Une victoire pour marquer les esprits
[caption id="attachment_300716" align="alignleft" width="318"] Les Warriors dominent la NBA mais ils ont perdu deux de leurs trois derniers duels avec les Spurs.[/caption] Champion en titre, les joueurs de Steve Kerr - revenu d'une blessure au dos - sont les hommes à abattre. Ils ont réussi un début de saison canon et historique, se plaçant en bonne position pour terminer la saison avec moins de dix défaites et effacer ainsi des tablettes le record des Chicago Bulls, vainqueurs de 72 rencontres en 1996. La pression est sur leurs épaules, même si Stephen Curry ne manque pas l'occasion de saluer son respect et son admiration pour ses adversaires du jour.[superquote pos="d"]"Les Spurs, la référence." Stephen Curry[/superquote]"Quand vous portez un uniforme des Spurs, vous avez intérêt à élever votre niveau de jeu. Ils sont la référence", confie le meneur MVP.Les San Antonio Spurs sont un modèle de réussite pour les autres franchises du sport US. Les Texans ont décroché leur premier titre en 1999 et en ont remporté quatre autres depuis, dont le dernier en date en 2014. Ils dominent la ligue depuis plus de quinze ans avec le même socle.
"C'est incroyable. J'ai 50 ans et j'ai pris ma retraite depuis 13 ans et ils ont toujours le même coach et les trois mêmes joueurs majeurs", remarque Steve Kerr, champion avec San Antonio en 2003.Gregg Popovich, Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker sont des "légendes", pour reprendre l'expression employée par Curry. Ils ont su s'inscrire dans la continuité. Tant qu'ils bénéficient de cette réputation, ils disposeront d'un statut particulier aux yeux du reste de la ligue. Un statut dont ne jouit pas encore Golden State, qui commence seulement son ascension. Battre San Antonio donnerait donc une certaine légitimité supplémentaire à une équipe des Warriors titillés tout l'été après leur sacre remporté sans avoir affronté les Spurs ou le Thunder en playoffs. Des débats futiles mais qui donnent encore un peu plus de saveur à la rencontre.
[superquote pos="d"]"On doit battre les Spurs pour atteindre notre objectif." Andrew Bogut[/superquote]"On sait que l'on doit battre les Spurs pour atteindre notre objectif", admet, lucide, Andrew Bogut.Même s'il s'agit d'une rencontre de saison régulière, l'opposition a des allures de match de playoffs. Les Texans se satisfont du statut d'outsider, malgré leur nette montée en puissance depuis un mois. L'effectif a été remanié pendant l'intersaison et les nouveaux arrivants ont pris leurs marques après un temps d'adaptation nécessaire.
"On aime bien passer sous les radars", note Tony Parker. "Les Warriors méritent toute l'attention qui leur est portée. Ils sont incroyables."Du Spur' dans le discours. Même s'ils minimisent l’événement, à l'image de Kawhi Leonard qui évoque un match parmi tant d'autres, les Texans ont l'habitude des grands chocs et Gregg Popovich reconnaît lui-même que ses joueurs auront à coeur de faire tomber le champion.
Quelques clés pour un choc historique
[caption id="attachment_162715" align="alignleft" width="318"] Kawhi Leonard sera la rampe de lancement des Spurs.[/caption] Les Spurs seront privés de Tim Duncan, pilier de la défense dans la raquette. David West, Boban Marjanovic et Boris Diaw sont amenés à prendre le relais du mieux possible. Il sera notamment intéresser de suivre avec attention les réactions de la défense des Spurs face au "cinq de la mort", le "super small" ball des Warriors. Golden State joue vite et étire le jeu au maximum avec Stephen Curry, Klay Thompson, Harrison Barnes, Andre Iguodala et Draymond Green sur le terrain. Ce groupe est redoutable en attaque et il est susceptible de mettre à mal la forteresse texane. Surtout sans Duncan pour couvrir le cercle. Car même si la tour de contrôle de San Antonio est incapable de rivaliser en vitesse avec Green ou un autre "faux" pivot, il est tout de même un bien meilleur défenseur que Marjanovic ou Aldridge. Les Spurs excellent en défense, notamment à l'extérieur et c'est un facteur important au moment d'affronter des Warriors qui s'appuient principalement sur leur adresse de loin pour faire plier leurs adversaires. C'est donc une opposition de style. Au-delà d'un choc entre deux formations terribles d'efficacité, le duel entre Kawhi Leonard, MVP des finales 2014 et DPOY en titre, et Stephen Curry, MVP, vaudra son pesant de cacahuètes. Le premier nommé est l'un des rares joueurs NBA susceptibles de freiner le meneur de Golden State."Kawhi Leonard est le meilleur joueur du monde", osait même Charles Barkley.Un titre honorifique censé revenir à Stephen Curry au vue de ses prestations depuis deux ans mais le franchise player de San Antonio ne cesse de monter en puissance. Il est devenu une arme de premier plan en attaque et les Warriors vont devoir allier leurs forces pour défendre sur lui. Thompson semble un peu léger. Barnes aussi. Iguodala pourrait lui aussi passer quelques séquences à essayer de contenir la star des Spurs. Cette rencontre nous donnera certainement quelques indications sur le rapport de force entre les deux équipes susceptibles de se retrouver en playoffs au printemps prochain. Elle est la première des quatre oppositions entre Warriors et Spurs. Peut-être la plus importante en attendant d'éventuelles retrouvailles en finale de Conférence.