Boston sera la première équipe à faire le doublé depuis Golden State en 2018
Construire une dynastie paraît de plus en plus compliqué dans la NBA actuelle. Déjà parce que les talents sont de plus en plus nombreux et répartis aux quatre coins de la ligue, ce qui tend à hausser le niveau de jeu global, mais aussi en raison du CBA en vigueur et de ses différentes ramifications, avec des taxes extrêmement élevées pour les franchises déterminés à conserver leurs meilleurs joueurs.
Il a fallu des associations de multiples Hall Of Famers – LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh au Miami Heat, Kevin Durant, Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green aux Golden State Warriors – pour que des équipes décrochent le titre deux années de suite au cours des quinze dernières saisons.
Les Celtics ont roulé sur l’exercice précédent, d’octobre à juin. Ils ont dominé chacun de leurs adversaires en playoffs, souvent sans être à pleine puissance. Autrement dit, il y a encore une marge, même si la concurrence pourrait être un peu plus coriace en 2025 de par la progression des Cavaliers, celle du Thunder mais aussi la présence des Mavericks et Knicks renforcés, voire même d’un certain réveil des Bucks.
Pour aller au bout à nouveau, Boston aura sans doute besoin d’un Kristaps Porzingis à 100%... et encore. L’écart entre le groupe de Joe Mazzulla et le reste de la ligue semble encore suffisamment conséquent pour imaginer Jayson Tatum et ses partenaires célébrer à nouveau dans six mois. Leur superstar, qui n’a pas été élu MVP des finales 2024 avant d’être snobé en partie par Team USA pendant les Jeux Olympiques, maîtrise toujours un peu plus son sujet et peut être motivé à l’idée de prendre une forme de revanche.
Jaylen Brown est lui aussi au début de son prime. Jrue Holiday, Derrick White, Al Horford et Porzingis sont de parfaits compléments. Payton Pritchard est en train de passer un gros cap et serait probablement titulaire dans quasiment tous les autres clubs. Les Celtics ont la rotation à huit la plus profonde et la plus talentueuse, sont jeunes, motivés et bien coachés. Ils ont tous les atouts pour marquer un peu plus l’Histoire.
Jayson Tatum sera MVP des finales
Petite prédiction bonus qui va de paire avec la première. Tatum est indéniablement le meilleur joueur de la meilleure équipe du monde et il n’est pourtant pas toujours reconnu comme tel. Jaylen Brown méritait évidemment le trophée de MVP des finales l’an dernier mais il ne faudrait pas oublier non plus que c’est bien JT qui a terminé meilleur marqueur, meilleur rebondeur et meilleur passeur de Boston pendant les Finales contre Dallas, tout en étant bien sûr le joueur le plus ciblé par la défense des Mavericks. Tout part de lui aux Celtics, il s’agirait vraiment de ne pas l’oublier.
Nikola Jokic ne sera pas élu MVP…
Le pivot serbe des Denver Nuggets est clairement le basketteur le plus talentueux et le plus dominant de la planète. Ses moyennes depuis le début de la saison sont vertigineuses : 31 points par match (troisième), 12,9 rebonds (troisième) et 9,5 passes (troisième). Il pourrait décrocher son quatrième MVP en cinq ans, ce qui le placerait parmi les plus grands des plus grands. On peut déjà imaginer que ça en découragera certains – un argument qui lui a déjà coûté le trophée en 2023.
Mais il y a d’autres raisons de penser que Jokic ne sera pas nommé cette année. Déjà parce que ses Nuggets alternent le bon et le nettement moins bon. La franchise du Colorado occupe toujours une place dans le top-6 de sa Conférence et elle reste en course pour finir sur le podium à l’Ouest, ce qui donnerait un peu plus de poids à sa candidature.
