On vous a concocté un bilan express de la pré-saison.
Tirer des conclusions définitives de la pré-saison est une erreur. Les rencontres sont amicales, les coaches testent des lineups inédites, la plupart des cadres trottinent pendant vingt minutes, les rookies ont le droit de prendre des tirs casse-croûtes et les porteurs d’eau se disputent le quinzième spot de chaque effectif.
Ceci étant dit, c’est toujours amusant d’essayer de se projeter dans le futur et la pré-saison est ce qui ressemble le plus à du basket NBA pendant l’été (en dehors des compétitions internationales évidemment). Voici quelques joueurs/équipes qui ont éveillé notre curiosité pendant la répétition générale d’avant-saison.
Karl-Anthony Towns est un p***** de monstre…
[superquote pos="d"]Towns, 17 pts et 9 rbds en 23 minutes[/superquote]Bon ça, tout le monde le sait déjà depuis la saison dernière. Mais le sophomore star des Minnesota Timberwolves a attaqué les préliminaires du nouvel exercice NBA avec beaucoup de fougue et de détermination. Le loup a déjà sorti les crocs et il a été sans pitié avec les défenseurs adverses qui espéraient se remettre dans le bain en douceur après plusieurs mois de vacances et de workouts individuels. « KAT » a dominé ses vis-à-vis à chaque fois qu’il a mis les pieds sur le parquet, ou presque.
Il a été agressif en attaque, provoquant au passage un paquet de fautes (7,5 lancers tirés par match, 89% de réussite). Il a massacré les oursons terribles de Memphis en leur calant 31 points avec un très propre 17/17 sur la ligne réparatrice. Il a démontré l’entendue de sa large palette offensive en alternant paniers en pénétrations, moves au poste bas, quelques tirs à trois-points ou encore claquettes dunks monstrueuses.
Towns est prêt à dominer la NBA et, plus important encore, il est prêt à mener sa meute des Timberwolves.
… Et les Wolves font peur !
[caption id="attachment_303729" align="alignleft" width="318"] coucou, on vient du futur (oui, même le mec tout à gauche).[/caption]
Avec Tom Thibodeau sur le banc, l’équipe de Minneapolis a tout de suite pris une autre dimension auprès des médias, et ce avant même de jouer le moindre match. Une grande partie des analystes et des fans imaginent déjà la franchise en playoffs, ce qui serait un mini exploit en soi sachant que les Wolves ne se sont pas qualifiés pour la post-saison depuis 2004. Surtout, rares sont les formations guidées par deux jeunes stars de 21 ans à avoir atteint un tel niveau de la compétition aussi tôt.
Mais Karl-Anthony Towns n’est pas un joueur comme les autres et il a déjà remplacé Anthony Davis dans la peau de la superstar du futur (même si cette conclusion est prématurée, Davis peut reprendre son trône s’il se maintient en bonne santé). Et il n’est pas le seul à briller. En délicatesse avec son tir, Andrew Wiggins a tout de même trouver le moyen de se reposer sur ses acquis pendant la pré-saison en se rendant constamment sur la ligne des lancers-francs.
Stats pré-saison
Towns : 17,3 pts à 46%, 28% à trois-points, 9,3 rebonds en 23 minutes
Wiggins : 17,3 pts à 37%, 20% à trois-points, 3 rebonds en 28 minutes
Les Wolves ont déroulé dans leur sillage, terminant avec le deuxième meilleur bilan de la Conférence Ouest – un classement qui ne veut pas dire grand-chose – derrière les Golden State Warriors : 5 victoires et 2 défaites. Le potentiel est bel et bien là.
Klay Thompson ne sacrifie que dalle…
Les journalistes US se sont plantés en pensant que l’arrière All-Star serait moins en vue maintenant que Kevin Durant a rejoint la Baie. Enfin, évidemment qu’il aura parfois moins de tickets shoots – parfois – et il est relégué au rang de troisième option. Mais le profil de Klay Thompson, un joueur capable de briller sans le ballon, un joueur qui bouge beaucoup, est tel qu’il peut facilement y trouver son compte même en étant entouré de deux MVP.
