudres de son patron au Heat. Il était arrivé à la reprise avec un poids légèrement supérieur mais qui devait être dû aux muscles qu’il avait développé. Réponse cinglante du boss devant toute l’équipe.
« Non, tu es gros. », réplique Pat Riley de façon très sèche.
Confirmée par plusieurs joueurs de l’époque, cette anecdote montre l’importance de l’organisation à Miami. Riley s’est permis de répondre cela à un joueur qui, en 2013, est alors champion NBA. Un énième signe qu’au Heat, le respect de la franchise est plus fort que tout.