Le MVP reste une récompense qui est censée illustrer d’une manière ou d’une autre la saison écoulée. Et les performances de Denver ont pour l’instant plus incité à l’inquiétude et aux spéculations qu’à l’admiration, malgré les performances individuelles exceptionnelles (mais banalisées depuis longtemps) du Joker. Cela dit, lui aussi a sa part de responsabilités dans les difficultés traversées par sa formation. Sa défense laisse vraiment à désirer, non pas parce qu’il ne fait pas d’efforts mais parce qu’il est parfois tout simplement trop lent.
Il revient aussi de moins en moins de l’autre côté du terrain. Il a rarement montré autant de signes de frustration, que ce soit envers les arbitres ou même ses coéquipiers. Ce n’est peut-être tout simplement pas sa saison… ce qui ne veut pas dire que ce ne sera pas son année. En effet, il est tout à fait possible qu’il mette à nouveau tout le monde d’accord en playoffs.
… Parce que Shai Gilgeous-Alexander va rafler le trophée
Tout le monde le sent venir. Les prochains MVP ranking vont sans doute tous mettre le Canadien en tête de la course. Pour nous, le meilleur argument de Shai Gilgeous-Alexander reste celui du meilleur joueur de la meilleure équipe. Le bilan collectif du Thunder peut peser très lourd au moment des votes. Surtout s’il mène Oklahoma City à la saison la plus victorieuse de son Histoire, ce qui serait assez phénoménal quand on sait que la franchise a compté Kevin Durant, Russell Westbrook et James Harden dans ses rangs.
Un Thunder autour des 65 victoires serait quasiment synonyme de MVP automatique pour SGA. Surtout qu’il fait clairement le job. Il est inarrêtable et enchaîne les performances de très haute qualité sans jamais passer vraiment à côté. On sent qu’il tient aussi bientôt le premier match à 50-60 points de sa carrière. Le gros match qui le mettrait dans la position optimale pour réclamer sa récompense.
Kenny Atkinson sera Coach Of The Year
Ça semble déjà acté. En même temps, il faut bien donner une récompense aux Cavaliers. Sur le même principe que le Thunder, ce serait fou que Cleveland signe la meilleure saison de son Histoire en faisant mieux qu’une équipe drivée par LeBron James. Lenny Atkinson a révolutionné la façon de jouer des Cavs en disposant du même effectif que son prédécesseur. La progression naturelle d’Evan Mobley et des autres jeunes du roster jouent en sa faveur mais c’est bien le coach qui est l’un des premiers facteurs du niveau de jeu incroyable affiché par le club de l’Ohio depuis le début de la saison.
Payton Pritchard va être élu meilleur sixième homme
Pas vraiment la prédiction la plus osée. Là aussi, le meneur remplaçant des Celtics est seul au monde dans cette catégorie. De’Andre Hunter pourrait avoir son mot à dire puisqu’il excelle en sortie de banc du côté des Hawks mais l’impact de Payton Pritchard est juste trop important pour être ignoré.
Zach Edey sera nommé Rookie Of The Year… s’il passe au moins la barre des 50 games
Sinon, Stephon Castle semble en pole position. Sauf que le meneur des Spurs sort du banc et il est plutôt irrégulier en termes d’adresse. Zach Edey est une machine à statistiques dès qu’il foule le parquet. Il peut finir la saison autour des 12 points et 8-9 rebonds de moyenne et ça devrait suffire. Son coéquipier Jaylen Wells est intéressant mais ce n’est pas le meilleur rookie. Zaccharie Risacher et Alex Sarr non plus, même s’ils sont tous les deux plutôt bons dans leur rôle.
Cade Cunningham finira Most Improved Player
Longue hésitation avec Jalen Johnson, dont la progression donne une toute autre dimension aux Hawks. Mais Cade Cunningham, enfin en bonne santé, commence à comprendre comment faire gagner des matches à ses Pistons. C’est un All-Star en puissance et son niveau de jeu est digne de son statut de premier choix de la draft. Il est même le deuxième meilleur passeur de la ligue avec presque 10 passes par match en plus de ses 24 points et (quasiment) 7 rebonds de moyenne.