Il a pris presque autant de shoots que ses deux coéquipiers pendant la pré-saison, même s’il a été moins efficace sur la fin quand Durant et Curry sont montés en puissance. Avec aussi un carton à 30 points contre les Los Angeles Lakers dès le deuxième match.
… C’est Draymond Green
[superquote pos="d"]Green est moins utilisé en attaque [/superquote]Il est toujours le poumon de cette équipe des Warriors mais pas sûr qu’il en soit toujours le cœur en attaque. Le jeu offensif de Golden State reposait pour beaucoup sur les picks-and-roll entre Curry et Green ainsi que sur la liberté de création offert au couteau suisse quand les défenses adverses se recentraient sur le meneur d’Oakland.
Il était un peu moins utilisé en attaque pendant la pré-saison – en comparaison avec l’an passé – et il prend aussi déjà moins de shoots. Une tendance susceptible de se confirmer dans les prochaines semaines. Reste à savoir comment Draymond Green, caractériel qui s’est déjà plaint de ses tickets shoots en cours de saison dernière – va accepter cette évolution (29% aux tirs en pré-saison…). Il a l’air de plutôt bien le vivre pour l’instant et il a terminé meilleur passeur de son équipe sur la période de préparation avec 4,2 caviars par rencontre.
La puissance de frappe des Warriors est affolante
Les finalistes en titre n’ont perdu qu’un seul match, le premier, et ils ont gagné les six autres. Et encore, ni Curry, ni Durant n’ont joué plus de 20 minutes lors de l’unique revers des Warriors.
Le meneur All-Star a terminé la pré-saison avec deux pointes à plus de 30 points (32 et 35) quand son nouveau coéquipier finissait avec 27 et 28 pions. Les trois stars de Golden State se sont classés parmi les dix meilleurs marqueurs de la pré-saison.
Kevin Durant : 20,9 pts à 54%, 55% à trois-points, 2èmeStephen Curry : 19,7 pts à 50%, 43% à trois-points, 4èmeKlay Thompson : 18 pts à 50%, 42% à trois-points, 7ème
F-L-I-P-P-A-N-T.
James Harden va s’éclater avec Mike D’Antoni
[superquote pos="d"]Les Warriors ont 3 des 10 meilleurs scoreurs de la pré-saison ! [/superquote]Le coach moustachu a une nouvelle blague. Il adore répéter à qui veut l’entendre que le terme « point guard » colle parfaitement à sa nouvelle star parce qu’elle « marque plein de points ». Il a pris James Harden et lui a collé le rôle de Steve Nash. Vous avez bien compris, toutes les possessions des Houston Rockets débuteront dans les mains du barbu cette saison.
Il va peut-être devenir le premier joueur depuis Tiny Archibald à terminer en tête des classements du meilleur marqueur ET du meilleur passeur sur une saison. Un exploit vieux de 40 ans. Harden en a déjà montré le potentiel en pré-saison en claquant plus de 20 pts et plus de 10 pds (numéro uno).
Et les Texans ont déjà la meilleure attaque de la ligue. Clint Capela se régale sur pick-and-roll et Ryan Anderson dégaine derrière la ligne (40% de réussite derrière l’arc en pré-saison). Harden et les Rockets vont sortir des statistiques dignes de NBA 2K cette saison.
Boston, c’est déjà costaud
5 victoires, 2 défaites et quelques superbes prestations des titulaires sur quelques passages clés pendant la pré-saison. Isaiah Thomas, Avery Bradley et Al Horford apprennent seulement à jouer ensemble mais ils se trouvent plutôt bien sur le parquet. Le génie de Brad Stevens doit aider.
Même le rookie Jaylen Brown, maladroit mais combatif, a laissé entrevoir quelques belles promesses.
Les Celtics sont armés pour casser les pieds des autres favoris à l’Est.
Les Chicago Bulls vont souffrir à chaque fois que leurs stars seront maladroites
C’était déjà un constat sur le papier et cela s’est retranscrit sur le terrain dès les premiers matches de pré-saison : les taureaux ont très peu de solutions (offensives) quand au moins deux de leurs trois stars ne trouvent pas la cible de loin.
Les Bulls sont déjà dans le top dix peu flatteur des équipes les plus maladroites à trois-points. Rajon Rondo et Jimmy Butler ont terminé avec un différentiel négatif. Dwyane Wade a brillé derrière l’arc (7/16) mais lui comme Butler affichaient un pourcentage aux tirs inférieurs à 40%. S’ils ne trouvent pas d’autres moyens pour gagner des matches quand les stars ne sont pas réglées de loin – ce qui arrivera souvent – Chicago aura du mal à accrocher les playoffs cette saison.
Joel Embiid, c’est déjà quelque chose
Rien ne vous oblige à céder à l’excès d’enthousiasme entourant le pivot camerounais des Philadelphie Sixers et vous avez tout le droit d’être agacé par les nombreux articles promettant un avenir radieux à un joueur qui n’avait pas foulé un parquet depuis deux ans. Mais le potentiel est réel. Il est difficilement contestable.
De son propre aveu, Joel Embiid est « monté en puissance à chaque match ». Il a commencé timidement avec 6 points contre Boston et il a terminé avec 18 points et 9 rebonds cumulés en 18 minutes contre Miami. Avec 11 pts et 6 rbds de moyenne, il était le rookie le plus en vue de la pré-saison, et pas seulement dans la presse ou l’esprit des journalistes.
Encore en période d’adaptation, comme ses camarades débutants, il a déjà démontré son aptitude à marquer de loin, à défendre des joueurs beaucoup plus mobiles, à jouer au poste bas, à provoquer des fautes et à protéger le cercle. Le joueur ultime… sur le papier. Il faudra le faire avec constance et sans se péter à nouveau pour qu’Embiid accède au statut de superstar qui lui est promis. Mais sa reprise est plus qu’encourageante.
Evan Fournier sera la première option offensive du Magic
Le Français a terminé dans le top dix des meilleurs marqueurs NBA de la pré-saison avec 18 ppg (7ème égalité avec Klay Thompson). Il était le leader offensif de son équipe et a affiché une confiance intéressante balle en main.
Le Magic manque de créateurs. Elfrid Payton joue peut-être déjà sa carrière de titulaire NBA cette saison et Aaron Gordon est en phase d’adaptation à un nouveau poste. Frank Vogel a besoin de donner la balle à Fournier. Il est le seul en mesure de marquer dans plusieurs configurations et il l’a fait avec brio au cours des dernières semaines, concluant la campagne avec 50% de réussite aux shoots ET 50% de réussite à trois-points.
Brandon Ingram va profiter du système de Luke Walton
Dans nos prédictions d’avant-saison, nous avons promis l’enfer à Brandon Ingram pour sa première saison NBA. Dans la foulée, le gamin passé par Duke enchaînait deux belles prestations contre les Golden State Warriors : 12 points puis 21 pts, 7 rbds et 4 pds. Propre.
Le deuxième choix de la dernière draft va souffrir pour sa saison rookie. Il est encore trop fin pour vraiment prendre le dessus sur des adversaires plus costauds quand les défenses se resserrent. Mais il est long, terriblement long, et le faire sortir du banc va l’aider à se mettre en confiance face à des adversaires a priori plus faibles.
Enfin, le système offensif de Luke Walton devrait lui permettre de bénéficier de tirs ouverts tout en ayant le ballon entre les mains, un domaine dans lequel il doit progresser, sur certaines séquences. Il ne sera pas ROY mais Ingram va montrer des flashs de son potentiel.