Victor Wembanyama sera DPOY
Le premier d’une longue série de DPOY pour le prodige français. Son deuxième trophée individuel en deux saisons. Sa deuxième place au classement du meilleur défenseur était peut-être un peu hâtive et portée par la hype l’an passé mais le jeune homme a passé encore un (gros) cap de côté du terrain cette saison. Wembanyama impacte déjà la façon dont ses adversaires attaquaient le cercle depuis ses début dans la grande ligue mais il comprend encore mieux ce qui se passe sur le parquet désormais. Ce qui fait de lui le protecteur de cercle ultime.
Ses 3,9 contres de moyenne (4,4 en décembre) le place dans une catégorie à part. Le Français peut parfois être battu en un-contre-un mais il lui suffit parfois d’étendre ses longs bras pour combler l’écart en revenant par derrière. Pour les mêmes raisons, c’est un excellent défenseur en deuxième rideau. Les votants auront sans doute envie de le récompenser pour sa progression, surtout qu’il semble bien parti pour devenir un All-Star – c’est quasiment acquis – mais aussi éventuellement envoyer les Spurs en playoffs.
Wembanyama, Cunningham, Jalen Williams, Tyler Herro et Alperen Sengun seront All-Stars pour la première fois
Un baptême pour des jeunes stars au cœur du changement de générations qui s’opère en NBA. Pour Wembanyama, sa présence ne fait aucun doute tant il s’affirme comme l’un des meilleurs joueurs de la ligue. Cunningham profite de plusieurs facteurs : déjà la pauvreté relative de la Conférence Est, la progression des Pistons et la perte de vitesse de Tyrese Haliburton et des Pacers, des statistiques dignes du gratin. Ses chiffres pourraient même grimper suite à la terrible blessure de Jaden Ivey. Herro s’impose comme le nouveau visage du Heat. Il est plus complet et plus prolifique que jamais.
Sengun représente lui la montée en puissance des Rockets, dont le spot dans le top-4 de la Conférence Ouest devrait leur offrir au moins une sélection quasiment garantie. Mais la concurrence est rude dans cette partie du pays. Sa présence n’est pas complètement assurée malgré tout. Idem pour Jalen Williams, qui serait sans doute le joueur A+ dans une bonne moitié des franchises.
Les Milwaukee Bucks vont gagner 9 ou 10 matches de suite après le All-Star Game
La franchise du Wisconsin a manqué de régularité cette saison. Elle a d’abord très mal commencé en l’absence de Khris Middleton avant de se réveiller sous l’impulsion de Giannis Antetokounmpo et Damian Lillard. L’équipe est maintenant au complet et elle sera peut-être renforcée autour de la deadline. Ce groupe trouve petit à petit ses marques et, même si les Bucks sont parfois décevants, ils ne sont pas loin de trouver la formule pour enchaîner à nouveau les succès.
Les Spurs vont disputer les playoffs
En passant par le play-in. Le changement de génération est clairement en train de s’opérer en NBA et Victor Wembanyama semble finalement prêt à mener San Antonio dans le top-8 de la Conférence Ouest dès cette saison.
Brandon Ingram sera tradé (à Indiana ou Detroit)
Plusieurs noms de stars circulent dans les rumeurs : De’Aaron Fox, Jimmy Butler évidemment, Zach LaVine, Brandon Ingram, etc. S’il faut miser sur l’échange d’un joueur, ce serait celui d’Ingram. Il sera free agent en fin de saison et les Pelicans ont intérêt à tanker. C’est plus facile de se séparer de l’ailier que de Zion Williamson, dont le potentiel reste aussi énorme que les désillusions entraînées par ses blessures.
Pour un transfert de Brandon Ingram, il faut juste trouver une franchise prête à le prolonger dans la foulée afin d’anticiper sa free agency. Pourquoi pas Indiana ou Detroit ?
LeBron James va annoncer sa retraite
Ça ne veut pas dire qu’il va se retirer en 2025. Le King parle de retraite depuis deux ans maintenant et il nous donne petit à petit des bouts d’informations. Il a déclaré récemment qu’il pouvait « jouer cinq à sept ans de plus » avant d’avouer « qu’il ne le ferait pas. » Il a déjà tout accompli en NBA et la perspective d’un nouveau titre s’est éloigné depuis un moment. D’ailleurs, ça fait déjà presque cinq ou six ans que la narration autour de sa légende ne s’articule plus sur le nombre de bagues mais sur la longévité.
Celle-ci, justement, est acquise. Il n’a pas besoin d’en rajouter. Sa carrière est la plus extraordinaire sur la durée et il est le meilleur marqueur de tous les temps. En revanche, on peut imaginer qu’il ne voudra pas faire baisser ses moyennes en s’obstinant à jouer trop loin au-delà de son prime. Son déclin est déjà clairement visible. Bien sûr qu’il est encore fort – et c’est incroyable pour un athlète de 40 ans – mais il ne peut plus enchaîner les performances de très haut rang soir après soir. Le jeu des Lakers est d’ailleurs de plus en plus centré autour d’Austin Reaves.
LeBron James ne joue peut-être pas sa dernière saison mais il va annoncer sa retraite cette année. Peut-être qu’il révélera son plan lors du All-Star Game de février. Ou à la fin de la saison en mai. Ou au début de la suivante. Mais ça va arriver bientôt.
Cooper Flagg sera pris en première position à la draft… mais plusieurs dirigeants lui préféreront Dylan Harper
Parce qu’il est très fort, parce qu’il est complet, parce qu’il est grand, parce qu’il est athlétique, parce qu’il est mature et sans doute aussi parce qu’il est… blanc, Cooper Flagg est annoncé depuis plusieurs années comme le futur du basket américain. Ses débuts à Duke sont très intéressants. Le freshman compile 16,9 points, 8,2 rebonds et 3,7 passes au sein d’une équipe des Blue Devils performante.
Cela fait bien trop longtemps qu’il est présenté comme le premier choix de la draft pour qu’une franchise ose passer à côté. Mais en y regardant de plus près, le profil du jeune homme ne fait pas forcément penser à celui d’un joueur générationnel – dans le sens où une carrière à la Michael Jordan, Larry Bird, Magic Johnson ou LeBron James paraît peu probable. On vient volontairement de citer quatre des meilleurs joueurs de tous les temps. Par définition, il ne peut y avoir que très peu de génies dans cette liste. Ne pas en faire partie n’est pas une injure, c’est la norme.
Flagg tourne à 46% aux tirs et 31% à trois-points à la fac. Il est à peine à 70% de réussite aux lancers. Il a évidemment le temps pour progresser. Mais il n’est pas à exclure qu’avec le temps, il devienne finalement un multiple All-Star et futur Hall Of Famer – ce qui justifie évidemment d’être pris un premier – qui excelle de par sa polyvalence sans forcément être un go-to-guy de tout premier plan. Encore une fois, les franchise players qui mènent leur équipe vers plusieurs bagues, c’est finalement très rare.
Tout ça pour dire que certains dirigeants suivront de très près l’évolution d’un autre freshman. Dylan Harper. Le combo guard n’était même pas le premier prospect de sa formation (Ace Bailey était considéré comme l’autre crack de cette promotion) avant le début de la saison. Mais ses prestations depuis attirent les regards vers lui. Long pour son poste, athlétique, lui aussi assez complet (déjà un triple-double au compteur) et fort scoreur, Harper compile quasiment 23 points, 5 rebonds et 5 passes. Rien n’indique qu’il sera plus fort que Flagg en NBA, ni même qu’il deviendra lui-même une première option dans la ligue. Mais la franchise qui héritera du deuxième choix de la draft ne se verra pas forcément perdante.